La Place d'Armes est un ancien marché public, un endroit où pêcheurs, chasseurs-trappeurs et autres artisans du coin venaient troquer ou vendre le fruit de leur labeur aux représentants commerciaux coloniaux ou français. Par la suite, cette place servait aux manoeuvres militaires de la garnison. Aujourd'hui, cet endroit est un parc municipal avec, trônant fièrement face à la rue, un canon pris aux russes pendant la guerre de Crimée au XIXème siècle. L'endroit est assez joli, et de nombreux enfants venaient jouer là avant la Grande Panique.
Vieille bâtisse blanche longiligne, le Monastère des Ursulines est aujourd'hui un des musées plus plus prisés de la ville. Il accueillait autrefois un couvent, dont les soeurs enseignaient le français et d'autres matières aux amérindiens et aux colons. La bâtisse fut reconvertie en centre d'accueil pour réfugiés au début de la Grande Panique, et ses murs blancs furent tentés de noir par la fumée dégagés des brasiers sur lesquels les infectés furent incinérés, quand les autorités avaient encore la main sur ce qu'il se passait. Aujourd'hui, les salles d'exposition sont pour beaucoup endommagées et le sol est jonché d'effets personnels et de sacs de couchage abandonnés.
La Vieille Prison est un ancien édifice carcéral en plein centre-ville. Sur quatre-étages, d'un seul tenant et construit en pierres de taille, l'édifice est massif. Son toit incliné abritait sous les combles les services généraux et les dortoirs du personnel, tandis que les barreaux aux fenêtres des cellules sont toujours présents. Un groupe d'habitants subit un siège de vingt-trois jours dans la place forte qu'ils avaient retranchée. L'endroit ne tomba jamais, mais l'intégralité de ses défenseurs, incapables de sortir du fait des centaines de goules accrochées aux barreaux, mourut de faim. L'endroit sent encore la mort, bien que toujours barricadé.
Ses hautes flèches et ses tourelles lui ont valu une renommée internationale. Les offices y devenaient pourtant plus rares, sa toiture aux reflets bleutés ne protégait plus les voyageurs mais accueillaient quantité de touristes. Comme beaucoup d'établissements d'importance, l'endroit fut reconverti en centre d'accueil d'urgence au plus fort de la Grande Panique. Les policiers et soldats placés dans les bunkers de sacs de sable autour de la bâtisse furent pourtant submergés et mis en pièces, une nuit, et les centaines de réfugiés américains à l'intérieur n'eurent aucun endroit où s'échapper quand des dizaines de goules entrèrent à leur tour. Le combat fut bref et se termina comme ailleurs en véritable boucherie.
Trois-Rivières a plusieurs îles et îlots dans son agglomération, sur le Saint-Laurent ou son affluent. Ces îles sont habitées sur le même mode que le centre-ville, avec de petits logements collectifs semblables à des maisons, ainsi que quelques habitations individuelles bien qu'avec mitoyennetés. La bourgeoisie locale vivait ici avant la Grande Panique, et s'était barricadée derrière les ponts les reliant à la ville. Comme partout ailleurs, les barricades de meubles, de matelas, de bric et de broc n'ont pas tenu et les corps des défenseurs les jonchent encore, ou bien patrouillent toujours leur quartier en grognant et en cherchant de la chair fraîche...