Fall of Man
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Seize heures à se dire que la fin du monde n'est jamais arrivée, et qu'ils reviendront. [Livre I - Terminé]
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MessageSujet: Re: Seize heures à se dire que la fin du monde n'est jamais arrivée, et qu'ils reviendront. [Livre I - Terminé]   Seize heures à se dire que la fin du monde n'est jamais arrivée, et qu'ils reviendront. [Livre I - Terminé] - Page 2 EmptyMer 2 Déc - 22:34

Comme je l'aurais imaginé si j'avais réfléchi deux secondes avant de lui courir après et de l'attraper, il se débat et il essaie de m'échapper. Pourtant je tiens bon et je murmure, alors qu'il me hurle dessus.

"Non, je ne te lâcherais pas."

Parce que si je le fais, c'est moi qui tombe avec lui. Si je cède maintenant, on est foutus pour de bon. On aura plus rien et on sera tout aussi bien morts avec p'pa, à quelques mètres de là. Cet homme que j'avais toujours cru inébranlable, qui aurait toujours du être là pour nous, pour lui au moins, voilà qu'il venait d'essayer de nous bouffer. Enfin non, ce n'était pas lui. Ce n'était plus lui depuis longtemps. Jamais il n'aurait fait du mal à ses petits, il aurait préféré crever plutôt que… et merde.

Alors je le tiens. Il a du mal à respirer mais moi aussi. Ca n'a pas la moindre importance, tant qu'on est là, tous les deux. Il finit par craquer et par se mettre à pleurer mais je ne bouge toujours pas. J'ai l'impression que mon cerveau se refuse à penser à quoi que ce soit d'autre, que je suis incapable de me concentrer sur autre chose que ce gamin que je serre dans mes bras. Parce que, si je pense vraiment à tout ce qui s'est passé depuis que je suis repassé par les fermes des parents et bien je vais péter un câble pour de bon. Et la mort de p'pa va raviver tout le reste, c'est obligé.

Je l'entends alors parler. J'ai un peu de mal à distinguer ce qu'il dit mais je souffle, sans même y réfléchir.

"Ta mère n'était pas là Zak, j'en suis sûr. Ne pense pas à ça, pas maintenant."

Je sens qu'il n'arrive même plus à tenir debout alors que les pensées semblent se bousculer dans son esprit. Comme si tout ce qu'il avait essayé d'occulter essayait d'exploser à la surface, ce que j'étais exactement en train de craindre pour moi. Et puis, une nouvelle question. Une nouvelle affirmation plutôt.

Les mots. Ces putains de petits mots qu'on a laissé tous les deux. Comme si ça allait marcher, comme si p'pa allait les trouver et nous rejoindre dans le trou le plus paumé du Canada. Et bien en fait si. Il l'a fait. Et putain, s'il est mort, c'est à cause de nous. Je me fige quelques instants, incapable de répondre quoi que ce soit alors que je me prends une nouvelle fois en pleine figure l'horreur de ce qui vient de se passer. Je sens que je vais perdre pied mais la voix éraillée de Zak me rappelle à l'ordre

"On va te trouver des vêtements de rechange, t'en fais pas pour ça. Je vais m'occuper de tout. Et t'es pas obligé d'y retourner."

A dire vrai, je ne sais même pas si je serais capable d'y retourner maintenant. Pourtant, cette petite voix continue de me souffler que, si je laisse p'pa comme ça, je le regretterais toute ma vie. Et je suis pas sûr d'avoir encore de la place pour les regrets.

Je ne sais même pas s'il entend mes réponses ou s'il arrive à se calmer tout seul. Mais ça ne m'empêche pas de de continuer à parler, aussi tranquillement que possible. Quand je vois qu'il a l'air de reprendre un peu une contenance, je relâche un peu mon étreinte et, à sa question, je hoche la tête avant de me reculer d'un pas. Torby se faufile entre nous, continuant de gémir même s'il a l'air un peu plus serein. Il remue même la queue bravement, comme pour nous rassurer. Je prends une profonde inspiration, me refusant à craquer maintenant qu'il a l'air d'être de nouveau lui-même, enfin autant que possible compte tenu des circonstances.

Je fronce les sourcils quand il parle des piles et je ne sais pas quoi répondre pour le coup. Je finis par lâcher, sans bien savoir pourquoi, à mi-voix.

"Moi aussi je suis désolé."

Désolé de l'avoir embarqué là-dedans, de l'avoir arraché à sa vie alors que, si je l'avais laissé là-bas, peut-être que p'pa l'aurait retrouvé. Désolé d'avoir du tuer notre père, de pas avoir été capable de le sauver. Désolé de ne pas avoir été là avant, d'avoir merdé à ce point. Mais je n'ajoute rien de plus. Je me contente de déglutir en silence, essayant d'ignorer l'odeur de sang qui nous entoure.

Je sursaute alors avec une grimace et je tapote mes poches avant d'en sortir deux autres piles que je lui tends, d'une main tremblante.

"Je les avais récupérées aussi mais je voulais les garder pour plus tard. Quand t'en aurais vraiment besoin."

Comme discours de consolation, j'aurais pu faire mieux. Mais je suis incapable de plus là, tout de suite. Je suis vraiment un putain de looseur.
Ethaniel M. Griffin

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MessageSujet: Re: Seize heures à se dire que la fin du monde n'est jamais arrivée, et qu'ils reviendront. [Livre I - Terminé]   Seize heures à se dire que la fin du monde n'est jamais arrivée, et qu'ils reviendront. [Livre I - Terminé] - Page 2 EmptyVen 4 Déc - 19:44

Je l'entends me répondre, me dire de ne pas y penser maintenant. C'est impossible. Tout s'entrechoque dans ma tête, comme si je vivais cette fin du monde à retardement. Et si je n'avais pas cédé, ce jour-là, si on était resté à la maison ? Peut-être qu'on les aurait retrouvé, et qu'on aurait pu former une famille à nouveau. Peut-être qu'on serait mort avant, ou alors dans ce MacDo avec P'pa. J'ai cette petite voix qui n'arrête pas de m'asséner sans arrêt : Vous ne formerez plus jamais une famille. Il n'est plus là, il est parti pour de bon. Je n'arrive pas à m'y faire... Est-ce qu'un jour, j'en serais vraiment capable ?

Ethan ne répond rien, quand je parle des mots, parce qu'il sait que c'est de notre faute. Ce qui est arrivé, c'est à cause de nous. Ca a dû être un véritable enfer de chercher à suivre nos indications, de ne surtout pas dévier du chemin malgré les difficultés, au risque de perdre la piste. Je n'ai même pas réfléchi. C'était seulement pour graver un espoir dans la pierre... Un espoir qui a fini par le tuer aussi sûrement qu'une horde à ses trousses.
J'avale ma salive à plusieurs reprises. Je me sens au bord du malaise. Je la sens à nouveau, cette odeur de mort... Celle à laquelle j'ai fini si bien par me faire que j'en avais oublié la saveur. Tout me revient en bloc. L'horreur de ce monde. L'horreur de ces choses. Et l'horreur de ce que nous sommes.

- Comment ça... Tu vas t'occuper de... Non, non. Il le faut. Parce que... On ... C'est à cause de nous tout ça...


J'ai la gorge tellement serrée que ça me fait mal. J'ai du mal à parler, tellement que j'ai l'impression de cracher les mots entre chaque bouffée d'air. Je n'arrive même pas à le regarder, juste à prononcer cette vérité qui me bouleverse. J'oscille sans arrêt entre une étrange lucidité et une pure folie. Je ne parviens pas à garder pied bien longtemps avec la réalité, avant de sombrer à nouveau. C'est un cauchemar ou c'est réel ?

Ethan se décide enfin à me lâcher. Je dois avoir un regard halluciné, quand je me retourne vers lui. C'est comme s'il n'était qu'un fantôme, que je regarde à travers lui. Je laisse tomber mon sac de randonnées au sol et je fouille à la recherche de ma bouteille. Je mets plus de temps que d'habitude à la trouver, à m'échapper constamment des mains. Je m'en verse un peu dans mes mains, que je passe ensuite sur mon visage. Je renouvèle l'expérience jusqu'à ce qu'elle ressorte pure, et même au-delà. La bouteille est totalement vide quand je m'arrête enfin, et pourtant, il m'en reste encore plein les cheveux. Je prends une longue inspiration pour m'inciter au calme, et ne pas me remettre à hurler, frapper ou pleurer. Ca ne changera rien.

- Ouais, on devrait pouvoir trouver ... Des vêtements à ma taille, il en reste plein. Mais toi...


C'est plus facile de penser aux vêtements et aux piles, plutôt que... Ce qu'il nous attend. J'ai Torby à côté de moi qui finit par me jeter à moitié à terre, à me lécher le visage. J'ai un rire un peu forcé avant de le repousser. Je cherche un cookie à fendre en deux pour lui en donner un bout, mais je n'ai pas le coeur à manger l'autre moitié, que je range sans y toucher.
Je me fige, quand Ethan s'excuse, sans que je ne comprenne bien pourquoi. Je fixe enfin mon regard sur lui, interrogateur. Il ne dit rien de plus, et moi non plus. C'est inutile. Je ne sais pas quoi penser. Je voudrais lui dire que je suis content qu'il soit là, mais j'ai peur que ça réveille tout. Je ne pourrais jamais oublier ce tir, quand il a visé la tête de p'pa et... Tout ce sang...

Je respire un peu trop vite. Je suis au bord de l'hystérie, quand je surprends sa main approcher de moi. Je sursaute, avant de comprendre. Des piles... Il me tend des piles.

- M... Merci. C'est...

C'est quoi ? Je les prends sans demander mon reste. Je sors ma console et les mets à la place des anciennes dans le comportement, puis je l'allume. Je me contente d'écouter la musique d'introduction du jeu qui tournait dedans, sans mettre mes écouteurs, en me fichant pas mal des Zack aux alentours que ça pourrait rameuter. C'est plutôt rythmé et entraînant, surtout par-dessus ce silence de mort et ces grognements lointains. Ca fait du bien.

C'est comme si tout était normal, là de suite.
Enfin presque.
Zakariah J. Griffin

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