Le Pont Laviolette est d'une superbe architecture et d'une réalisation soignée. Il est suffisamment haut pour laisser les raffiots remonter ou redescendre le fleuve, tant qu'il ne s'agit pas de bateaux de haute mer. Il est aussi assez sécurisé. Avec la Grande Panique, il a été encombré de véhicules abandonnés; et aux deux extrémités du pont les autorités ont installé barbelés, sacs de sables et hérissons tchèques pour endiguer le flot des entrants, infectés ou non. Mais lorsque les choses se sont gâtées en ville, les défenses ont lâché et des centaines de contaminés sont venus renforcer les milliers déjà sur place.

L'Autoroute de l'Energie est l'un des plus grands axes de communication avec les Etats-Unis et le sud du Québec. Elle était assez fréquentée. L'épidémie n'a rien changé à cet état de fait. Si le flot de travailleurs s'est tari, celui de réfugiés a enflé jusqu'à devenir incontrôlable. Des dizaines de milliers de véhicules faisaient la queue devant le pont Laviolette et les contaminés ont dévasté les environs, dévorant tout sur leur passage comme des nuées de sauterelles. Aujourd'hui, l'autoroute est remplie de véhicules en panne, de cadavres, et de morts-vivants.

Un magasin de nourriture et d'accessoires pour les animaux de compagnie. Avant la Grande Panique, les affaires marchaient bien, entre tous les citadins qui venaient chercher de quoi nourrir Médor, et les campagnards qui venaient pour tout un tas de références. Avec l'installation d'un camp de réfugiés non loin, le magasin fut totalement pillé par les survivants... Qui cherchaient autant à nourrir Médor mais surtout à se nourrir eux-mêmes. La pagaille et la bousculade lorsque les portes ont été forcées ont blessé plusieurs personnes... Qui étaient encore là quand les infectés sont venus les prendre.

Le Camp de Réfugiés "Hope" s'est installé dans les environs immédiates du pont. Les bas-côtés de l'autoroute furent dévastés et un camp s'installa en quelques jours. Il ne vécut guère plus de quelques semaines. Interdits d'entrer par peur de l'infection, les survivants agglutinés là contre le fleuve se firent assassiner ou changer jusqu'au dernier d'entre eux alors que de l'autre côté du fleuve résonnaient les tirs d'armes à feu et les sirènes de police. Ce camp, fait de véhicules, de tentes, d'abris de fortunes, est jonché de corps, de détritus et d'effets abandonnés.

Il n'y a que très peu de rues et de logements à proximité de l'autoroute et du pont, il faut en fait s'éloigner de quelques centaines de mètres à l'intérieur des terres pour trouver quelques lotissements à l'américaine; maisons individuelles sur deux étages, deux garages et tout le confort possible... Sauf que ça n'a aidé aucun de ses habitants, quand le secteur a été saturé de réfugiés. Les pillages et les bagarres ont fait plus de morts que la contamination. Du moins, au début.