Fall of Man
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We set fire to our homes [Livre I - Terminé]
MessageSujet: We set fire to our homes [Livre I - Terminé]   We set fire to our homes [Livre I - Terminé] EmptySam 31 Jan - 12:58

Je progresse lentement à travers la végétation. Mon entrainement n'a jamais vraiment porté particulièrement sur la discrétion, mais je réussis à minimiser le bruit que je fais avec mes pas autant qu'avec le reste de mon corps ; ça fait partie de ma survie, et même si je n'ai pas l'habitude des milieux ruraux comme celui-ci, j'ai toujours considéré l'adaptation comme l'une des plus grandes qualités de l'être humain. Peut être la seule que j'ai, d'ailleurs. Je ne suis pas spécialement intelligente, vertueuse, loyale ou altruiste encore moins. Je sais me battre, je sais survivre et c'est tout. Tout ce qui compte dans ce monde pourri jusqu'à la moelle, et bien sûr, je me considère comme faisant partie de la pourriture. Ca a toujours été comme ça, de toute manière ; j'ai commencé droguée, pour finir meurtrière et délinquante. L'un dans l'autre, pas grand chose n'avait changé. Je tuais, je faisais ce que je pouvais pour me creuser mon trou dans un monde qui ne voulait pas de moi. Et cette vie me convenait parfaitement, peut être parce que je n'avais jamais eu l'occasion d'en connaître une autre. On s'habitue à tout, à l'enfer, à la douleur, à la mort. Je me suis haïe, je me hais toujours parfois quand je vois les horreurs que je suis capable de faire. Comme si une partie de moi n'avait pas totalement accepté la dureté des hommes, et était restée en enfance, cette enfance trop courte, évaporée dans ce stupide accident de voiture.

A quoi me sert-il de penser au passé ?

Je n'en sais rien. A me torturer, sûrement. Je hausse les épaules, sans m'arrêter de marcher. La situation n'était pas si déplorable que ce qu'elle avait pu l'être il y a quelques jours ; les avantages de n'avoir que deux bouches à nourrir se faisaient de plus en plus ressentir. Hier, nous étions tombés sur ce bus et avions trouvé de quoi manger avant de nous poser un peu plus loin pour la nuit. Nous avions mangé... Mon ventre se contentait de peu, je savais qu'il fallait mieux économiser, bien que la tentation de tout avaler était forte. Enfin, la famine était passée, et nous nous étions débarrassés de ce boulet de Javik. Comme je respirais ! Là, en l'instant, je respirais plus que tout le plaisir de la solitude. Nous nous étions séparés pour fouiller les environs. Je ne faisais pas confiance à Tyler, mais je savais qu'il ne me fausserait pas compagnie ; nous avions pour l'instant besoin l'un de l'autre. Et moi, besoin de me retrouver seule quelques instants, même si je reste concentrée sur mon repérage des environs. J'étais allée un peu plus loin que prévu et avais quitté la route, m'enfonçant dans la végétation, vers le sud. Rien. Mes deux mains empoignaient néanmoins fermement le fusil trouvé avec Isil quelques jours plus tôt, lors de la fouille de cette école, baissé vers le bas.

Au bout de quelques minutes, je débouche sur une petite route de terre, qui ramène certainement à la route 147 si on la remonte. Je reste à l'orée des quelques arbres du coin, scrutant à droite et à gauche. Rien non plus. Je m'engage, remonte vers la droite, qui, si je me repère bien, mène au nord. Je reste sur le côté sur quelques mètres, avant d'apercevoir une masse devant moi. Une voiture, coffre entrouvert. L'ombre d'un sourire se dessine sur mes traits. Je m'approche avec précaution, lève mon arme, alors que ma main va pour ouvrir le coffre.

Et se stoppe.

Un bruit, de l'autre côté de la route. Je retire ma main, tourne la tête, dissèque la végétation jusqu'à apercevoir une silhouette. Humaine, on dirait bien, mais trop loin pour que j'arrive à la reconnaître ou discerner vraiment ses traits.. Je rabats le fusil sur elle, en joue, et ordonne :

« Mettez les mains en l'air et avancez. »

Putain, je me prends pour un flic maintenant ?
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MessageSujet: Re: We set fire to our homes [Livre I - Terminé]   We set fire to our homes [Livre I - Terminé] EmptyDim 1 Fév - 22:37

J'avais bien entendu conscience que partir seul sans vraiment savoir où j'allais n'étais absolument pas une bonne idée, que la survie du groupe pouvait dépendre d'une simple erreur de ma part. Mais j'allais devenir folle, après ces quelques mois forgés dans la solitude, ne faisant confiance qu'à moi même, il m'était terriblement difficile de rester au milieu de ces gens. J'avais besoin de prendre l'air, et d'avoir l'impression d'être utile.

Comment pouvait-on en arriver à fuir la civilisation, à avoir besoin de s'isoler pour retrouver ses repères, à avoir peur de mourir pour avoir la sensation d'avoir une chance de survivre ? Comment je peux en arriver à mettre ma vie en danger ? Surement que je ne tiens pas tant que ça à vivre. Pourtant en retraçant le passé, je ne vois pas comment il est possible que je ne veuille pas vivre après tout ce que j'ai fait pour en arriver là. Ma colère et mes tristesse m'ont poussé à tout donner, à continuer d'avancer même lorsque je n'y croyais plus ...

J'en arrivais donc à me retrouver seule dans les bois, ma carte accessible et marqué des diverses zones à éviter, de façon à ne pas agir de façon totalement inconsciente. Je ne sais pas ce que je cherche, ni pourquoi je suis partie ainsi, mais je m'en fiche, je découvre et enregistre tout détail important, essaye de m'habituer au lieu en cas de crise et de fuite. Mieux je serais préparé à toute éventualité, plus j'aurais de chance de survie.

Seulement il y a une éventualité que je n'ai pas prévu. En effet j'avançais en faisant le moins de bruit possible, toujours à l’affût du moindre bruit, lorsque ma chaussure se prend dans un branche créant un bruit retentissant dans le silence obscure de ces bois. J'allais avancer n'entendant aucun bruit, lorsqu'une voix que je ne connais que trop bien me fige. Elle a l'air éloigné, à ma diagonale, mais je ne peux que la reconnaître. Après tout ce temps à la haïr, à revivre encore et encore la mort de mes amis, comment je pourrais avoir oublié ? Sa voix et sa trahison sont aussi marqué dans mon esprit que la voix de ma sœur criant à l'aide. Je relève les yeux vers cette silhouette qui me glace le sang, car je sais qu'elle cœur de pierre elle cache.

« Sinon tu compte me tuer ? Rajouter un mort à ta conscience Naomi ? ... Ah non excuse moi, tu n'as aucune conscience ! »

Plus rien n'existais, rien que ma colère, enfoui et entretenu au fil des jours. Une colère, une rage, un besoin de vengeance. Il était trop tôt pour l'assouvir, je n'avais pas la force de me mesurer à elle, pourtant j'aurais voulu la faire souffrir comme elle m'avait fait souffrir. La faire disparaître comme ils avaient disparu. Mais elle avait une arme et des compétence de combat, alors que je n'avais ni l'un ni l'autre. Je n'avais que ma rage et mes rancœurs, cela risquait fort de ne pas suffire.
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MessageSujet: Re: We set fire to our homes [Livre I - Terminé]   We set fire to our homes [Livre I - Terminé] EmptyDim 8 Fév - 14:07

Jamais une seconde de tranquillité, même dans un monde pareil. Mes yeux scrutent, fouillent. Ce n'est pas un zombie, premier constat. Je n'ai pas besoin de prendre plus de temps pour en être certaine ; même si je ne distingue pas la silhouette, la démarche me l'assure, et aucun gémissement n'a l'air de sortir de la bouche de la personne. Cela n'empêche pas qu'un autre soit quand même présent et me saute sur le dos pour me mordre. Je reste vigilente à tout, en toutes circonstances. C'est fatiguant, une attention aussi constante que celle là mais je la sais essentielle à ma survie. En fait, on s'y habitue au fil du temps, et la fatigue on ne la voit même plus. Ca a toujours été comme ça pour moi, même si c'est la première fois que des morts vivants menacent ma survie, j'ai connu des êtres bien humains qui n'avaient pourtant pas plus de morale qu'eux. J'en faisais partie, même si je pouvais toujours trouver pire que moi. Je persistais à penser que j'avais quand même une âme, un peu d'humanité en moi... Il m'arrivait d'hair ce que je faisais, ce que j'étais, d'éprouver un réel dégout. Peut être ne pensais-je cela que pour m'éviter de tomber dans la folie. J'avais bien besoin d'une accroche, quoi que j'en dise, avec la vie que je menais, avec tout ce que j'avais fait. Toutes ces images... je n'y pensais pas en général, comme si mon inconscient avait créé une barrière en moi pour m'en protéger.


Mais la voix qui me répond me secoue soudainement.

Je resserre ma prise sur mon arme pour ne pas trembler. Je ne sais pas si je rêve, si je deviens bel et bien folle. Si j'ai une hallucination ou... Comment serait-ce possible ? Comment serait-ce seulement possible ? J'essaye de douter, de me dire que j'ai mal entendu, que mon imagination me joue des tours ou je ne sais encore quelle excuse tordue je serai capable d'inventer mais... Non. Je ne suis pas aveugle, je n'ai pas non plus de problème auditif. Tout devient un peu plus flou autour de moi. Je tente de me ressaisir. Je n'ai pas peur, non... je suis sous le coup, encore. Je ne veux pas y croire, pourtant j'y suis forcée. Qu'est-ce que je vais faire ? Ses paroles font écho à mes pensées, et elle a raison : je n'ai pas de conscience. Je ne veux pas en avoir. Avoir une conscience, ça veut dire se torturer, se bloquer, c'est une barrière dans ma survie et surtout un poids dans la vie que je mène. Qu'on m'a obligé à mener depuis des années. Je la fixe, ou du moins j'essaye, parce que je ne la distingue pas vraiment. J'abaisse à peine mon arme et fais quelques pas.

« Non, tu as raison, je n'ai pas de conscience. J'ai laissé tout tes proches mourir pour m'en aller en prenant ce que vous aviez. J'ai tué beaucoup de monde, des innocents comme des monstres. J'ai fait pas mal de trucs qui te rebuteraient et que tu ne préfère même pas savoir. Je le ferai encore si c'était à refaire. Tu vois, c'est comme ça qu'on survit aujourd'hui. Toi aussi tu devrais peut être t'y mettre. »

Je lui lance un sourire glacial.

« Mais dis moi donc, comment tu t'en es tirée ? Je serais curieuse. »
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MessageSujet: Re: We set fire to our homes [Livre I - Terminé]   We set fire to our homes [Livre I - Terminé] EmptyMar 10 Fév - 23:58

Une confrontation que je n'avais pas prévu, je ne pensais pas la revoir, ou tout du moins pas si vite. Je ne devrais pas lui tenir tête, j'aurais pu me fondre dans les bois et la fuir. Mais je ne voulais pas fuir, mes jambes ne me donnaient pas cette option.
Toute mon énergie semblait ne former qu'une force unique, celle de lui tenir tête. Ne pas m’aplatir devant elle devenait une sorte de but ultime, je n'aurais peut-être plus jamais l'occasion de vider mon sac face à cette traître.

Chaque pas qu'elle faisait me glacer un peu plus le sang. Une impression me dominé, celle de n'être plus qu'une statut de marbre, incapable de tout, et pourtant munit d'une force incommensurable : la rancœur. Une rancœur naît de la haine, une haine profonde et inimaginable, entretenu par la solitude, la tristesse, la peur, l'égarement. Tant de sentiments s'était joint, me montant contre cette femme en qui j'avais fini par avoir confiance, contre ce monstre qu'elle était en vérité, un monstre capable d'abandonner un enfant de 5 ans aux mains de créatures aussi ignoble qu'elle.

Il y a une seule chose dont j'étais persuadée, c'était que le chemin que j'avais parcouru depuis sa trahison m'avait renforcé. Avant la peur m'aurait fait fondre comme un morceau de sucre dans l'eau, aujourd'hui je ne ressentais pas la moindre frayeur. Et si elle me tuait ? Qu'elle le fasse, je n'avais plus rien à perdre, au contraire ce serait ma délivrance de ce monde tombé dans le chaos. Bien sur que j'espérais ne pas avoir fait tout ce chemin pour mourir d'un vulgaire coup de fusil, mais sauver l'honneur, sauver mon esprit, valait bien plus la peine que de se mettre à genou face à ce démon d'atrocité.
« Pour te ressembler ? Plutôt crever que de vivre ainsi ! Tu veux que je te dise ce que j'ai vu ? Ce que tu as laissé faire sans la moindre honte ? Un carrelage maculé de sang et de chair, au milieu duquel jonché une forme inerte et encore brûlante de sa vie ôtée. C'était qu'un gosse, il n'avait que 5 ans, et je l'ai retrouvé éparpillé en petit morceau, éventré, méconnaissable. Un amas de chair sanglant seul reste d'un petit garçon souriant, tu es en partie responsable de ça !  »
Des haut le cœur me prenait rien qu'à me souvenir de la scène, de cette odeur de mort, de sang et de catastrophe. De cette vision d'horreur, dont il ne restait que ce petit corps et des traces de lutte. Pas la moindre trace de mes amis, seulement la certitude qu'ils ne réapparaîtrais jamais.

« Tu veux savoir comment je m'en suis tirée hein ? En te voyant partir, je t'ai suivis, parce que je voulais te raisonner, te convaincre de faire demi-tour pour les sauver, je pensais que tu avais réagit par réflexe, et que je pourrais te faire rebrousser chemin. Seulement j'ai perdu ta trace et mon chemin. Quand je suis enfin revenu dans le hall, c'était trop tard. Après ça j'ai taillé la route seule, et j'ai survécu, sans pour autant devenir une bête sauvage comme toi.»
Ma solitude ne m'a pas pousser à agir violemment, au contraire j'ai toujours essayé d'agir avec raison, évitant les problèmes et les lieux à problème au lieu de foncer la tête la première dedans. J'ai appris que la survie est une question d'équilibre, de train de vie, d'intuition, de bon sens, et d'une profonde humanité pour ne pas devenir fou. Pas une fois je n'ai agressé un vivant, pas une fois je n'ai volé à quelqu'un dans le besoin, je me suis toujours débrouillé pour faire autrement. Ne prenant que ce que les autres avait abandonné. Je suis resté constante envers moi même, quoi que ça puisse me coûter.
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MessageSujet: Re: We set fire to our homes [Livre I - Terminé]   We set fire to our homes [Livre I - Terminé] EmptyLun 16 Fév - 18:02

Morte. Elle était morte. Elle devait être morte avec les autres, elle aurait dû y passer elle aussi, elle ne savait pas plus se battre qu'un des autres incapables qui m'accompagnaient. Ce n'était pas un fantôme, pas un mauvais rêve, rien. Flora se trouvait bien devant moi en chair et en os, avec toujours sa petite chevelure blonde et ses pommettes d'ange. j'aurai aimé ne pas y croire, vraiment. Mais je ne pouvais me tromper, pas après l'avoir vue de plus près, pas après avoir entendu sa voix et les mots qui sortaient avec. Je m'en souvenais encore trop bien, que ce soit d'elle, des autres ou du gosse, et surtout de cette nuit. Comme une autre, en somme. Comme celle, où, ivre et droguée, j'avais tué mon oncle, comme toutes les nuits de perdition qui avaient suivis, comme toutes celles où mes mains et mes vêtements s'étaient teintés de rouge. Elles étaient nombreuses, celles-ci, si nombreuses que je n'arrivais même plus à m'en souvenir précisément d'une. La nuit où Flora aurait du mourir, j'ai eu du sang sur les mains aussi, mais je m'en rappelle beaucoup mieux. Je n'ai tué personne, à part peut être un ou deux zombies après de longues minutes de course solitaire. Mais des zombies ne sont pas des gens, alors non, je n'ai tué personne... A part eux, indirectement. Normalement, je devrais m'en foutre comme de l'an quarante, même s'ils avaient confiance en moi. Le problème, c'était le petit. J'avais essayé de pas y penser, après, comme j'avais tenté de ne pas trop le regarder quand nous étions ensembles. Il n'aurait pas survécu bien longtemps, même si j'étais restée pour les défendre.

Ce monde n'est pas fait pour les gosses, ce monde n'est pas fait pour les faibles.

En cela, il ressemble à celui dans lequel j'ai toujours prévu, qui jouxtait celui de Flora sans jamais qu'elle ne s'en préocupe. Saletés de petits riches, qui croient encore à des valeurs humaines, qui pensent encore que la survie s'apprend dans l'éducation qu'on leur a donné. Ca, elle ne peut pas le comprendre. Elle ne pourra pas comprendre ce qu'on est forcés de faire dans ma situation lorsqu'on a un gosse ; elle me traiterait encore de monstre, alors que pour une fois j'ai fait preuve d'humanité. En effet, elle va crever si elle refuse de devenir un requin dans un monde de requins. Au moins pour la forme, mais elle devra bien le faire. Ses paroles sur le petit me poignardent directement. Je ferme les yeux, tente de ne pas imaginer. C'est bien trop dur. Mes lèvres tremblent. J'ai envie de lui sauter à la gorge, de la faire taire une bonne fois pour toutes, de lui dire, lui dire ce que moi j'ai dû en faire de mon gosse, alors que ses cinq ans, il était bien loin de les avoir... Mon visage se ferme, je la fixe. Rester calme.

"De toute façon, il n'aurait pas survécu bien longtemps. Ce monde n'est pas fait pour les enfants, on est pas dans un putain de film d'où les gentils au bon coeur ressortent indemnes. Ressortent tout court, d'ailleurs. Le monde autour de nous n'est pas adapté aux créatures sans défense."

Je l'écoute sans broncher faire son petit récit. Bras croisés, je me rends compte à quel point je m'en branle.

Tant mieux pour toi si tu arrives à mettre un pied devant l'autre sans te casser la gueule. Sois juste consciente qu'un jour ça arrivera. Je suis peut être pas la seule sal*pe qui t'abandonnera en pleine boucherie."
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MessageSujet: Re: We set fire to our homes [Livre I - Terminé]   We set fire to our homes [Livre I - Terminé] EmptyDim 1 Mar - 14:13

La situation chaotique actuelle me faisait comprendre des choses qu'avant je n'aurais pas imaginé, je comprenais certain réflexe, mais pas à ce point non, je n'arrivais toujours pas à comprendre comment on pouvait faire part d'une telle lâcheté. Laisser mourir des gens qui vous ont aidé à survivre, les laisser subir les pires tortures pour sauver sa peau, quand on aurait surement pu tous s'en sortir.
Je crois que même si je tuais de mes propres mains cette femme en face de moi, si je lui faisais subir les même souffrances que celle qu'elle leur avait fait endurer, si je la torturais jusqu'à la mort, ça n'arrangerait rien. Bien sur que je veux la voir souffrir, je n'arrive pas à supporter l'idée qu'elle soit encore en vie et pas eux, comme je supporte très mal l'idée d'être aussi en vie.
Mais je sais, je sais parfaitement que faire du mal à quelqu'un ne me feras que devenir comme elle, que ça ne les feras pas revenir. Que ça ne me feras pas mieux dormir la nuit.

Peu importe ce qu'il adviendra du monde dans le futur, je devrais éternellement vivre avec la mort de mes proches toutes ma vie. Mais des morts auraient pu être évités. Autant que je sais que faire du mal ne m'aideras pas, je sais que je ne pourrais jamais éteindre cette colère que je voue a Naomie. Elle m'a poignardé, au moment où nous avions plus que besoin d'être solidaire ...

Et plus elle ma parlait, plus j'avais envie de l'étrangler pour la faire taire. Devenir comme elle, a quoi bon ? Ne vaut-il mieux pas que l'humanité disparaisse plutôt que de devenir des monstres ? J'ai grandis avec des idées de justice, de droit, de règles, j'ai choisis les études de droit pour une bonne raison. Je voulais être un rouage d'un monde meilleur, ou au moins essayer de l'être dans un monde corrompu, et aujourd'hui cette femme voudrait que j'aille à l'encontre de tout mes principes parce que pour elle c'est la seule façon de survivre ? N'ai-je pas déjà prouvé qu'on peut s'en sortir autrement ? Bien sur je ne lutterais pas contre l'idée de tuer des zombies, ce ne sont clairement plus des personnes, des individus sains, mais je ne peux pas me résoudre à faire le mal pour ma propre personne, je n'ai jamais étais comme ça.

« Et à quoi bon survivre si c'est pour sacrifier son âme ? Le monde n'est pas tout blanc ou tout noir, il y a toujours un juste milieu à trouver. Je suis loin d'être parfaite, mais je suis encore en vie, et tu exactement ce que je refuse de devenir, tu ne vaux pas mieux que ce contre quoi on se bat. Mais à quoi bon un débat stérile avec quelqu'un comme toi, a part perdre son temps. Donc baisse ton foutu fusil ! »

Après tout elle serait fichu d'appuyer sur la détente parce que j'ai bougé et que donc elle s'est senti menacé, accessoirement il faudrait être complètement cinglé pour faire feu dans une zone potentiellement dangereuse, ce serait un coup à rameuter la moitié des zombies du pays. Et je doute qu'elle prenne ce risque inutile pour me rayer de la surface de cette planète, mais sait-on jamais avec elle. De plus, elle doit bien savoir que je ne suis pas un danger pour elle, ou en tout cas pas à l'instant présent, même si elle doit savoir qu'épris de colère on est capable de bien plus qu'on ne le croit. Mon sort est entre ses mains, bien que j'ai clairement l'intention de partir.

[Désolé du temps de réponse]
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MessageSujet: Re: We set fire to our homes [Livre I - Terminé]   We set fire to our homes [Livre I - Terminé] EmptySam 14 Mar - 9:45

[HJ] : Pas de soucis, j'ai mis un peu de temps moi aussi >>

Je la dévisageais, je tentais de ne pas y croire. Ils devaient être tous mort, tous, avec le gosse, les parents, les filles. Ils étaient combien, quatre, cinq ? Ils ne savaient pas se battre. Ils auraient dû tous y passer, mais elle s'en était sortie. Pourquoi ? Etait elle plus coriace que les autres, s'était elle échappée elle aussi en les laissant à leur sort ? Non, sûrement pas, sinon elle ne pourrait pas me tenir un tel discours si elle avait fait preuve de la même lâcheté que moi. De toute façon, je n'avais jamais eu aucun sens de l'honneur, ou de quoi que ce soit. Tout ce que j'avais toujours fait allait uniquement dans le sens de ma survie. L'un des rares domaines où j'étais douée, ma survie. J'avais vécu dans la peur, j'avais su saisir l'opportunité pour m'en sortir. Désormais, plus rien ne comptait. Rien, strictement rien. Flora, ces gens là ne pouvaient pas comprendre. Nous ne venions pas du même monde, même si nos yeux pouvaient voir le même soleil se lever le matin, il n'avait jamais eu la même couleur. J'étais profondément individualiste et égoïste, parce que dans mon monde à moi c'était la seule manière de faire durer sa vie. Les valeurs qu'elle trimbalait avec elle pouvaient être belles, si je les avais adoptées j'aurai sûrement rendu l'âme il y a bien longtemps. Peut être que ça aurait été mieux, oui, mais je m'accrochais à la vie comme une forcenée, même si cette vie était sale, honteuse, monstrueuse. Je m'en mordais les doigts, parfois. Quand j'avais eu ce bébé entre les mains, cette petite chose toute chaude sortie de mon ventre, et que j'avais tenté de lui tirer cette balle. Je n'y étais pas arrivée. Alors je l'avais laissé dehors, sur le pavé. Ca aurait été mieux pour lui qu'il ne voie jamais le jour. Mieux pour moi, aussi.

Je le dis et je le répète, ils n'auraient pas pu survivre. La jolie blonde pouvait s'accrocher à tous les rêves illusoires qu'elle voulait, ils auraient quoi qu'il en soit fini par y passer. Surtout avec ce petit de cinq ans, ou je ne sais plus exactement. Et moi, je n'aurai pas dû la croiser. Je n'aurai pas dû la voir aujourd'hui, et voir dans ses yeux l'horreur que j'étais, l'horreur qu'une partie de moi continuait à haïr. Cette partie, je n'avais jamais pu l'étouffer totalement. Elle me torturait toujours, elle se nourrissait de tout ce qu'elle trouvait pour me montrer mon reflet.  Je me doutais de ce qui pouvait se passer à l'intérieur de Flora, en ce moment. Elle devait avoir envie de me sauter à la gorge et de mettre fin à mes jours, de me voir hurler, me tordre, m'abandonner là à jamais. Par principe, je ne pouvais la laisser faire. Il serait mieux pour beaucoup de monde que je rende l'âme, surtout pour moi même, avant que je ne devienne folle. Je m'attends à ses réponses, je m'attends à son discours. C'est toujours le même, et j'en ai rien à cirer. Je reste en position, quelques instants. Et j'esquisse finalement un début de rire, abaisse mon arme et croise les bras, la regardant d'un air ironique.

« Maintenant tu fais quoi, dis moi ? Tu fais ce qui te tirailles depuis que tu m'as vue ? Tu te jettes soir moi, tu essayes de m'achever, parce que tu penses que ça va t'apporter quelque chose de positif ? »

Je marque une pause, la fixe.

« Ou bien tu disparais dans la nature avant de mettre mes nerfs à bout ? Je t'assure que je n'ai aucune envie de te tuer ; ta mort ne m'apportera rien d'utile à ma survie. C'est tant mieux pour toi si pour l'instant tu te trouves propre, et que tu penses pouvoir continuer comme ça. Mais ce n'est que le début. »
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MessageSujet: Re: We set fire to our homes [Livre I - Terminé]   We set fire to our homes [Livre I - Terminé] EmptySam 21 Mar - 18:16

Son regard était si glaciale, il semblait noyé par quelque chose qui la dépassait, qui nous dépassait surement tous. Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'elle avait pu vivre par le passé, et sincèrement je restais convaincu que ça ne changeait rien aux atrocités qu'elle avait laissé faire. Mais oui, j'en arrivais tout de même à me demander ce qui avait pu la faire devenir aussi atroce. Atroce avec elle même et avec les autres. Comment peut-on perdre à ce point sont humanité ?
Pour être comme elle il fallait surement ne pas avoir de conscience, et pas plus de remords non plus. Je savais pertinemment à quel point je ne pouvais pas vivre comme elle, ça m'étais totalement inaccessible, je ne serais pas capable de le supporter ... Je vivais déjà tellement mal la mort de ma famille, et de mes amis, comment pourrais-je survivre en rajoutant encore des morts ? Mieux valait mourir que de devoir supporter cela ...

Seulement, aujourd'hui, elle faisait le choix de ne pas rallonger la liste, baissant finalement son fusil comme je venais de le lui demander. Peut-être que finalement si Naomi avait fait feu, mon âme aurait enfin était libéré de tout ces tiraillements. S'il y avait bien quelque chose après la mort, bien des gens m'attendaient là haut, plein de reproches et de rancœur sans doute, mais rien n'est éternel. Mourir était-il la pire option qu'il m'était donné d'avoir ? Je n'en savais plus trop rien, mais si je mourrais, il fallait que j'emporte cette femme dans ma chute. Si je ne méritais pas de vivre encore, le jour où je tomberais je voulais que ce monstre ne soit plus. Il n'y avait bien que ça pour me faire tenir encore, l'idée qu'à un moment ou un autre, par ma main ou non, tout ces morts seraient vengé.

«Je ne suis pas encore suicidaire, et je ne suis pas débile non plus. Tu as un fusil, tu sais te battre, je n'ai rien de tout cela. Mais tout se paye un jour. Et je ferais tout pour conserver mes principes, aussi débiles que tu puisse penser qu'il soit. »

Je voulais ne surtout pas lui ressembler, pour aucune raison, dans aucunes circonstances. Ce qu'elle m'avait fait enduré, leur avait fait enduré à eux, ne devait pas être enduré par quelqu'un d'autre par ma faute. J'avais encore mon âme, aussi noircis par la douleur qu'elle puisse être, si elle venait à disparaître, je n'aurais plus raison d'être.
Mes yeux ne voulait plus la voir, mes oreilles ne plus l'entendre, j'avais besoin de partir, maintenant, ou j'allais devenir folle. Il fallait que je parte et que mes nerfs se calment. Mes pieds instinctivement, naturellement, me firent faire demi-tour, de façon à repartir au camp, bien sur je ferais un détour, il fallait que je me défoule et marcher voir courir serait parfait.
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MessageSujet: Re: We set fire to our homes [Livre I - Terminé]   We set fire to our homes [Livre I - Terminé] Empty

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