Comment avez vous réagi, en fin d'année dernière et au début de cette année, quand les rumeurs d'épidémies se multipliaient autour de vous ? Au tout début, j'y croyais pas. Du moins, je ne voulais pas y croire. Je me suis toujours douté que tôt ou tard, on allait être rattrapé par nos conneries en tant qu'espèce. Le Karma, ce foutu Karma..

Mais.. J'avais espoir que ma lignée soit éteinte depuis des centaines d'années avant que ça arrive, ou du moins qu'on y soit préparés. Première fois que c'est passé à la télé, j'ai zappé. Deuxième fois, j'ai zappé aussi. Troisième fois.. J'avais pas la télécommande. Après avoir regardé longuement, j'ai voulu en savoir plus. Mais c'était trop gros, c'était pas possible. Puis ça a atteint le Nevada. Mes enfants étaient terrorisés, Bec' aussi d'ailleurs. Mais moi, comme un abruti, je leur disais qu'on contrôlait la situation, que c'était qu'un mauvais moment à passe. Un soir, le commissaire nous à tous appelés et fait le topo des informations que le gouvernement voulait bien relayer. Je restais toujours aussi sceptiques.

Lorsqu'en patrouille, j'ai vu un pépé arracher la trachée de sa mémé à pleine dent, j'ai rapidement compris que cette fois-ci, ça n'allait pas être qu'une simple grippe propagée par des pigeons ailés, ou en costume...   Un conseil : Lorsque l'apocalypse arrive à grands pas, même sous sa forme la plus conne, arrêtaient d'utiliser votre cerveau et enclenchaient simplement le levier "Survie".

Où étiez vous au moment où la Grande Panique a débuté début juillet, et comment y avez vous survécu ? Sur le terrain. Les collègues et moi, on avaient été appelés pour calmer une émeute dans le centre-ville de Reno. En théorie, on aurait simplement du à gueuler un peu. Dans la pratique, ça allait se passer tout autrement. Rien que dans la voiture pour s'y rendre, les appels et les demandes de renforts fusaient dans le canal radio. Jordan, un vieil ami, m'interpella. Il voulait faire demi-tour. Il disait que ça ne servait à rien et qu'il fallait juste retourner près de nos familles. Il n'avait pas tort. Mais les familles des civils avaient aussi besoin de nous.

Rapidement, la conversation dans la voiture a pris une tournure assez grave. On était plus des policiers prêt à défendre la veuve et l'orphelin, on était juste des êtres humains désemparés par la situation. Brice et Jordan se sont engueulés comme jamais auparavant, l'embouteillage ajoutait à la tension. Puis tout est parti en vrille très.. trop rapidement. Un de ces trucs avait pété la vitre arrière et avait chopé Brice.

Une giclée de sang est tombée sur le coin du visage de Jordan qui, sur le coup, s'était mis à hurler. Aveuglé, il a sortit son flingue par réflexe. J'ai plaqué sa main contre le plafond directement, de peur qu'il fasse une connerie. Il le lâcha, le choc appuie sur la détente de l'arme. La balle rentra directement dans la gorge de Jord' qui émet un beuglement étouffé avant de lui aussi, se faire choper par la fenêtre. Je suis resté tétanisé quelques instants, tout était arrivé si vite.. J'ai pas réfléchi, je suis sortie de la voiture. Et là, j'entends des cris. Ils viennent de partout, ils m'agressent les oreilles. Je ne me retourne même pas pour aider mes collègues. Je passe par le capot et je cours dans l'allée droit devant moi, sans jeter un coup d'oeil derrière. Oui, c'était lâche. Mais j'suis pas surhumain. Des gens qui pètent un plomb, des fous.. ça je peux gérer. Mais là, c'est plus le même niveau. Des monstres impossibles à raisonner, j'en ai connu. Mais pas du genre à se faire couper les jambes et continuer à vouloir te choper. C'était lâche, mais j'ai fait le bon choix.

Comment êtes vous arrivé à Coaticook et ses environs ? Quel est votre plan de survie, à court terme ? Coaticook, huh ? Je suis passé à coté. Je suis pas assez stupide pour me rendre à la première ville juste après la frontière. Tout les survivants et les malades doivent y être coincés à l'heure actuelle. Ce genre de choses, c'est la mort assurée. Il faut monter beaucoup plus haut pour survivre.

Y'a une ville là.. Trois-Rivières, elle..hm.. Les militaires ont du y mettre les pieds, il doit y avoir masse de munitions et de 4x4. Le mien commence à rendre l'âme. Si j'arrive à en choper un là-bas et à continuer ma route jusqu'aux îles près du Groenland, ça devrait l'faire. Y'a personne là-bas. J'serais tranquille.

The First Day

Un vif frémissement parcouru la colonne vertébrale de l'homme qui se trouvait légèrement incurvé, immobile, sur le toit d'une voiture verte tachetée de sang frais. Son regard effrayé était posé sur le bout de l'avenue où il se trouvait. Des flammes, des morts, des gens qui couraient à l'arrivée des morts. Cette image effroyable était accompagnée des hurlements des victimes qui se faisaient dévorer sans avoir la chance de mourir assez rapidement, des gémissements provenant des cordes vocales calcinées des victimes des incendies, des bruits de tirs de différents calibres de ceux qui cherchaient à protéger leur famille ou simplement eux-mêmes, une cacophonie qui lui vrillait le crâne et l'avait stoppé net, le temps de quelques instants.

Un autre son se fit entendre, beaucoup plus proche, juste derrière lui à vrai dire. Le bruit distinctif que fait de la pâtée déchiquetée qui s'écrase sur le sol. Mais cette fois, ce n'était ni du tofu, ni du Charal™ , c'était les morceaux du cou de celui qui fut son plus proche ami jusque là.. L'homme se retourna et fut confronté à la vue terrible d'une de ses bêtes dévorant le corps encore chaud. Sans plus tarder, il sauta du toit de la voiture au capot de la suivante avant de se laisser tomber sur le sol, partant pour une course effrénée dans les ruelles de Reno.

Ackton

Cet homme s'appelle Robert Ackton, un homme assez dur avec les autres comme avec lui-même. 34 ans, 1 mètre 89 et un sacré paquet de kilos de muscles. Fils unique d'une mère dotée d'une enfance difficile, tourmentée par un tuteur qui l'avait traitée comme un jouet, et d'un père intransigeant qui rêvait plus d'une dynastie que d'une descendance.

Le petit Robert s'est mis à marcher très tard, à 1 ans et demi précisément, au grand désarroi de son père. Il mit aussi beaucoup de temps à parler, comme si il préférait tout garder pour lui. Ce retard énerva particulièrement son père qui souhaitait avoir un fils à la hauteur de son talent. Sa mère tentait de le défendre, elle. Elle couvait son fils en cherchant à préserver une enfance qu'elle n'avait pas eu, face au père trop dur.
Robert grandit sous le ton d'une bataille constante entre l'avis du père et l'avis de la mère, ce qui eu comme effet d'un détachement de cette situation. Dés que quelque chose se passait autour de lui, il s'éloignait et regardait en silence, analysant les avis des deux parti tout en sachant qu'il ne pouvait rien y faire.

Ce détachement des relations avec autrui continua toute son enfance et toute son adolescence. Dés la maternelle, Robert se mettait dans un coin et n’adressait la parole à personne, regardant simplement le monde tourner autour lui.

Un simple officier de police dont l'acte le plus noble est d'avoir toujours voulu rester sur le terrain en une dizaine d'années de carrière. Généralement intransigeant avec les criminels, mais pouvant faire preuve d'une grande compassion envers ses équipiers, son efficacité au combat et à la stratégie n'était plus à prouvée. On lui proposa mainte et mainte fois des promotions, mais non. Il voulait être directement là, au cœur du problème, à aider les civils dans le besoin. Beaucoup disaient qu'il faisait ça car, il appréciait la violence, prenant en exemple son caractère généralement dur envers ceux qu'il ne connaît pas et véritablement impitoyable avec ceux qui enfreignaient la loi.

Son fait d'armes le plus marquant fut celui où il défendit seul un groupe de civils lors du braquage de la banque la plus importante de sa ville, Reno. Ce jour-là, il n'était là que pour le rendez-vous ponctuel avec son banquier. Pendant ce meeting, un groupe de braqueurs armés de M4 firent leurs apparitions et commencèrent à hurler des ordres. Deux d'entre eux restaient de chaque côté de la porte principale pour la couvrir, les trois autres s'empressant de prendre des otages pour obtenir rapidement le fric qu'ils étaient venus chercher. Ackton fut directement interpellé par ce qui se passait non loin de lui.. Les témoignages différent, mais tous se ressemblent sur un point : Robert a tourné la situation à leur désavantage, bloquant toutes les portes de sorties et mettant à l'abri le plus de gens possibles. Il réussit à libérer un des otages, les faisant tourner assez en bourrique avant de réussir à en piéger un pour lui prendre son arme et le garder en joug. Les renforts mirent peu de temps à arriver et la situation se désamorça rapidement grâce à son professionnalisme.  

Même si son travail lui prenait beaucoup de son temps, Robert était aussi un père de famille aimant et aimé. Il avait rencontré sa femme, Rebeccah, à leur adolescence. Leur relation se passa en dent de scies, ils cassèrent souvent avant de se remettre ensemble. Une relation on/off. Mais ils finirent par se poser ensemble après un rapport non protégé. Des jumeaux apparurent dans leurs vies. Andrew et Carla. L'un passionné par les univers imaginatifs des auteurs, tel que les Harry Potter. L'autre s'intéressait aussi à l'imaginatif, mais musicale pour sa part. Ces jumeaux, assez débrouillard, était doté de la même distance que leur père avait pour les relations. L'amour paternel de Robert passait par un respect des passions, des envies et des aptitudes de ses enfants. Il considérait que ça ne servait à rien de demander à quelqu'un d'être ce qu'il n'est pas. Il faut plutôt l'encourager à s'améliorer dans ce qu'il est. Ses enfants l'avaient bien compris, malgré la distance psychologique que leur père s'imposait, ils parvenaient à l'aimer, à le respecter tel qu'il est lui aussi. Une relation complexe et profonde, en somme.

Voilà qui est Robert, un homme franc, un homme dur. Un homme courageux, prêt à faire le nécessaire en toute circonstance. Et aussi un homme très seul, au fond.

The New Day

Des cernes creusaient la peau de Robert. Depuis août, il était constamment sur la route, cherchant à monter le plus haut, le plus au nord. Il jeta un oeil au compteur de carburant. Presque vide. Un grognement se fit entendre, suivi d'un long soupir. Sur le siège à sa droite se trouvait son sac de combat, d'où dépassait deux magazines de Magnum. Vivement, il attrapa l'arme qui se trouvait dans son dos, sous son blouson, coincé dans sa ceinture. Un Desert Eagle, assez de puissance de feu pour arracher n'importe quel membre de n'importe quel bestiole ou zombies dans les parages. Dans un mouvement rapide et visiblement maîtrisé, il sortit le chargeur de l'arme pour vérifier qu'il a encore assez de balles. Plus que quatre sur neuf. Les autres étant des chargeurs de basse qualités ne pouvant emporter que sept balles, cela lui faisait encore de quoi survivre pour une petite durée. Mais sans essence, sa survie serait grandement écourtée. De plus, son 4x4 blindé ne l'était plus vraiment, il l'avait certes sortis de beaucoup de situations, mais il commençait à partir en morceaux.

Robert grogna à nouveau et enfonça sa main dans son sac à la recherche de sa carte du Canada. Il sentit un papier, l'attrapa et le sortit. Une photo de sa famille. Il fronça les sourcils et frémit un instant avant de brutalement la replacer au plus profond du sac. Des images lui revenait à l'esprit. L'arme pointée sur son fils au regard vide. Le ravalement de salive avant d'appuyer sur la détente. Robert secoua la tête, il avait fait ce qu'il devait faire. Aucun enfant ne devrait vivre dans un monde pareil. Il replongea sa main dans son sac et en sorti la carte, cette fois-ci. Il avait passé la ville de Coaticook de plusieurs kilomètres et il était sur le chemin pour se rendre à Trois-Rivières qui comme son nom l'indique, se trouve sur en plein milieu d'un lac. Logique. Les ponts qui donnent accès à la ville permettraient une défense facile et logique. De plus, avec la radio du véhicule policier, il avait pu entendre que cette ville avait été reprise par les militaires. Cela faisait des jours que les transmissions avaient cessées, mais peu importe. Mort ou pas, cette ville aura de l'essence ou au moins des véhicules militaires.

Robert soupira une troisième fois et ralluma le moteur de l'engin avant de continuer sa route vers le nord, vers Trois-Rivières.

Que devons-nous faire, nous qui errons dans cette désolation, à la recherche du meilleur de nous-mêmes ?

Salut moi c'est Capitaine Kashup sur Internet et Samuel, en vrai ! J'ai 17 ans. et je suis passionnée de Théatre et doublage. Tout ce qui a un rapport avec le fait d'incarner quelque chose. Voici mon avis sur le forum : Vraiment très joli ! Les gens sont super gentil aussi ! Par contre, je trouve le forum un peu fin et les contextes de chaque "saison" devrait finir par un petit résumé, ca serait pratique. Je finirais par vous donner le code du règlement :