We will fight to the death [Livre I

We will fight to the death

J'ai erré sans but après avoir quitté le supermarché. J'étais sous le choc, impossible de garder une pensée saine. Isil était morte, loin, plus loin qu'elle ne l'avait jamais été de moi. Cette pensée me brisait le cœur. Je n'avais jamais cherché à me démarquer de ma jumelle parce qu'on avait nos caractères respectifs et que nos ressemblances physiques étaient un moyen de tromper l'ennemi.

Mon double, comme le disait Dean, n'était plus. Je venais de devenir un exemplaire unique mais j'avais l'impression que mon âme venait de se déchirer et qu'il ne me restait plus rien. J'avais fini par arriver devant la boutique animalière où Zack s'agglutinait parce que certains animaux continuaient de japper, miauler, faire du bruit. En silence je me faufilais dans la rue pour atteindre le bâtiment qui faisait face à l'animalerie, en passant par les escaliers de secours je parvins à grimper sur le toit.

Et maintenant quoi ? Depuis le début je ne voulais pas intégrer ce groupe. Je devais partir mais la question était : où ? Pour le moment je devais rester avec ce groupe qui me donnait envie de vomir histoire de ne pas me retrouver au milieu d'un truc pas normal qui me dépasserait, genre une horde de zombies. Mais je ferais mieux de remonter au nord pour retrouver Tyler et Naomi. Sont-ils seulement en vie ces deux-là ?

Je m'insurge de ma propre connerie depuis le début j'enchaîne les mauvais choix et maintenant je me retrouve au pied du mur. Si seulement j'avais écouté Tyler et me serais faite un peu plus respectée par Isil plutôt que de la suivre aveuglément... Je m'en veux parce que je n'ai rien fait pour aider ma jumelle et maintenant il n'y a plus rien, plus de raisons de se battre pour continuer à survivre.

Soudain je suis tirée de mes reproches personnels par un bruit qui ne ressemble en rien à Zack. Quelqu'un approche. Je sors mon pistolet sans grande conviction et c'est là que je vois Morgane... Si je pouvais tirer une tronche encore plus mauvaise qu'à l'instant présent ça devrait faire peur à voir. Ça devait déjà faire peur, je n'étais plus qu'une ombre, on m'avait arraché mon âme, ma raison de vivre, mon seul amour sur cette Terre.

« Kesstuveu toi ? »

J'ai la bouche pâteuse, presque enrouée d'avoir passé la nuit dehors et je n'ai aucune intention de faire des efforts pour articuler ou être aimable. Surtout pas avec cette... Qu'importe ce qu'elle est, elle au moins elle a fait ce qu'il fallait pour survivre et ne pas se retrouver dans un état semblable au mien. Le pire dans cette histoire c'est que je ne lui en voulais même pas de m'avoir abandonné au milieu d'un groupe de morts-vivants parce que si j'en avais eu l'occasion je l'aurais fait avant. Non ce qui me révoltait chez elle c'est qu'à chaque fois que je l'avais vu elle était parvenue à s'en sortir indemne.

Points de vie restants : 25/25
Munitions restantes : 14
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Endroit où se trouvent mes ennemis : Agglutinés à l'animalerie (si tu veux qu'on rigole lance un dé de 10 pour savoir combien il y en a)

Il me regarde, dubitatif. Elle est partie d'elle-même, rendue probablement folle par la mort de sa jumelle. Elle ne reviendra pas. Je lui lâche un regard éloquent, assurant ma prise sur mon pied de biche et mon sac à dos, vérifiant une dernière fois les lanières en tirant dessus.

| T'en fais pas. SI je la trouve pas d'ici demain matin, je serais de retour à midi. Partez pas sans moi... |

Puis, je tournais les talons, avant de me dire que je n'étais qu'une foutue connasse qui prenait des risques inconsidérés pour une malade dans sa tête qui avait fort probablement pété un autre boulon. Autant dire que je commençais à les accumuler, les bourdes, et que ça commençait à se voir. Plus le temps passait et plus je m'impliquais dans le groupe, même si je continuais d'en considérer la majeure partie avec le dédain que l'on réserve habituellement aux crétins. Peu importe. Il faut que je montre que je suis sur la brèche, que je mets la main à la pâte en toutes circonstances. Je commence seulement à me faire accepter ; la probabilité reste encore relativement importante de me faire un jour planter un couteau dans le dos alors je prends les devants pour tout faire pour que cela n'arrive pas. En plus, Miriel est l'une des rares à savoir par quel bout on tient un couteau, dans le groupe. Alors je ne peux pas la laisser clamser comme ça, c'est tout bonnement impensable. En plus, je me rends bien compte qu'elle est un atout pour le groupe ; elle est l'une des rares à ne pas vivre dans un monde de bisounours. Il me faut un moment pour retrouver sa trace, presque toute la nuit en fait, et encore un petit moment pour trouver un moyen de la rejoindre là haut.

Merci Zack pour le bruit.

Je me faufile dans l'obscurité et grimpe sur le toit du bâtiment voisin avant d'arriver au niveau de Miriel, que je trouve visiblement dévastée dans un état second. Je m'avance doucement et lève mes mains gantées en signe de paix.

| Je suis venu te ramener. Ils s'inquiétent, Miriel. Dean, Sean, tous les autres. Ta sœur est morte et c'est triste, mais t'as pas à subir le même sort. Moi, j'aimerai bien que tu redescendes. Ta sœur est morte pour que toi tu vives, non ? |

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Endroit où se trouvent mes ennemis : En contrebas

We will fight to the death

Si je m'attendais à ça... Je regarde Morgane sans la voir dans un premier temps. Le sacrifice entre nous on ne connait pas. Isil n'a pas fait de choix, elle n'a pas réussi à s'en sortir tout simplement. Elle savait mieux que quiconque que je ne surmonterai pas la peine de la perdre. Je soupire avant de tourner mon regard vers Zack sans toutefois ranger mon arme. Je suis peut-être en deuil mais pas conne non plus. Cette nana me boufferait les tripes s'il s'agissait de survie.

Alors quoi ils ont besoin de moi ? En même temps c'est pas comme si leur groupe avait des ressources en matière de bras armés et compétents. Les noms qu'elle a cité c'est uniquement ceux qui savent que je peux leur faire du mal si je me retourne contre eux.

« Si je voulais faire dans le dramatique je me serais déjà fait sauter la cervelle ou j'aurais couru dans ce supermarché. Vous avez juste peur que je trouve un moyen de vous baiser profondément. »

C'est un fait. Et j'avoue que l'idée de la vengeance me plait énormément la seule chose qui me retient c'est l'idée que Tyler et Isil me diraient que c'est stupide. Je pourrais parvenir à mes fins et tous les égorger dans leurs sommeils sans qu'ils ne se rendent compte de rien. C'est pas si je n'en avais pas les compétences mais à quoi cela servirait-il ? Nous ne sommes que des outils répétait le paternel. Il fallait que je leur trouve une utilité tout comme ils semblaient en avoir trouvé une pour moi. Le groupe n'était pas exactement ce qu'on pourrait rêver pour une survie comme celle que nous devions subir. Mais il y avait les provisions, les armes c'était très discutable et niveau valeur ajoutée je ne comptais que Morgane, Javik, son pote, Sean, Dean et après il y avait tous les autres boulets.

« Admettons que j'accepte de vous suivre dans vos nouvelles virées suicidaires. Je veux plus être mis à faire le piquet ou à superviser des fillettes qui prennent des risques inutiles. »

Mes conditions basiques. Morgane, bien que je ne l'aime pas, était en bonne position pour les faire accepter. Mais ça ce n'était que le début.

« Je veux 20% de l'armement du groupe et pareil pour la nourriture. »

Le nerf de la guerre : le plomb et la bouffe. Sans ça je pouvais faire une croix sur toute survie et si ça venait à manquer je ne subirais pas la faim comme les autres. Pas deux fois. Je me tournais vers elle pour jauger sa réaction. Allait-elle accepter ? Si elle le faisait pas, moi je faisais quoi ? Aucune idée immédiate, j'aviserais mais je ne pouvais pas la tuer, les autres la chercheraient et là je me retrouverai au statut de proie.

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Ma parole, je devais vraiment être à moitié abrutie pour avoir choisi par moi-même d'exécuter cette mission, c'était un peu comme si on demandait je sais pas moi, à Jack l'Eventreur d'aller négocier une trêve avec Barbie Poney Fringant. C'était complétement con, ce taré aurait violé la poupée avant de la buter et l'aurait coupée en morceaux, aussi. Ben là, c'était pareil. Sauf que je coupais pas les gens en morceaux et que je violais pas les gens non plus. Enfin, c'était surtout que l'occasion ne s'était jamais vraiment présentée, mais je n'avais rien contre le fait de violenter le prochain mâle qui croiserait ma route. J'essayais en tous cas de me montrer logique dans mon approche ; je savais que je n'avais pas trop le choix avec ces putains d'Ornett. Ces gens semblaient toujours tout calculer, mais Miriel n'était pas la tête pensante du trio. Ca avait été le père, et peut être sa sœur par la suite. Elle, elle semblait plus... Brutale. Un peu plus comme moi, finalement. Son regard en tous cas fait peur. Elle semble carrément plus humaine, en tous cas pas femme. Il n'y a plus rien de séduisant sur ce visage ravagé par le chagrin, la fatigue et tout le reste qui doit se bousculer dans sa tête. Je lui lançais un petit sourire, un peu amusée par cet esprit vil et retors qu'elle avait. J'appréciais ça, en fait. Ce n'était pas une surprise.

| Ah, ben j'aimerai bien me faire baiser profondément moi, ça me changerait agréablement. Mais non. Ils s'inquiètent. Parce que vous êtes restées un moment avec nous, et que vous avez joué le jeu, même si vous ne sembliez être que des pétasses égoïstes. Comme moi. Ces putains de bisounours sont comme ça. |

Ah ça oui, ils l'étaient, bisounours. Personne ne saurait décemment le nier ; ils ne tuaient qu'en dernier recours et se la jouaient team players à plein temps, ce qui me semblait toujours abérrant avec le temps. Quoiqu'il en soit, Miriel est une tueuse et elle peut nous être utile. En plus, certains des bisounours sus-cités pouvaient encore se mettre à braire si je retrouvais pas la jeune femme. Je levais les yeux au ciel à sa remarque suivante.

| Alors là, entièrement d'accord avec toi. Cette petite salope de rouquine nous a tous mis dans la panade. Mais bon, tu t'es tirée avant, elle a trouvé la blinde de bouffe dans une grosse caisse en fait. C'était con et fait sans aucune discipline, mais on peut tous survivre un bon moment maintenant. Vraiment. |

Okay, Miriel avait perdu sa sœur pour des conserves et de la nourriture déshydratée. Mais à quoi elle s'attendait ? Chaque jour est une putain de guerre, et au final on est tout seul. C'est comme ça. Ca a toujours été comme ça, mais maintenant même le peon de base se rend compte qu'il peut plus compter pour l'éternité sur sa moman, ses potes ou sa sœur. Je pose mes poings sur mes hanches quand la jeune femme me dit qu'elle est ok pour revenir si elle se taille la part du lion.

| Et moi, j'aimerai bien manger un putain de burger au poulet, me bourrer la tronche au bon whisky et m'envoyer en l'air avec Brad Pitt. Tu vois quelque chose de tout ça proche de se réaliser ? Nan, ben c'est pareil pour toi. T'auras ta part. Un flingue, t'en as pas déjà un en plus ? |

We will fight to the death

Des pétasses égoïstes ? Elle vise plutôt juste, c'est pas comme si j'en avais quelque chose à faire des autres. Cela dit je hausse un sourcil lorsqu'elle se qualifie de la même manière. Peut-être que si nous n'avions pas pris ce mauvais départ on aurait pu s'entendre ne serait-ce qu'avec notre franc parler commun. Parce que oui j'en pense pas moins à son sujet et encore j'aurais choisi un langage un peu plus fleuri. Mais quelque chose retient mon attention dans ses mots. Ou plutôt ce que je ne comprends pas. Des bisou-quoi ?

« Pourquoi tu restes avec eux alors ? Ils sont incapables de réaliser une mission de manière ordonnée... » Je m'interromps avec un soupire en songeant que si les Ornett avaient été à la tête de cette expédition les choses se seraient passées différemment. Ou pas... « J'en étais sûre que Javik était un mauvais coup, grande gueule petite bite. Tu sais vraiment pas choisir ton entourage. »

Je me foutais de sa gueule ouvertement mais ça faisait du bien. Parce que finalement le monde ne changerait pas sous prétexte que j'avais perdu Isil. Comme pour appuyer ma nouvelle découverte elle enchaîne au sujet du Miria et de son agissement égoïste. Elle avait trouvé de la bouffe, on pouvait continuer à survivre... Je ne voulais pas que mon destin soit trop lié aux leurs. C'était des p*tains d'handicapés de la vie en matière de survie pour la plupart. Certains avaient pour seuls avantages de savoir viser et appuyer sur une gâchette. Admettons, mais j'essaye quand même de gratter un truc ou deux...

Je sais vraiment pas négocier, pourtant je connais les choses dont je parle. Comme au magasin de musique. Je connaissais les instruments mais selon mon boss je me faisais toujours avoir vendant trop peu cher ou en achetant trop cher. Mais moi on m'avait appris à tuer, piétiner la dépouille et prendre ce dont j'avais besoin. Pour être tout à fait honnête Tyler avait du essayer de m'initier à la négociation mais dans ces moments là je devais regarder ailleurs et avoir Lettre à Elise en tête parce que je suis incapable de m'en souvenir. J'étais pas stupide, mais ce qui ne m'intéressait, ce qui me demandait plus de concentration me fatiguait et je choisissais la facilité en songeant qu'en cas de besoin ma jumelle serait là pour sauver les meubles.

Je l'observe alors qu'elle tente de se faire impressionnante, les poings sur les hanches. Elle me fait penser aux bonnes femmes du quartier le plus pourri de ma ville. Elle payent pas de mine au début mais si vous les faites suer elles peuvent vous coller une gifle capable de remettre les idées en place du pire caïd. Je les aimais bien ces femmes parce qu'elles n'avaient pas de mauvais fonds au contraire, elles luttaient pour avoir une vie décente et sauver leurs progénitures. Sauf que je m'égare Morgane avait seulement l'air de ces bonnes femmes. Le reste était totalement différent. Je fronce les sourcils à sa réponse.

« S'il te faut qu'une partie de jambe en l'air avec ton Brad on doit pouvoir le trouver, sauf s'il s'est fait mordre. Et vu les loosers que tu chopes ça ne m'étonnerait même pas. Tu sais très bien pourquoi je veux ça. Les flingues s'enrayent, les munitions vont manquer, la nourriture va aussi arriver à manquer pour de vrai surtout si on continue au Nord. »

Aucune idée de qui est son Brad je-sais-pas-qui et je m'en tamponne l'oreille droite avec une babouche. Cette nana pense vraiment qu'à sa... Bref passons. Elle me dit que je peux toujours courir pour faire bande à part mais je suis pas prête de lâcher le morceau.

« L'hiver vient Morgane. On ne va pas trouver éternellement des conserves. Les gens vont tomber malades nous ralentir. Les groupes c'est bien beau pour la survie mais pas ce genre de plaie. Tu ferais bien de réfléchir avant de leur rendre la confiance qu'ils semblent te porter. Sauf si tu as dans l'espoir d'avoir une médaille pour sauvetage de l'humanité si tout ça se termine un jour et si tu es toujours en vie. »

C'est moche de dénigrer les autres comme ça mais c'est la stricte vérité. Je n'irais pas aider des vieillards à avancer, je ne donnerais pas la becquée à des gosses parce qu'ils se sont entaillés en tombant pour fuir une horde. Je sais que Morgane n'est pas une enfant de cœur alors pourquoi continue-t-elle ce jeu stupide ?

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Ok, je ne faisais pas beaucoup de concessions mais au fond, quelle importance ? On n’avait pas grand-chose à échanger et la bouffe qu’on avait trouvée, on avait quand même déjà assez souffert pour l’avoir vous ne trouvez pas ? Quoiqu’il en soit, il n’y a pas à transiger, en tous cas pas sur nos ressources. Si Miriel Ornett veut bénéficier de notre matériel et de nos quelques ressources, elle revient fissa au sein du groupe ou alors, elle peut continuer de se triturer la nouille toute seule je n’en ai vraiment rien à foutre. J’étais peut être venue jusqu’ici, sur la foi d’une bonne volonté évidente, mais je ne suis quand même pas une bécasse particulièrement naïve et stupide. Je sais ce que je peux négocier et ce sur quoi je peux transiger. J’ai encore si faim, même maintenant, que l’idée même de partager de la nourriture m’indispose. Pourtant, je suis prête à le faire. Cela ne signifie pas pour autant que je suis prête à la marchander. Ce n’est absolument pas le cas. On a sué sang et eau pour obtenir ce qui était maintenant à nous, ce n’était pas pour tout jeter aux orties à la première occasion quand même ! La gonzesse me tance mais j’encaisse, après tout, je me fiche de ce sujet qui n’a plus aucune espèce d’importance !

| Certes. Mais vous n’avez pas brillé non plus, hein, depuis que vous êtes arrivées. Et pour le reste, tout dépend du point de vue. |

Je ne défendais absolument pas Javik mais honnêtement, je savais justement choisir mon entourage, de cela j’éta is sûre et certaine. Après tout, j’étais toujours en vie, le chef du groupe m’avait à la bonne et certains avaient même commencé à montrer qu’ils ne m’en voulaient plus en me sauvant la peau, ou en tous cas en me venant en aide. Je plaçais mes pions doucement mais sûrement et j’étais convaincue que tout cela oeuvrait bien plus pour ma survie que tout le reste. Je me rendais compte aussi que Miriel était bien désespérée pour me demander des choses aussi importantes avec autant d’aplomb. Que pouvait elle franchement espérer, sinon un coup de chance, un hold-up absolument pas prémédité ni préparé ? Pas grand-chose. Elle devait bien se douter que je ne me laisserai pas faire, contrairement à certaines personnes de la bande. Je me sens un peu vexée mais qu’importe, je suis dans mon élément avec les enfoirés et je souris, presque ravie de la confrontation verbale.

| Au moins, j’choppe toujours, j’risque pas de cicatriser comme certaines hein. Et puis quoiqu’il arrive, tout manquera un jour. Tu crois vraiment que je fais ça parce que je t’aime bien ou que les autres m’ont attendrie ? Je fais toujours ça pour moi. Parce que le groupe a survécu au tiens quand vous avez essayé de tout piquer, parce qu’il a survécu à mes p’tites manœuvres, et qu’il a survécu à une bonne confrontation avec tous ces Z. Ce groupe nous rend plus fort. En tous cas, pour le moment. Je suis suffisamment intelligente pour me rendre compte que j’ai plus de chances avec eux. Si tu l’es aussi, alors, relèves toi et bouges toi. Ou crèves toute seule mais décides toi. |

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On n'a pas brillé c'est une évidence et la conséquence est dure. Peut-être parce que j'étais partie du principe qu'on ne restera pas, c'était une certitude pour moi à l'époque. Mais maintenant la donne avait changé. Est-ce que si j'avais été plus impliquée Sean aurait préféré mettre quelqu'un d'autre dehors ? Morgane au moins savait s'intégrer, elle avait peut-être une bande de bras cassés autour d'elle mais ils lui faisaient confiance malgré toutes ses bourdes.

« C'est pas faux. Cela dit je peux au moins récupérer le sac d'Isil ou vous estimez que c'est l'héritage du groupe ? »

Mon ton se fait un peu plus sec sur la fin de ma question. Parce que je sais qu'ils l'ont récupéré et ça il n'est pas question que je fasse une croix dessus. A tout les coups l'arme est perdue pour le moment toujours avec elle dans ce bâtiment grouillant de Zack. Étrangement cette idée me met mal à l'aise. Je ne suis pas très au fait des coutumes de notre société mais pouvoir un jour tomber sur son cadavre... Heureusement qu'elle a eu la bonne idée de se tirer une balle pour ne pas devenir une de ces choses. Je ne surmonterai pas l'idée de devoir lui tirer dessus.

Je finis par soupirer, finalement j'apprécie presque de parler avec elle. Des piques, de l'honnêteté crue, pas d'ambiguïté. Cicatriser ? Je ne me sens même pas concernée par le sujet. C'est son choix d'écarter les cuisses pour se faire apprécier.

« On est d'accord on ne s'aime pas tu as un cœur de pierre au point de pouvoir leur dire de se démerder pour me retrouver s'ils veulent absolument avoir la conscience tranquille. Alors qu'est-ce que tu attends de moi ? Qu'est-ce qui traîne dans ta tête calculatrice ? »

Je finis par me redresser pour lui faire face. Elle a raison sur plusieurs points je n'ai qu'à mourir si je ne veux plus me battre et c'est juste impossible. Cela dit elle a également raison sur le fait que son groupe parvient à survivre malgré ses faiblesses. Ça parait impressionnant mais finalement peut-être qu'ils sont un peu plus chanceux que ce qu'on pourrait attendre.

« C'est quoi le plan ? Monter au Nord on s'enterre ici ? »

Je sais même pas si le deuxième choix m'étonnerait de leur part mais avant d'avoir à confirmer que je reste avec eux jusqu'à trouver mieux autant savoir à quoi s'en tenir. Mais je dois monter vers le Nord pour retrouver Tyler. Il a le droit de savoir ce qui est arrivé.

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J'ai l'impression que j'ai décidé Ornett truc à rester avec nous. Je savais qu'un peu de fermeté lui faisait pas de mal. C'était comme dans les films, où l'on se marrait bien quand le héros foutait deux taloches à la pétasse de service qui lui servait de faire-valoir dans l'histoire et qui pétait un câble parce qu'un requin géant venait d'arracher les jambes du jeune con de l'intrigue. Vous voyez le tableau ? Bon, là, j'avais pas eu les couilles de cogner dans Ornett. Cette petite enfoirée avait la tête dure et elle avait toujours un peu semblé malade dans sa tête. Pire que les autres, c'est dire. J'allais pas risquer de me faire coller une bastos juste pour le plaisir de voir sa joue bien ronde se marquer de ma main, si ? Même pour moi, ce serait une décision complètement débile. Je la dévisage par rapport à sa question, sérieusement pour le coup. Je me rends compte que le sujet doit lui être douloureux, même si elle n'a pas l'air plus qu'un peu en colère en me disant ça. Au moins, elle sait se maîtriser. Bon point pour elle, j'ai moins l'impression d'être totalement teubée à être venue la chercher jusqu'ici.

| T'es sérieuse ? Le premier qui s'en approche, j'lui casse les dents. Promis. |

Ok, promesse un peu inutile dans le sens où je me rends très bien compte que la Ornett serait probablement la première à mettre sur la gueule du premier qui aurait des revendications sur le dit sac. Je la dévisage ensuite d'une mine offusquée alors qu'elle me fait face. Franchement, physiquement, elle est pas plus impressionnante que je dois l'être. Je dois être un peu plus grande, mais plus élancée. Franchement, nous opposer ainsi physiquement c'est juste bon à faire poiler les pseudos durs.

| Caches ta joie que je sois venue jusqu'ici pour t'empêcher de crever toute seule, radasse. Je suis venue aussi bien pour toi que pour moi. Tout le monde le sait, que j'essaie de faire oublier ma petite histoire avec Lawson et votre ancien groupe de tueurs, alors j'essaie de faire un peu amende honorable, tu vois? |

Je réfléchis à sa question suivante, alors que j'ai très bien compris maintenant que c'est bon, j'ai gagné et j'ai emporté la mise.

| Franchement, j'en sais rien. Ca ne tiendrait qu'à moi, on filerait sur la côte et on irait au Groenland se la couler douce, mais je sais pas conduire de bateau et je m'en tirerai pas toute seule. Alors, je suis le mouvement, et je gueule quand ils prennent des décisions stupides. Ca me fera du bien de plus être la seule à râler. |

We will fight to the death

Je souris, pas le moins du monde émue par la réponse de Morgane au sujet du sac d'Isil. Non ce qu'il me faisait sourire c'était qu'elle se foutait ouvertement de ma gueule si elle pensait me faire croire qu'elle n'avait pas songé à prendre pour elle ce sac. De plus avant qu'elle puisse réagir il y a belle lurette que j'aurais démoli la tronche de celui qui m'empêcherait de récupérer mon dû. Et pour finir la bande qui nous servait de groupe n'allait certainement pas le garder. Isil l'aurait confié à Javik ou Morgane peut-être mais les autres ils étaient encore droits dans leurs bottes et trouvaient de l'honneur à respecter la volonté des morts. Parce que je ne doutais pas un seul instant que la jeune femme qui me faisait face aurait hésité à marcher sur le cadavre de ma sœur jumelle pour récupérer un butin pareil.

« Promis ? »

Je rigole, sans que cela ne m'atteigne vraiment le cœur. Mais il faut continuer, ainsi est faite la vie à présent. Ma mère, ma sœur sont parties, je ne dois pas me décourager et continuer à survivre. Sinon tout ça n'aura servit à rien. Ok en vrai ça ne sert à rien. Si je survis je ferais quoi ? Fonder une famille, reconstruire ce monde ? Qu'importe c'est juste par principe, tout comme on ne peut pas s'empêcher de remonter à la surface quand l'air vient à nous manquer sous l'eau. On est programmé pour survivre, certains plus que d'autres.

Au moins je ne vais pas m'ennuyer avec le vocabulaire fleuri de Morgane mais il est clair que si je vais la garder à l’œil je ne vais certainement pas intégrer la subdivision de son groupe. Faire amende honorable... Le concept est bon, de toute manière c'est la seule chose qu'il me reste à faire avant de trouver mieux. Et contrairement à elle j'aurais un petit avantage : les gens auront probablement pitiés de mon sort.

« Je vois l'idée et c'est pas con. Et justement en parlant de Lawson... Il a pas d'autres plans ? Il a décidé d'être un minimum fiable ? »

Oui elle a gagné je l'écoute exposer son plan et son histoire de Groenland. Sauf que là-bas il y a rien qui pousse, pas d'anciennes maisons à piller donc même si on y parvient il faudrait survivre là-bas. Enfin je me doute bien que c'était pas une vraie proposition mais c'est pour résumer la merde que c'est en ce moment : aucun endroit n'est safe. Peut-être qu'il faudrait arrêter de fuir et commencer le nettoyage mais ouah vous imaginez un peu la tâche que ça représente. J'ai strictement aucune idée du nombre d'habitants sur cette planète mais je suis prête à parier que 80% de ce nombre énorme est atteint du virus, 15% sont morts et les 5% restant tentent de survivre éparpillés un peu partout sur le globe.

« Il faudrait pour ça que j'admette que je suis de ton avis devant tout le monde... J'attendrais que t'ai épuisé tes dernières ressources pour éviter qu'on fasse des trucs trop cons. »

Ou comment te dire que si tu peux le faire toute seule, je vais te laisser toute seule. Je soupire et lui fait signe de la tête qu'il serait peut-être temps qu'on descende. Accessoirement éviter de faire trop de bruits pour ne pas rameuter toute la bande qui bave après les chiots encore en vie.

Déplacement Miriel et Morgane descendent du toit

Je descends en silence les escaliers de secours qui m'ont permis de monter jusque là. Maintenant la première qui shoote dans une canette abandonnée risque de rameuter tout le monde et de se prendre une gifle de la part de l'autre parce qu'entre nous ça commence à ressembler à une sorte d'amour vache. Bref, je me concentre sur les endroits où je pose mes pieds, je scrute pour voir si on peut pas au passage trouver un truc utile.

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'Mouvement' :
We will fight to the death [Livre I - Terminé] MvtCla1

J'ai été honnête et assez efficace, finalement. Je n'ai absolument pas l'impression que j'ai démérité ce soir. Au contraire, je me suis montrée plutôt efficace. J'irais pas jusqu'à dire sociable, mais ce qui est sûr c'est que j'ai réussi à faire des efforts assez conséquents. Peut être pas totalement pertinents, mais j'avais pris le taureau par les cornes pour l'amener là où je voulais. Ok, comparer une nénétte comme Mirel Ornett à un taureau n'est peut être pas super avisé, mais il convient tout de même de dire que son caractère de chiottes était au minimum l'égal du mien. La jeune femme ne me croit pas en ce qui concerne le sac de sa sœur. Honnêtement, je ne sais trop quoi dire de plus, sinon que j'emmerde cette pouffiasse. Dépouiller les morts... Ok, je pourrais le faire. Mais franchement, je voyais pas trop ce qu'il y avait dans ce sac qui puisse m'intéresser. Armes, munitions ? Je m'étais rendu compte que voyager léger était plus sûr que se trimballer blindé d'équipement. Monnaie ? Ca valait plus rien. Nourriture ? Miriel se serait pas barrée sans. Et puis finalement, j'étais bien plus intéressée par quelques éléments d'un confort moderne qui nous semblait hier minimal mais qui aujourd'hui s'avérait être inaccessible. J'aurais buté pour une bonne glace ou des tampons. J'imaginais que l'autre petite dinde avait pas ce genre de trucs en rayon... je fronce les sourcils.

| Promis, oui. T'es pas forcée de me croire, j'm'en tape. |

Au moins ça, c'est fait. Inutile de trop en faire. La nénétte me pose ensuite des questions sur Lawson. Je hausse les épaules. J'essaie d'être la plus honnête possible et sans teinter toute cette jolie liberté de parole de mauvaise foi, comme mon cœur me le dicte pourtant. Je n'aime pas trop être négligée, et ce que m'a fait Javik ressemble à une espèce de répudiation. Franchement, j'en savais trop rien. Je ne pus m'empêcher d'être mauvaise dans mon commentaire qui suivit.

| J'en sais rien. Il bande pour une rouquine du groupe, je sais pas si tu vois laquelle. La pucelle l'excite un max, on dirait. Du coup, il fait pas trop le con. Même qu'il essaie de jouer au héros, on dirait. |

[i]Au moins, on peut pas dire que je suis pas cash. Lawson était guidé par sa queue, j'en étais sûre. Il avait quitté son groupe d'origine pour mon cul, parce qu'autrement il avait pas trop d'intérêt à le faire. Et maintenant, il me délaissait pour une autre. Il tournait toujours de la même façon. Je me fichais bien de ce qu'il y avait entre eux, finalement ça n'importait pas des masses. Ce qui comptait surtout, c'était que j'étais plus seule que jamais. J'espérais vraiment que Miriel déconnerait pas, histoire que je sois pas la seule connasse du groupe. Je lève les yeux au ciel.

| Okay, faisons donc ça. |

Autant dire que la conversation est terminée. Maintenant, il faut qu'on rentre à la maison. Je la suis en silence pour redescendre. La voie semble dégagée. Je fonce.

Déplacement On avance pour se mettre à couvert de l'autre côté de la rue.

On progresse en silence et avec efficacité, laissant très rapidement l'animalerie loin derrière nous...

Points de vie restants : 20/20
Munitions restantes : ....
Gains des fouilles :
Endroit où je me trouve : dans les rues
Endroit où se trouvent mes ennemis : Agglutinés à l'animalerie.

Le membre 'Morgane Beaulieu' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Mouvement' :
We will fight to the death [Livre I - Terminé] MvtCla2

We will fight to the death

Dans le sac d'Isil je trouverai sans doute pas grand chose. Elle avait gardé avec elle son arme pour... Ma gorge se serre à cette pensée et je chasse l'image qui me vient à l'esprit. Je suis pas une sentimentale mais même moi je peux sentir le trou béant qu'il y a dans ma vie tout d'un coup. Non mais il y a un couteau, du matériel de survie standard qui n'est pas négligeable et sans doute d'autres choses... Je serais presque heureuse d'entendre la grincheuse m'envoyer balader. Elle s'en tape que je la crois ou pas. Elle ferait mieux de partir du principe que je ne la crois pas tout simplement.

Mais passons, j'ai d'autres choses à faire que de pleurnicher maintenant. J'ai un plan et j'ai besoin de tous mes neurones pour le faire. Alors je ne réponds rien surtout qu'on commence à s'éloigner du point chaud de la ville donc si on pouvait éviter de se faire repérer bêtement.

J'observe Morgane alors qu'elle m'explique ce qu'elle pense qui se passe avec Javik en ce moment. Oh ? Il l'a laissée tomber pour plus jeune et inexpérimentée... Je saisi pas la logique du procédé mais il doit y en avoir un qui m'échappe. La rouquine ? Celle qui est restée dehors avec moi et qui a fait des conneries sur la fin ? Intéressant, elle pourrait être assez stupide pour tomber dans un piège et si Morgane dit vrai on pourrait lancer Javik à sa suite. Se débarrasser de deux boulets d'un coup si les choses deviennent trop chiantes avec eux.

« Fais gaffe on pourrait croire que tu es jalouse. On parle bien de Miria ou un truc du genre, hein ? » dis-je avec un sourire en coin pour clairement me foutre de sa tronche.

Ouais j'ai retenu son prénom. Ça vous impressionne ? La vérité c'est parce que pleins de fois j'ai cru qu'on m’appelait alors que c'était elle, nos prénoms se ressemblent. Rien de glorieux à mon intérêt pour cette fille surtout que de ce que j'ai pu voir elle n'est pas de la trempe de Morgane ou moi. Mais elle est armée et semble savoir se débarrasser de Zack en cas de besoin. Enfin ça c'est quand il gesticule pas comme celui qui nous a donné du fil à retordre.

On arrive finalement à un accord d'entente. Je ne viendrais pas à sa rescousse à la moindre occasion mais je sais qu'elle n'est pas stupide elle gueulera pour les trucs qui importent vraiment et si elle a besoin d'un coup de main je lui donnerais. Et puis on ne pourra jamais réellement s'entendre, faire nos biatches. C'est pas dans nos natures respectives de tolérer quelqu'un comme l'autre. Sans compter que si on s'affiche clairement du même avis sur tout les autres risqueraient de pisser dans leur culotte en s'imaginant qu'on pouvait préparer un mauvais coup. Allez rejoignons le quartier résidentiel qu'on puisse en finir avec notre collaboration du jour.

Déplacement Rejoindre le quartier résidentiel

« Si j'entends dire que tu m'as trouvé en train de chialer je te referais le portrait c'est clair ? »

Ouais j'ai pas envie d'avoir une réputation de pleurnicheuse et elle de grand cœur compatissant. Je m'éloigne tranquillement non sans lui avoir lancé un regard plein de menace pour appuyer mes dires, faut que je trouve Sean.

Points de vie restants : 25/25
Munitions restantes : 14
Gains des fouilles : None
Endroit où je me trouve : Coaticook – Entre l'animalerie et la zone résidentielle
Endroit où se trouvent mes ennemis : None

Le membre 'Miriel Ornett' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Mouvement' :
We will fight to the death [Livre I - Terminé] MvtCla1

Il était temps pour nous de nous tirer. Ce n'était pas facile d'entretenir une conversation quand on est en pleine marche, à faire gaffe à l'endroit où l'on doit aller. D'autant plus que nous ne pouvions en aucun cas faire trop de bruit, de peur que cela n'attire d'autres morts vivants dans notre direction. Ce qui, franchement, serait le pompom après une journée pareille. Bref. Quoiqu'il en soit, le plus important n'était pas là. Je la ramenais au bercail, j'étais donc infiniment plus diplomate et talentueuse que ce qu'on aurait pu imaginer de prime abord. Vive moi. Je suis la nouvelle héroïne du groupe. A d'autres. Rien n'aura vraiment changé lorsque je serais revenue en son sein. Tout le monde continuera de se méfier et je me demandais même si quelqu'un n'allait pas finir par me demander si j'avais pas prévu des trucs avec la Ornett de mon côté en mode « ah ah, vous aviez cru que je devenais vraiment digne de confiance ? ». Je dévisage la fille d'un regard noir lorsqu'elle me dit qu'on pourrait croire que je suis jalouse.

| Oh, ta gueule. Ouais c'est ça, la salope. Elle arrête pas de traîner dans le coin quand il est là, à jouer les ingénues et tout. Insupportable. |

La discussion était clause, maintenant. On arrive finalement à destination, toutes deux plongées dans nos pensées. Cela n'a rien eu de facile, finalement. Elle se retourne une dernière fois et me menace de me péter la gueule si jamais je dis à toute le monde que je l'ai retrouvée en train de pleurer. Je hausse les épaules.

| C'est con, ça t'aurais rendue plus humaine. Mais comme tu veux. Allez, vas récupérer son sac... |

Et moi dormir seule. Putain, quelle vie de merde...

Sujet: Re: We will fight to the death [Livre I - Terminé]

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