Comment avez vous réagi, en fin d'année dernière et au début de cette année, quand les rumeurs d'épidémies se multipliaient autour de vous ? Je n'ai appris que très tard la nouvelle. Je ne regardais pas la télévision ni n'écoutait la radio. C'est mon collègue de travail qui m'en a parlée. Plutôt angoissée par la nouvelle, et ne sachant pas si elle était mondiale ou nationale, j'ai de suite appelée ma famille. En vain. J'espère toujours que c'est suite au décallage horaire que je n'ai pas réussi à les avoir.

Où étiez vous au moment où la Grande Panique a débuté début juillet, et comment y avez vous survécu ? Au début, j'étais au travail, comme c'était les vacances scolaires et que j'avais décidé de rester pour perfectionner mon anglais. Sauf que tous les soirs, je rentrais au dortoir, ceux-ci étaient ouverts pour ceux qui ne pouvaient pas rentrer chez eux. Un beau matin, on s'est retrouvé enfermé de force dans notre école, barricadé de l'extérieur. Nous avons pus survivre quelques temps grâce aux provisions d'urgence de la faculté.

Comment êtes vous arrivé à Coaticook et ses environs ? Quel est votre plan de survie, à court terme ? C'est une bonne question.J'ai lézardé ici et là avec Hiroto, sans aucun sens de l'orientation. Puis, Pellea et quelques membres de son groupe nous ont trouvés. Maintenant, on tente de survivre avec eux.

Ma vie n'est pas des plus intéressantes, loin de là, je suis une Française tout ce qu'il y a de plus banale. C'est pour cela que je ferai rapidement le tour, le plus important, c'est comment j'ai survécu cette épidémie, pas vrai ?

Je suis née le 10 Juillet 1992 dans un hôpital de Les Clayes-Sous-Bois, ville qui se trouve dans le département des Yvelines en France, c'était en milieu d'après-midi, vers les 15 heures d'après les dires de ma mère. Et de ce que j'ai pu comprendre, je n'étais pas jolie à voir, en effet, ma mère, toujours, m'a expliquée qu'elle me trouvait moche à ma naissance. Heureusement, les temps ont changé. Je suis la cadette et dernière de ma famille. Ma soeur est plus âgée que moi de deux ans, mais physiquement comme psychologiquement, amis comme ennemis ou simples camarades d'école, tous pensaient le contraire, ce qui m'a value des moqueries jusqu'au lycée. Cependant, ce n'est pas pour autant que ma soeur est moche ou stupide, loin de là, nous sommes justes très différentes l'une et l'autre, ce qui rend notre relation fraternelle assez particulière, on s'entend comme chien et chat.

Le lycée. J'y ai effectué des études de comptabilité durant 4 ans, mais je me suis arrêtée à ce niveau-là, les chiffres, ça va bien, mais quand c'est trop, c'est trop. C'est à cette époque que j'ai vécu le grand amour, et ce pendant plusieurs années. C'est lui qui m'a encouragée à faire des études de linguistiques, précisément, d'Anglais, contrairement à ma famille qui me disait que cela ne servirait à rien car je n'y gagnerai pas ma vie. En effet, j'ai toujours adoré mes cours de langues, et ce, dès la primaire, c'était un peu une révélation en fait. Je voulais être traductrice. Mais ce rêve en cachait un plus gros. Mon souhait était d'être chanteuse. J'adorai le chant. Je voulais partager mes émotions ou donner du courage en musique, sans barrière de langue. Mais ça, c'était un secret que je cachais à tout le monde, vraiment tout le monde, à ma famille comme à mes amis, et même à mon chéri.

Ma faculté proposait des échanges scolaires avec des établissements Américains. Rêvant de voyages, aimant la découverte, et ayant déjà vécu une relation à distance avec mon compagnon à nos débuts, je savais très bien que cet obstacle ne serait pas grand-chose pour nous, nous saurions relever le défi une seconde fois. Je n'ai donc pas attendu bien longtemps pour m'y inscrire. Après deux années et demies d'études en France, les bonnes notes et étant très peu souvent absente en cours aidant, je fus finalement l'une des élèves choisies pour cet échange. Je partirai donc au deuxième semestre de 2014 aux États-Unis. Cet échange devait durer un an et demi. Mais le destin vit les choses autrement.

Et ce qui devait arriver arriva.

Juillet 2015. Cela faisait déjà un an que j'étais là, c'étaient les vacances d'été pour beaucoup d'entre nous. Plutôt que de rentrer en France, je décidais de travailler dans le coin, afin de progresser dans mon apprentissage de la langue, et surtout de l'accent. Si j'eus vent de l'évolution de l'épidémie dans le pays, ce ne fut ni par la radio, ni par la télévision, comme je ne les écoutais et regardais pas. C'est mon collègue qui m'en avait parlée. Il ne semblait pas savoir si c'était seulement ici ou si c'était planétaire, je ne savais donc pas si je devais m'inquiéter ou non pour mes parents. Le soir, de retour à l'internat, je me décidais à contacter ma famille et mon copain, restés en France. Je ne réussis pas à les avoir, mais bon, ça, ce n'était pas nouveau, le décalage horaire...

Le mois passa, et l'annonce fut faite, les décisions prises.

Août 2015. Je me réveille un beau matin. J'ouvre mes volets, mais il fait toujours aussi noir. Je me rends au réfectoire. Je ne suis pas seule. À chaque fenêtre, aucune visibilité, puis un cri de la part d'un élève. «On est enfermé ! Nos fenêtres et les portes ont été barricadées !» Certains ont commencé à s'affoler, d'autres à pleurer. Avant tout chose, avec certains élèves et membres du personnel, nous voulions vérifier les dires de mon camarade. En effet, nous étions enfermés. En tout cas, au rez-de-chaussée, là où se trouvaient dortoirs, salles de bains et réfectoire. Le second étage n'avait pas changé, et il en était de même pour le toit. Bon, en soi, il fallait voir cela comme une protection faite par l'extérieur. La cuisinière décida à son tour de vérifier si l'eau et l'électricité fonctionnaient toujours. Apparemment oui. Mais pour combien de temps ? Si nous étions barricadés de l'extérieur, cela ne durerait sûrement pas indéfiniment. Nous avions un générateur d'électricité ainsi que plusieurs ballons pour l'eau courante, mais ce n'était pas éternel, comme les provisions d'urgence de la faculté.

La première semaine du mois d'Août se passa sans trop de complication. Nous pouvions manger à notre faim, boire à notre soif, et nous laver comme bon nous semblait. La deuxième semaine, l'électricité se décida à ne plus fonctionner. Le lendemain, ce fut la chaudière. Le surlendemain, les ballons d'eau furent vides. Nous devions commencer à faire des raids : 5 élèves pour un membre du personnel chaque jour. Que ramener ? Un maximum de nourriture, de boisson, mais aussi des médicaments et des vêtements, ainsi que des produits d'hygiène qui commençaient à bien se vider. Certains partirent dans la direction des villes, d'autres des fermes. Tous revinrent, dans un premier temps en tout cas. Certains trouvèrent des graines. Nous décidions que nous les planterions sur le toit. Nous aurions donc besoin de terre. Beaucoup de terre. Afin d'éviter de sortir de l'école au maximum, vous comprenez. Au bout du troisième jour de raids, quelques élèves ne revinrent pas. Le professeur qui avait dirigé ce raid nous expliqua qu'ils avaient pris peur et avaient fui, ce qui était compréhensible. Nous ne savions pas ce qui se passait. Pas de télévision, les radios qui ne filtraient rien... Nous étions dans le brouillard complet. Le quatrième jour, un élève sauta du toit, un second d'une fenêtre du second étage. Étant occupée sur le toit à aplatir le petit terrain de terre que nous avions à présent, je pus voir toute la scène. Bien sûr, j'avais essayé d'arrêter mon camarade quand je vis qu'il allait sauter, mais quand une personne veut vraiment mourir, elle y arrive. C'est les larmes aux yeux que je pus voir le garçon tomber, et surtout, s'écraser lourdement, je vis un corps connu juste à côté : celui de la personne qui avait sauté par la fenêtre. L'homme qui avait sauté du toit était mort sous le choc, mais la jeune fille qui avait sauté de la fenêtre vit ses jours finir d'une autre manière qu'elle ne l'aurait voulue. Des habitants arrivaient mollement, en traînant la patte. Ils ne semblaient pas en très bon état. Arrivé à la hauteur de la fille qui gémissait de douleur, l'un des habitants qui rampait la mordit au mollet. Enfin, mordre, le mot est faible. Il lui arracha un bout du mollet plutôt. J'entendis la mourante crier. D'autres habitants continuaient d'arriver, lui tombaient dessus, et la déchiquetaient à leur tour. Je la vis mourir ainsi. C'est de cette façon que je me rendis compte de ce qu'il se passait réellement dehors. Le pourquoi nous étions enfermés ici. Et aussi, pourquoi certains ne revenaient pas des raids.

Un matin, ce fut de nouveaux cris qui me réveilla. Les cris d'une camarade. Me réveillant, je la vis se tordre de douleur sur le sol ensanglanté. Levant la tête, je le vis. Lui, ce truc puant et immonde anciennement humain qui était en train de la croquer goulûment. Je savais exactement ce qui se passait. D'autres personnes virent la scène et crièrent à leur tour. Et puis l'école devient un chaos. Tous, nous partîmes dans des sens différents. Certains prirent des chaises pour casser les barricades des fenêtres, d'autres utilisèrent des draps pour descendre des fenêtres sur second étage. Pour ma part, je migrais sur le toit. Il y avait une échelle de secours. Je savais plus ou moins ce qu'il fallait faire, mon chéri lisait et regarder tellement de trucs à base de zombies, j'en avais acquis des bases pour ma survie, en tout cas, c'est ce que je croyais sur l'instant. Je vis que je n'étais pas seule. Un des élèves de ma classe aussi. Il s'appelait Hiroto je crois, mais il était tellement discret, presque froid, qu'on ne l'entendait jamais en cours, au point de l'oublier. Après avoir vérifié qu'il n'y avait rien aux alentours, je descendis, il me suivit.

Pendant plusieurs jours, nous marchions sur des routes, enfin, des chemins perdus. Tombant parfois sur des maisons abandonnées, il nous arrivait de les fouiller, de trouver de quoi se nourrir et s'hydrater, parfois même se laver, mais rarement de s'habiller proprement. Nous n'avions rien sur nous, pas même un couteau suisse, on était parti de façon tellement rapide, sans n'avoir eu le temps de réfléchir.

Après une semaine à tergiverser, alors que nous mangions notre dernière trouvaille, un petit groupe de trois personnes nous tomba dessus. Après avoir vérifié que nous n'étions pas dangereux, je pense que les mines qu'on avait à ce moment-là jouaient aussi, le chef de ce petit groupe nous proposa de les rejoindre. Je ne mis pas longtemps à accepter, au point où j'en étais. Quant à Hiroto, il ne semblait pas difficile. En même temps, pour survivre, certains choix sont faciles à prendre. Malgré notre fatigue, ils nous emmenèrent à leur camp dans les minutes qui suivirent. Après une vague présentation au clan, nous faisions officiellement partie de celui-ci.

Salut moi c'est Kelalin J'ai 22 ans et je suis passionnée par Mon chéri. Sa cuisine. Mes chats d'amour. Mes jeux Tales of. Et puis mes vêtements Goths et Loli. Sans oublier mes chaussures. Ah, mes Pullip aussi. Et mes peluches Skelanimals.Voici mon avis sur le forum :Très complet. Peut être même trop, il est tellement complet qu'il en devient compliqué xDJe finirais par vous donner le code du règlement :