Je suis né le 17 novembre 1970 à New-York, d'une mère américaine et d'un père écossais j'ai été élevé dans une culture americano-européene, mélange explosif entre le vieux et le nouveau monde.
Mon père était médecin, ma mère professeur des écoles, et très tôt on me fit comprendre qu'il est plus que nécessaire de s'instruire si l'on veut réussir dans la vie, avec le recul je pense que je me serais passé de ce bourrage de crâne, néanmoins j'ai eu ce que l'on appelle une enfance privilégiée, ponctuée par des voyages en Europe ou j'ai eu l'occasion de visiter de nombreuse capitale : Londres, Paris, Rome, Madrid., ce qui m'a permis de m'ouvrir à l'art et à la littérature délaissant de ce fait les centres d’intérêt des enfants de mon age.
Petit garçon je n'avais donc presque aucun amis, j’étais discret et effacé les seules personne de mon entourage avec qui je jouais étaient les enfants de ma nourrice.
La cassure ce fit à l'adolescence, j’étais ce que l'on appelle aujourd’hui un geek, planqués dans mes livres de jeu de rôles, vissé à mon ordinateur. Certes cela comblé mes besoins de culture et de fantastique mais les relations avec le reste des jeunes de mon age ce limités à leur faire leurs devoirs.
J'ai donc commencé à me forcer à être comme les autres, fumer, boire faire la fête, sortir le soir, sécher les cours, ma vie devint bien moins tranquille mais diablement plus excitante.
Tous ces interdits me donnaient le vertige, et je ne tardais pas me faire des amis.
Certains le restèrent, d'autre me trahirent à la première occasion sortant avec la fille dont je m’étais amouraché, ce fut une période de ma vie riche en leçon et j’appris à mes dépend que bien souvent l'amitié ne dépasse pas le niveau de la ceinture.
Étant très tôt attiré par les sciences, je décidais à la fin de mon lycée d’intégrer une école prestigieuse, l'université de Stanford ou j'ai rencontré ma femme Joan Moore qui suivait des études en psychologie.
Notre rencontre ce fit naturellement comme si nous étions fait l'un pour l'autre, je n'avais rien du capitaine de l’équipe de football avec mon physique longiligne et mes bouquin sous le bras , quant à elle, elle était brillante et sure d'elle, plein d'humour et très attentionnée, et New-Yorkaise comme moi, ce fut le coup de foudre. Nous avions des passions communes et nous aimions tout les deux nos études ce qui nous amena à nous installer ensemble dans un petit meublé ou nous passâmes sûrement nos plus belles années.
A la mort de mon père, nous avons décidé de quitter la cote ouest pour rejoindre New-York et nous rapprocher de nos famille respective, c'est à cette époque que j'ai décroché un poste de Professeur au Collège de Columbus, Joan s'installa comme psychologue dans le quartier de Soho.
Nous faisions partie de la frange privilégié de la population New-yorkaise ce qui nous permit de vivre très confortablement.
Peu de temps avant que ne commencent les événements liés à l’apparition des premières rumeurs d’épidémie mondiale nous songions tous deux à passer à une autre étape de note vie, nos job respectifs nous avaient accaparés une grande partie de notre temps depuis des années , et désormais souhaitions avoir un enfant.
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11 Juillet 2015 : Je n'oublierais jamais ni le bruit ni l'odeur de ce charnier, les larmes et les cris autour de moi, les ordres des soldats affectés à la sécurité civile. On me parle, on m'empoigne mais je reste là sans réagir. Qu'avons nous fait ?... qu'ai-je fait ? Ou pas fait ... aurais-je dû rester avec elle et ne pas retourner à notre appartement prendre son traitement ? Et elle qu'a t-elle fait pour se retrouver là ? Est-elle sortie en mon absence ? Je lui avais pourtant fait promettre de ne pas quitter notre abri .. la radio nous avait dit que les secours n'étaient plus très loin je n'aurais jamais dû la laisser même pour une trentaine de minutes. Je n'oublierais jamais son regard à mon retour, elle se tenait là devant moi, son bras ensanglanté, mutilé par les mâchoires du zombie jonché à ses pieds le crane enfoncé par la matraque que je lui avais laissée. Je n'oublierais jamais cette dernière nuit que nous avons passé ensemble, ses excuses .. ses conseils .. ses phrases qu'elle me laissa comme un testament. Je n'oublierais jamais ce moment ou elle commença à se transformer en monstre, ni ce que j'ai du faire pour la tuer .. une seconde fois.
La montagne de cadavre fumant devant moi ne me donne même plus la nausée, je me sens vidé et épuisé, je serre sa médaille dans ma main, c'est tout ce qu'il me reste.. ça et la promesse que je lui ai faite de continuer à vivre.
15 juillet 2015 : Cela fait quatre jours que Joan est morte, les autorités ont conduis les survivants dans une sorte de camp, ils nous assurent que nous sommes en sécurité mais régulièrement les Zacks, comme ils les appellent , mettent leurs défense à rude épreuve, toujours plus nombreux ils ne se fatiguent jamais. La majorité des réfugiés est totalement abattu par les événements, la plupart on perdu une ou plusieurs personnes de leur entourage, ce qui sont là en famille sont les plus à plaindre...c'est la peur de perdre un des leurs qui les tenaille. Il faut se rendre à l’évidence , si nous restons ici nous allons tous finir dévorés, nous sommes un petit groupe à l'avoir compris, Jack s'est procuré les clés d'un minibus Volkswagen, lui et Steve ont volé de l'essence aux militaires .. nous partirons cette nuit, il paraît que le gouvernement s'est réfugié dans les montagnes, c'est peut être notre seule chance et même si elle est infime autant essayer.
17 juillet 2015 : Le vieux Charles s'est proposé pour assommer le garde et faire diversion pendant que nous sortions du camp avec le minibus. S'il avait été plus jeune, et si sa femme n’était pas handicapée ils nous auraient certainement suivit, mais comme il dit : « j'ai bien vécu et ma Rosie est tout ce qu'il me reste dans cet Enfer, alors si je dois y passer c'est que mon heure est arrivée, je mourrais avec elle, vous dépêchez vous de foutre le camp... regardez les autres, ce sont déjà des zombies, l'envie de vivre les a abandonné.. ils écoutent tout ce que disent les mecs de la sécurité, ils ne réalisent même pas que le but de leur présence n'est pas de nous sauver, lorsque la situations sera trop difficile à gérer, ils évacueront et raseront tout derrière eux, nous y compris ».
A l'heure qu'il est ils sont peut être déjà tous morts, en partant le vieux m'a donné une sorte de machette, je ne sais pas ou il la trouvée et j’espère ne pas avoir à m'en servir, je la garde néanmoins à ma ceinture.. après tout nous vivons des heures ou la prudence est de rigueur, et c'est un euphémisme. Cela fait deux jours que nous roulons à faible allure pour économiser le carburant, nous sommes cinq dans notre arche de Noé improvisée : Jack un ancien garagiste, Shirley une ancienne secrétaire et sa jeune sœur Jane, Steve un commercial et moi.
Nous rationnons le peu de vivres que nous avons pu emmener avec nous, nous nous alternons au volant et nous ne faisons une pause que dans des cas de force majeure.
Nos journées se résume à surveiller la route, écouter la radio à l’affût de la moindre information.. et se raconter nos vies.
24 juillet 2015 : Cela fait sept jours que je n'ai plus rien écrit, je viens de m’arrêter au sommet d'une sorte de falaise ce qui me donne une bonne vue sur les environs, je suis mort de fatigue et je tombe de sommeil, le clair de lune éclaire l'esplanade sur laquelle je suis, les Zacks sont de piètres alpinistes même s'ils n’hésitent pas à se lancer dans l'ascension de toutes sortes de structures s'il vous repèrent.
Sur les cinq de départ je suis le seul encore en vie, la dernière fois ou nous étions tous ensemble remonte à quatre jours.
Cela faisait plusieurs heures que Jack nous alertait sur le fait que nous allions manquer cruellement de carburant, nous avions lu sur un panneau qu'une station essence se trouvait sur notre route, vu l'heure nous y serions à la tombée de la nuit, il faudrait être encore plus prudent qu'a l'accoutumé.
Comme à notre habitude, nous nous sommes organisés, chacun connaissait son rôle, nous devions faire le moins de bruit possible, Jane grimpait sur le toit pour scruter les environs, Shirley se mettait au volant pour démarrer en cas de problème, Steve avait le fusil et montait la garde à coté du minibus, je faisais le plein et Jack activait la pompe dans le bureau de la station.
Visiblement il allait falloir réactiver le courant, Jack s'y connaissait je n’étais pas inquiet sur la réussite de son entreprise, mais chaque seconde de plus passée dans cette pénombre me rendait de plus en plus mal à l'aise. Il ne lui fallut que quelques minutes pour relancer l’électricité, mais avec le retour du courant toutes les lumières et la musique de la station se sont relancés. Nous avons tous sursauté, nos yeux s’étaient acclimatés à la noirceur de cette route de campagne, Jane qui se trouvait sur le toit de notre véhicule fut aveuglée, elle chancela, tomba et hurla de douleur en heurtant le sol. Steve accouru auprès d'elle
« restez ou vous êtes je m'occupe d'elle »me lança t-il
« Elle s'est cassé la jambe, dès qu'on a le plein on s'arrache » Shirley sortit du minibus pour les rejoindre malgré les consignes, de mon coté je pressais Jack de se dépêcher d'activer la pompe car les Zacks n'allaient certainement pas tarder à débarquer.
Alors que Steve et Shirley aidaient Jane à rentrer dans notre minicar tout s’accéléra, un cri se fit entendre :
« Saloperie !!! … merde !! ils sont là !! » C’était la voix de Jack, des zombies étaient sortie d'une pièce derrière lui et dans l’agitation il ne les avaient pas entendu arriver.
« Merde aidez moi !! » Une lutte s’était déclenchée, dans l'affrontement Jack venait de percuter l'alarme, condamnant l’entrée du bureau de la station. Nous étions alors spectateurs dans l'incapacité d'agir, Shirley essayait de calmer sa sœur en répétant frénétiquement
« On va s'en sortir ma chérie, ne t’inquiète pas, ta grande sœur est là»C'est à ce moment que j'entendis le son caractéristique des Zacks, entre le râle et le gémissement, provenant de l'autre coté de la route. Ils étaient juste derrière eux, je criais mais c’était trop tard, lorsque Steve les vit il fut pris de panique, il lâcha Jane et tira à deux reprises, je balayais du regard les alentours nous étions encerclés, ils étaient une vingtaine, l'un d'eux saisit Jane par la jambe, Shirley se jeta sur elle pour tenter de l'extirper et fut saisie à son tour, Steve trébucha dans sa fuite et fut rapidement rattrapé par les ZacKs, ils étaient perdus , je me précipitais alors vers l'habitacle pour démarrer, les zombies ne prêtaient pas attention à ma présence tant ils étaient occupés à les dévorer.
La main tremblante je tournais la clé pour mettre le contact et alors que je m’éloignais, j'entendis plusieurs coup de fusil suivit d'une forte explosion, probablement celle de la station d'essence. Je roulais sans vraiment savoir ou aller pendant des heures et des heures, ne m’arrêtant que pour dormir, pas plus de trente minutes.
Cela fait trois jours que je suis désormais seul, mes moments de repos ou je me dégourdis les jambes je les passe à m’entraîner avec ma machette, ça me serait paru absurde il y a six mois, aujourd’hui cela prend tout son sens.
Je suis à court de carburant et la radio est tombée en panne, au vu de la température et de la végétation je dois être au nord , sûrement dans le New-Hampshire à moins que je ne sois plus proche de la frontière canadienne que je ne le pense. J'ai trouvé en effet un dépliant sur le sol « Paroles d'Outre-Temps : la ville de Coaticook est fière de dévoiler une nouvelle attraction touristique mettant en valeur son patrimoine religieux » à ce que je peux en lire il s'agirait d'un tournée des cimetières de la ville, cocasse non ? .. au vue des circonstances et si je n'avais pas vu quatre de mes amis se faire dévorer par des mort-vivants je crois que j'en rirais, enfin peut être vais-je y rencontrer d'autres survivants.
30 juillet 2015 : Mes estimations n’étaient pas correctes, je me trouvais visiblement dans le Nord du Vermont, plus proche encore de la frontière Canadienne que je ne l'imaginais, un panneau avec inscrit Norton 1,5Miles venait de confirmer mes doutes.
Alors que les premières maisons se dessinaient à l'horizon, je redoublais de prudence, à court de vivre je n'avais d'autre choix que de m'y hasarder à la recherche de quelques nourritures, une trousse de soins peut être, je devenais au fils des jours ce que l'on appelle un survivant.
A quelques pas de la porte d'une maison j'entendis un bruit venant de l’intérieur, d'instinct j'empoignais mon arme, prêt à frapper à la moindre alerte, je me collais contre le mur prés de la porte.
Cette dernière s'ouvrit et je vis sortir un homme d'une cinquantaine d'années, portant un sac-à-dos, il ne fit pas attention à moi dans un premier temps , je restais silencieux .. silencieux et rassuré, ce n’était pas un Zack.
Sentant ma présence il se retourna d'un bon, j'imagine que la vue d'une personne à l’hygiène douteuse, affamée, armée d'une machette ne le mis pas en confiance , il sorti son arme et me mit en joug :
« jette ton arme connard, tu fais l'malin t'es mort.»Je m’exécutais sans dire un mot,
« C'est bien … maintenant tu vas me dire bien gentiment qui tu es et d’où tu viens, et si tu réponds comme il faut peut être que tu pourras partir avec tes bottes »« Je m'appelle Sean Fergusson … cela fait environs deux semaines que j'ai quitté New-York, j'ai roulé au hasard vers le Nord, mon véhicule n'a plus de carburant je l'ai laissé à une vingtaine de miles d'ici, je ne vous veux aucun mal déconnez pas .. je ne cherche juste qu'à me nourrir et me reposer je suis épuisé »Ma réponse le surpris, il n'avait rien d'un assassin ni même d'un criminel, il éclata de rire
« Hahaha De New-York à Norton et t'es toujours en vie ?? .. ta bidoche ne plaît aux Zacks faut croire, ou alors t'es un foutu chanceux mon salop, moi c'est Ted, Ted Sullivan » il se reprit et poursuivit en me disant
« Les gens ont toujours cherché quelque-chose, c'est dans la nature humaine ..maintenant qu'ils n'ont plus rien ils sont un peu plus agressifs » il baissa son fusil
« Toi en revanche t'as pas l'air plus paumé qu'agressif, fout moi le camp !... je te laisse faire le tour du propriétaire, j'ai pris ce dont javais besoin »Alors qu'il s’éloignait je l'interpellais
« Vous ne sauriez pas ou se trouve Coaticook ? » « Plein Nord le New-yorkais, tu suis la route 147, mais c'est pas la porte à coté »Je me demande encore pourquoi je lui ai posé cette question, peut être parce que cela faisait dix jours que je n'avais parlé à personne, et puis il me fallait un but .. sans but je me serais peut être laissé mourir quelque part, Joan avait passé sa jeunesse au canada peut être qu’inconsciemment je voulais retrouver un peu d'elle là-bas.
Je ne sais pas si c’était Ted ou un autre survivant qui avait mis ce foutoir dans la maison, alors que je cherchais dans ce qui semblait être la cuisine de quoi calmer ma faim, je tombais sur un jeu de clés …une d'elles semblait être celle d'une voiture. Parmi les affaires éparpillées aux quatre coins de la maison je recuperais une sorte de sacoche, dans laquelle je plaçais quelques boites de conserve et un sachet de pain de mie à la limite de la péremption. Une fois sustenté, je pris la décision de chercher à quoi pouvaient servir ses clés, je fis le tour de la battisse, elle possédait une vaste arrière cours et je vis au fond une sorte de box... ainsi que deux Zacks juste à coté de l'entrée, accroupis ils finissaient de dévorer ce qui semblait être un chien.
Je restais tétanisé par la scène, le jeu de clés que je possédais devait correspondre au box et à la voiture qui se trouvait dedans, il était impossible de passer sans se faire repérer ...je saisis mon arme, la machette avait une lame assez grande, environ 22pouces, il fallait être rapide, ils étaient occupés et j'avais donc l'avantage … sans bruit, sans crier, j'ai chargé.
A quelques foulées d'eux, ils se redressèrent, je frappais le premier pleine tête, enfonçant ma lame profondément dans son crane, il s’écroula mais le second me sauta dessus, mon arme restant coincée dans la tête de l'autre.
Il s'en suis une lutte au sol ou je pu constater leurs vivacités en combat au corps à corps, sa mâchoire essayait de saisir tout ce qui passait à sa portée, je réussi à le repousser, le projetant en arrière avec mes jambes, je roulais sur le coté, extirpais mon arme du crane du zombie étendu, et au moment ou mon adversaire se relevait je lui assenais un coup mortel lui brisant le crâne.
Ma théorie était correcte, j'ouvris le box, la voiture se trouvait bien à l’intérieur, j'allumais le contact, je regardais la jauge d'essence … une fois de plus le niveau du réservoir n’était pas au beau fixe mais au moins je pourrais parcourir plusieurs miles sans trop me fatiguer.
31 juillet 2014 : J'ai roulais pendant plusieurs heures, la voiture était un vieux pick-up qui possédait un poste à cassette. Je n'ai jamais été fan de country, mais cette fois cela me changea les idées : jetais dans une voiture, j’écoutais de la musique, les paysages étaient agréable, j'en aurais presque oublié tout le reste si le vestige d'un carambolage ne m'avait obligé à arrêter mon véhicule.
Je me trouvais sur une sorte de pont, impossible donc de le contourner, j'aurais pu faire demi-tour mais un panneau signalétique ou était inscrit « Coaticook 6,5miles » m'avais persuadé de finir à pied.
Je sorti du Pick-up, j'avais le dépliant de la ville dans la main, elle était visiblement prés d'une rivière, je décidais alors de suivre le cours d'eau.
Dans le silence ambiant, le ruissellement était assourdissant, je redoublais de prudence de peur de me faire surprendre. Le cours d'eau traversait maintenant une foret, le sous bois ne m'aidait pas à me sentir rassuré, je commençais même à me demander si je n'aurais pas mieux fait de longer la route ou si je n'aurais pas du faire demi-tour pour trouver une déviation, et puis qu'avais-je à faire dans cette ville ? Allais-je visiter leur fameux cimetière ? ...alors que je rageais, je vis quelque-chose bouger au loin dans la végétation de l'autre coté de la rivière.
Un rocher se trouvait devant moi, je me cachais et j'essayais d’écouter afin de savoir de quoi il s'agissait :
Ce n’était pas humain .. un Zack ? non plusieurs, quatre pour être précis qui erraient parmi les buissons, ils ne m'avaient repéré, mais cette fois la prudence était de rigueur, quatre c’était trop.
J’étais figé, et je commençais à me dire que je devais peut être tenter de rebrousser chemin quand j'entendis à voix basse:
« Hey... tu bouges pas et tout se passera bien, regarde sur leur droite » Ce que je fit, il y en avait trois de plus, je tournais la tête doucement, je vis à l’abri d'un buisson un homme d'environ mon age, une sorte de canne à pêche dépassant de derrière son dos
« Reste là .. ils vont partir ».Au bout de ce que qui allait être les dix plus longues minutes de ma vie, nous pûmes enfin sortir.
« Merci je ne sais pas qui tu es mais je te dois la vie.. moi c'est Sean, Sean Fergusson je viens de New York » « Moi c'est Ludo, juste Ludo ça ira comme ça, tu faisais tellement de bruit que tu les a attiré, va falloir être plus prudent si tu veux te balader en foret» A son accent j'en conclu qu'il était européen, d'Allemagne sûrement.
« Que fais tu là ? » me demanda t'il
« Je ne le sais plus moi même » lui dis je en riant nerveusement
« Je suis seul et je ne sais pas ou aller.» Il me regarda de bas en haut
« Je vois, t'as pas l'air en forme … suis moi, tu pourras te reposer et après tu décideras si tu veux nous quitter.»« Ou va t'on ? Vous êtes plusieurs ? » lui demandais-je
« Là ou on pourra parler sans danger et oui nous sommes quelques uns, marche ou je marche, évite les branches morte et garde toujours un œil sur ce qui se passe autour de toi », alors que j'allais le remercier de nouveau il me rétorqua
« Et surtout silence. »Je ne savais pas ce qui m'attendait, pourtant j'avais l'intime conviction que pour la première fois depuis longtemps j'allais enfin pouvoir refaire partie d'une communauté.