Thomas Beaulieu est né dans une famille plutôt mal vue de Trois-Rivières, son père était un des piliers de comptoir des bars locaux et sa mère s'était tirée dès l'enfance le plus loin possible de son mari. Pas qu'il soit violent, Patrick Beaulieu. Il est juste... Gentil hein, mais spécial. Avec son frère, il faisait les quatre cent coups pendant leur jeunesse. Patrick était motard, et activiste au sein du FLQ, le « Front de Libération du Québec », des nationalistes canadiens (ou plutôt, québécois). Dès sa plus tendre enfance, Thomas naît dans un univers de violence, de boisson, de filles faciles et de bagarres sanglantes. Alors qu'il est encore très jeune, son père accueille Morgane, la fille de son frère qui s'est tué dans un accident de voiture. Dès lors, Thomas a une « soeur ». Il noue des liens très étroits avec sa cousine. Ils vont en cours ensemble, malgré leur petite différence d'âge. Et très tôt, fréquentent les mêmes personnes, participent aux mêmes bagarres. Morgane a toujours été une dure, et elle a mené pas mal de combat à la place de Thomas, qui était un peu plus réservé, un peu plus intellectuel que sa cousine dont il était si proche. C'était sa cousine qui remettait les brutes de l'école à leur place. Jusqu'à ce qu'elle grandisse, lui aussi, et qu'elle se mette à sortir de plus en plus. Thomas, lui, passait de plus en plus de temps avec son père, qui comatait souvent chez eux, ivre mort. Il n'en voulait pas à Morgane de vivre sa vie, mais il se sentait piégé. De plus en plus laissé à lui même par un père hors du temps et une cousine qui vivait sa vie, Thomas doit s'endurcir. Il morfle dangereusement pendant un moment, mais fini par rendre coup pour coup. Il prend la place de son père dans le FLQ. Il bidouille un peu de matériel pour le groupe, quelques armes qu'il rafistole, des munitions qu'il prépare... Il a toujours été plutôt doué en mécanique, doué de ses mains et très ingénieux. Finalement, Morgane part vivre sa vie, et Thomas ouvre dans le garage de son père une petite armurerie artisanale, où il répare les armes de chasse ou les vieux équipements militaires. Il gagne ainsi sa vie, chichement, mais qui lui permet de rester libre et de ne rien devoir à personne. Thomas connaît quelques femmes, mais ça ne va jamais très loin. Il doit toujours s'occuper de son père... Qui va de mal en pis. Et pendant des années, plus aucune nouvelle de Morgane. Thomas se satisfait de sa vie, jusqu'à ce que commence une spirale infernale... Sans le sou, il décide de fabriquer pour des criminels hors du FLQ des explosifs artisanaux pour régler ses dettes (Thomas aime jouer, aime acheter de belles machines, et aussi boire...). Tout tourne mal. La rumeur se répand et les flics comme le FLQ veulent sa peau. Il doit s'échapper, il doit partir... Son père, dans un de ses rares moments de lucidité, lui offre le temps nécessaire pour s'enfuir. Thomas assiste de loin à la fusillade, coupant à travers bois pour sauver sa liberté... Et voit son père se faire abattre. S'ensuit un imbroglio épique digne des plus grands films d'espionnage... Quand quelques semaines plus tard éclate la Grande Panique, le jeune homme vit dans un petit motel américain, au Connecticut. Très vite, la situation se dégrade, et l'endroit brièvement fortifié tombe dans le sang. Thomas prend alors la route du nord, pour rentrer au pays, et survit grâce aux pièges qu'il sait élaborer, grâce à toutes les ressources de sa ruse et de son ingéniosité. Il espère qu'au milieu de ce chaos, la seule personne qui compte encore pour lui, Morgane, est toujours en vie, et qu'il la retrouvera...