Jump in and feel my touch ! [Livre I

Jump in and feel my touch !

Jack "le mateur" & Laïla "la danseuse et chanteuse"

Don't wanna clooooooooose my eyeeeeeeeeeeeeeeees ! Don't wanna fall asleep ! 'Coz I'd miss you bab’ ! And I don't wanna miss a thiiiiiiiiiiiiiiiiing ! Coz even when I dream of yoooooooooooooooou ! The sweetest dream would never do ! I'd still miss you baby And I don't wanna miss a thiiiiiiiiing J’avais trouvé des piles ! Vous vous rendez compte, j’avais trouvé des piles ! C’était juste trop la joie, mieux que la mort qui tue ! J’avais pu la mettre dans le vieil MP3 que je me trainais depuis des années, au cas où mon tel sera en rade de batterie et que j’aurais besoin d’écouter de la musique. C’était tellement jouissif de pouvoir enfin écouter à fond les manettes l’une de mes chansons préférées. Bon je vous l’accorde, le chanteur est moche comme un poux et il devait penser à faire un lifting vu que le temps ne l’avait pas épargné, mais ça je n’y pouvais rien à mon niveau. Je lui avais envoyé une lettre en lui conseillant de faire ça cependant ce con ne m’avait jamais répondu. Puffff quel snob quand même ! C’était pas compliqué de me répondre comme quoi mon idée était juste extra et qu’il me remerciait. Vraiment quel con quand même de ne l’avoir pas fait. J’imagine que maintenant, bah il traine de la patte comme les autres dans la rue et qu’il pourrit. Il m’aurait écouté, bah il aurait quand même été un marcheur mort, mais au moins il aurait eu la classe.

Je chantais à tue tête, me servant d’un manche de balais comme d’un micro. L’allumée du cerveau m’avait demandé de faire du ménage dans les caves humides et sordides de l’église. Non mais il m’avait bien regardé ? ! Moi faire du ménage ? Jamais de la vie. J’avais rouspété mais j’étais quand même descendue à la suite de Celya, qui en bon toutou obéissant. Qu’elle le fasse toute seule son ménage, j’en avais rien à carrer moi. Pour passer le temps, parce que bon, faut l’avouer ma sœur était du genre boulet long et neuneu, et bien j’écoutais de la musique et je chantais. Ok c’était un massacre de chanson, mais je m’en taponnais l’oreille avec une babouche. C’est pas comme si en haut, ils pouvaient m’entendre. Ne dit-on pas que les voix du seigneur sont impénétrables. Vous saisissez ? On est dans une église, les gens sont en haut et moi en bas… Nan ? Bah laissez tomber, c’est que vous êtes aussi con que l’autre taré qui pense parler à soit disant le supérieur. Ah j’vous jure, les vieux de nos jours.

J’imitais à la perfection Steven Tyler. Comme dans l’un de ses concerts, je faisais glisser le micro sur pied improvisé entre mes jambes pour chanter un peu plus fort et faire trainer les notes de mes chansons. Je le relevais pour le reprendre en main en me baissant près du bout. Ouais, je m’y croyais à fond. Une fois la chanson terminée, je fus mine de saluer mon public, puis j’enchainais sur une nouvelle chanson, Jump de he Pointer Sisters. Elles elle avaient juste leurs cheveux à retravailler. Nan sans dec, vous avez pas vu leurs gueules ? Your eyes tell me how you love me. Can feel it in your heart beat. I know you like what you see. Hold me, I'll give that you need. Wrap your love around me. You're so excited, I can feel you. Getting hotter, oh babyyyyy. I'll take you down, I'll take you down. Where no one's ever gone before. And if you want more, if you want more. More, more, mooooooooooooooooooore !!!! Jump for my love ! Jump in and feel my touch ! Jump you want to taste my kisses In the night then J’abandonnais mon micro pour danser et sauter, comme on le disait souvent. Cette chanson, je l’avais chorégraphié pour l’un des bal de fin d’année et avec les autres Pétasses, on avait eu un succès fous. En même temps, on avait enfilé des mini-short et des hauts courts et moulants pour l’occasion. Ils avaient tous bavés sur nous et demandé à Jumper avec nous. Je m’interrompais brutalement dans ma choré après avec fait une rondade salto arrière, avec une réception parfaite. J’étais plus seule et un vieux du groupe se tenait non loin. J’enlevais les écouteurs de mes oreilles, et un peu essouflée, je lui demandais : Dis t’es pas avec la blondasse française ? Nan parce que bon vu comment tu mattes, pas sure qu’elle va aimer ! Enfin j’dis ça j’dis rien.

Toute cette histoire tournait à la putain de mauvaise idée. Jamais nous n'aurions dû rejoindre ce groupe de malades. De cela je commençais vraiment à être certains. En plus, maintenant que nous nous trouvions dans une position de sécurité relative, il me semblait carrément possible que je puisse... Non. Beth est pas un jouet. C'est qu'une gamine qui sait pas ce qu'elle fait, et elle est avec mon propre fils nom de dieu. Je me fustigeais mentalement en réfléchissant comme peut-être jamais auparavant dans mon existence toute entière ; je faisais les cent pas, réfléchissant en silence, me concentrant comme pas possible. Bobo tête mais j'avais tout un paquet de solutions à trouver à mon problème. Je marchais donc d'un pas gaillard de manière totalement inconsciente, faisant le tour de la place. Jusqu'à ce que j'entende de drôles de cris. Je me rends compte que ouais, quelqu'un chante, en fait. Mais c'est pas possible d'être aussi teubé ! Qui fait ça, bordel ? Qui nous met tous en danger ? Je me mets à courir, cherchant l'origine de ces bruits. Je finis par tomber sur une jeunette du groupe que j'avais encore très peu vu, qui a un walkman genre les trucs que les gosses ont tout le temps avec eux, des bidules numériques et tout, et chante à tue-tête. C'est tellement con que j'en reste totalement coi, ne sachant pas quoi dire. Et la voilà qui me repère, légèrement haletante d'avoir visiblement dansé et chanté pendant un bon moment.

Et la voilà qui me houspille en parlant de Juliette Bourgeois, qui vient de disparaître, et que je la mate.

Y'a des moments comme ça dans la vie où l'on se dit que tout n'est jamais qu'un éternel recommencement. Encore une gamine, encore une bombasse, et encore une qui croit que je la mate. Mais là, je suis un peu en colère./ Agacé par sa bêtise, en fait. Elle se rend pas compte qu'elle nous met tous en danger?

| La française doit plus être de ce monde au moment où on parle et non, je suis pas avec. Et je matais pas non plus. Putain mais merde quoi, tu te rends compte de ce que t'étais en train de faire ? Le son porte, des putains de contaminés peuvent t'entendre foutre le bordel! |

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Jack "le mateur" & Laïla "la danseuse et chanteuse"

C’est moi où ici, ils sont pas franchement cool, branchés, ni même… ne serait-ce qu’un peu, rigolos ? Non parce que là, en face de moi, j’avais monsieur rabat joie en puissance ! Ok le monde se cassait la gueule et on était dans la merde. Mais franchement, quitte à vivre et à survivre, autant le faire en s’éclatant un peu quand même nan ? Nan parce que vivre pour se morfondre et brouiller du noir, et se dire que la vie c’est trop nul blablabla c’était pas franchement mon genre. Ok, on était grave au fond du trou, mais on devait bien faire avec et continuer d’avancer ! On allait pas reconstruire un monde bien en faisant la gueule à tout bout de champ et en ne s’amusant pas. Les vieux, de nos jours, je vous jure… Ah ouais, tu mâtais pas ? T’appelle ça comment toi alors quand un homme louche sur une superbe donzelle qui a tout pour elle et qui était en train de répéter une exhibition ? Chez moi, on appelle ça mater, mais bon chacun son vocabulaire. J’haussais les épaules. Ouais, mais non, j’étais pas en train de me vanter. J’énonçais juste une la réalité : je suis une putain de bondasse en puissance. Ce n’était pas toujours facile de vivre avec ce statut, mais que voulez-vous ? J’étais née sous une bonne étoile, et la nature m’avait admirablement bien gâtée. Je n’allais pas m’en plaindre, au contraire. J’ai toujours été hyper photogénique, et je rends super bien dans des journaux et des magazines. Le journal de la fac ne s’était jamais aussi bien vendu que la fois où j’avais été en première couverture, en maillot de bain. On avait besoin de fond pour un voyage et on avait fait organiser un lavage de voiture. On avait eu un succès fou, je ne vous raconte pas ! Rien ne mieux que d’être payée pour se trémousser contre une grosse cylindrée. Ouais nan, j’ai pas lavé les voitures, j’ai juste faire de l’exhibitionniste. Je vous l’ai dit, le ménage, c’est pas mon truc et c’est pas pour moi. Vous connaissez les femmes modernes ? Bah vous en avez une devant vous. T’as bien raison mon gars ! Une de perdue, dix de retrouvés ! lui dis-je enthousiasmes en levant le pouce vers le haut. Je me mis alors à faire des étirements, pour ne pas être engourdie ni bloquée plus tard. Ca faisait plusieurs jours que je n’avais pas « volé » et mon manque d’entrainement s’était ressenti dans mes muscles. Je ramenais mes jambes vers le haut pour tirer un maximum dessus tout en ajoutant . Je les emmerde ses putains de contaminés. Et désolée mon gars, mais on est dans une église et en sous-sol. Ya pas moyen qu’ils m’entendent. Et de toute façon, t’es pas mon père, je fais ce que je veux, quand je veux. Si t’es pas content et bien, tu peux très bien t’en aller lui répondis-je. Il n’y avait aucune once de colère dans ma voix. Je lui disais juste ce que je pensais, sur un ton léger, tout en continuant à m’étirer. Je n’étais pas le genre de fille à se laisser dicter sa conduite et ça n’allait pas commencer aujourd’hui, avec lui.

La fille me dévisage en mode « oh putain, qu'est ce qu'il me veut ce vieux con », ce qui ne me plaît pas vraiment. J'ai bien conscience d'être un peu con sur les bords, de ne pas être le gendre idéal ou tout ce que vous voulez, mais j'essaie de me montrer prudent maintenant que les gens essaient de manger d'autres gens. Ce qui me taraude le plus dans cette histoire, c'est que c'est ENCORE moi qui passe pour le méchant. J'ai horreur de « gronder » les jeunes. Franchement à leur âge, je faisais n'importe quoi aussi et je suis du genre plutôt papa cool, à laisser les gosses faire ce qu'ils veulent. Il faut quand même dire que c'est peut être pas la meilleure solution en temps normal, mais maintenant que les cadavres se relèvent, il faut quand même avouer que plus vite ils grandiront et mieux ce sera pour tout le monde, non ? Et la voilà qui me lance que je la matais. En plus, elle a l'air d'avoir un égo formidablement énorme. C'est quoi son problème à elle, franchement ? Elle dit ça comme si c'était normal. Oh bien sûr, ça avait un petit côté excitant que de se rendre compte que la fille en face de soi était une bombe qui en avait conscience et jouait dessus mais quand même... Niveau arrogance on repassera. Et voilà qu'elle m'envoie péter. Je regarde autour de moi, vérifiant l'insonorité, regardant les éventuels soupiraux et autres sorties possibles pour tout ce vacarme. Je hausse les épaules à mon tour.

| Ouais bon, ok, je comprends. Mais essaies de pas hurler, putain. On entend tout au travers de vieux murs. |

Je la dévisage et me rapproche.

| Et tu me parles autrement. Je suis pas ton père, si tu l'envoyais péter, t'as pas intérêt à me prendre pour un con. |

Je croise les bras.

| Mais vas y, je t'en prie. Continues. Montres moi au moins que ça sert à quelque chose, tout ce raffut. |

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Jack "le mateur" & Laïla "la danseuse et chanteuse"

Il était vraiment parano en fait Tannen. Il regardait partout autour de nous, comme s’il avait peur de voir débarquer ses horreurs. Ok le monde était dangereux et moi aussi j’avais pas envie de me retrouver nez à nez avec eux. M’enfin à ce point, peut-être pas. Et puis, il y avait un monde fou au dessus de nos têtes. Si des zombies débarqueraient, on les entendrait se faire bouffer avant qu’ils n’arrivent jusqu’à nous et on aurait le temps de se sauver avant qu’on subisse le même sort. Je n’étais pas naïve, je savais très bien que nous n’étions pas en sécurité. Et justement on était en sécurité nulle part dans ce putain de monde à la con. Soit on devenait fou et parano, soit on apprenait à vivre et faire avec. Moi j’avais choisi la seconde option. J’hausse un sourcil à sa réponse. Moi hurler ? On doit vraiment pas avoir le même dico chez nous. J’appelle ça chanter, c’est pas du tout la même chose. Faux, on entends pas tout. Et je chantais et volais, je criais pas. Tu portes un appareil auditif ?. lui demandais-je. C’était une vraie question et j’étais sérieuse. Parce que si c’était le cas, d’un, ça pouvait être super utile pour entendre les cadavres ambulants arriver. Et surtout de deux, ça expliquait peut-être pourquoi pour lui je hurlais alors que je faisais juste que chanter.
Je fis aussi un pas en avant me mettant juste en face de lui à ses paroles suivantes. Sèchement, je lui répondis, perdant toute ma bonne humeur. Et toi tu ne parleras pas de lui. Plus jamais. Tu ne le connais pas alors ne t’avises plus de, ne serait-ce que l’évoquer. Mon père était un homme bon et un très bon père qui a très bien élevé ses gosses. Il a donné sa vie pour essayer de sauver mon frère alors ne t'avise plus jamais de parler de lui. Plus jamais. Mon père s’était fait manger sous mes yeux en allant chercher des médicaments pour mon frère, mon frère que j’avais du moi-même tuer, de mes propres mains. Il y a bien des choses sur lesquelles on pouvait parler avec moi, mais pas de ma famille. Pas de ceux que j’avais perdu. Mon père était un homme très bon et dont j’étais très fière d’être la fille. Il ne se passait pas un jour depuis sa mort sans que je ne pense à lui. Je ne laisserais pas n’importe qui penser n’importe quoi sur lui. Il voulait voir la fille bien élevée de mes parents ? Qu’il aille voir la Sorcière. S’il voulait juger l’éducation qu’ils avaient pu nous donner, qu’il regarde de ce côté-là. Mes conneries, ma manière d’être n’étaient en rien le fruit de mon éducation. J’avais forgé mon propre chemin, mon propre caractère sans devenir ce qu’ils voulaient que je sois. Oh, je vivais très bien en sachant cela. Pour autant je ne supportais pas qu’on critique ne serait-ce qu’un peu mes parents. Je reculais et me remis à m’échauffer, laissant ce petit écart derrière nous. Je m’arrêtais lorsqu’il me demanda de continuer. Heu, de continuer quoi au juste ? De chanter ou de voler ? Tu veux mâter quoi au juste ? Vol ou Terre ? Enfin si tu préfères, acrobatie ou sol ? Faut que tu sois plus précis là. Je veux bien te faire un show d’exhibition, mais faut être plus précis mon grand Non je n’avais aucun problème à danser devant lui. J’étais une cheerleader semi-professionnelle. J’ai passé ma vie à chauffer des terrains et des publics. Cela ne m’avait jamais fait peur et ne m’avait jamais dérangé. Ca ne commencerait pas aujourd’hui, ni avec lui.

Qu'il soit bien clair que je ne me trouvais guère dans une situation qui me plaisait particulièrement de prime abord. J'étais avec une fille qui avait l'âge de mon fils, visiblement, et celle ci adoptait une bien drôle d'attitude avec moi. C'était un peu à cheval entre la bravade et l'expression d'un désir insolent et même quelque peu... Indifférent. En fait, elle parlait de mater et de plein d'autres trucs comme s'il ne s'agissait de rien, alors que ce n'était absolument pas le cas. En plus, elle a une arrogance assez insupportable qui pointe sous la moindre de ses paroles ou de ses mimiques. Cette fille là a sans conteste l'habitude d'obtenir ce qu'elle veut. C'est indéniable. Encore une foutue bourgeoise capricieuse. Putain de merde. Ce pays partait en sucette depuis qu'on laissait tout faire aux gosses. Ok, j'étais pas forcément un mec à poigne mais quand même. Il fallait un minimum. Je la dévisage d'un air sombre alors qu'elle me demande si je portais un appareil auditif. Quoi ? Mais bordel...

| Non, ça rend sourd, on t'a jamais dit? | dis je en mimant l'acte masturbatoire.[/b][/color] |

Question con, réponse con. Dans un monde où il n'y a plus de gens, plus de civilisation, tout est calme et serein et chaque petit bruit apparaît toujours avec tellement plus de force que ça en est insoutenable ou presque. En plus, on sait tous ce qui arrive quand il y a du bruit quelque part. Ca devient carrément le bordel. Et ça crie, ça hurle, mais plus pour la même raison. Et voilà que maintenant, elle m'agresse quant à son père. Ok, le type est mort. Je m'en serais douté tout seul. De toute manière, tout le monde claque un jour ou l'autre et ces derniers temps, c'était bien plus rapide que jamais auparavant. C'était tragique comment il était mort, mais je n'y pouvais rien. Je levais les mains en signe de paix.

| Ok. Tu baisses d'un ton, et moi je t'emmerde plus. |

Autant repartir sur une discussion un peu plus joyeuse. Je haussais les épaules.

| Montres moi ce que t'as à montrer. |

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Jack "le mateur" & Laïla "la danseuse et chanteuse"

Tannen m’était toujours apparu comme un homme austère et froid. On le voyait jamais sourire, ni jamais s’amuser. En tout cas, pas quand j’étais dans les parages. On avait l’impression qu’il faisait toujours la gueule et qu’il avait un grand et gros balais dans le derrière, si vous voyez ce que je veux dire. Il se la jouait un peu trop « père de famille protecteur » et il prenait dix ans de plus avec cette attitude. Alors qu’au fond, c’était un mec plutôt cool. En tout cas, c’était ce qu’il laissait entrapercevoir. Je rigolais à sa réponse et à son mine, avant de lui répondre un grand sourire aux lèvres. On dirait pas comme ça mais t’es un p’tit rigolo toi ! Ya moyen qu’on s’entende toi et moi ! Nan mais jte demandais pas ça pour me foutre de toi. C’est juste que tu penses que je braye, donc je me demandais si c’était pas du à un appareil auditif c’est tout. Vois pas le mal où yen a pas. T’inquiète, si j’ai quelque chose à dire, j’le dis. J’suis pas du genre à m’embarrasser si t’avait pas déjà remarqué ! J’haussais les épaules, lui faisant comprendre que c’était pour moi une évidence. On était déjà tous assez dans la merde pour pas rajouter un peu d’hypocrisie. Et puis bon, j’avais toujours dit ce que je pensais d’aussi loin que je puisse m’en souvenir. J’avais toujours été la meneuse, la princesse quelque part, et j’avais toujours fait ce qui me plaisait et dis ce que je voulais, quand je le voulais. Personne n’y avait jamais rien trouvé à y redire. Et ce n’était pas aujourd’hui que cela allait commencer. J’avais parfaitement conscience de ce que je valais, c'est-à-dire, énormément. J’étais une sublime jeune femme qui avait tout pour elle. Ce serait bête de se priver de ce qu’on peut obtenir avec autant d’atouts.

Je grinçais des dents et m’énerva un peu lorsqu’il parla de mon père. C’était un terrain on ne peut plus miné, que je ne voulais pas aborder. Avec personne. Pas même avec la Sorcière. Ce sujet était juste à bannir et je ne comptais pas laisser un sombre crétin s’imaginer je ne sais pas trop quoi sur le fabuleux père que j’avais. C’était juste hors de question qu’on bafoue sa mémoire, ne serait-ce qu’un peu. Qu’il me trouve les pires défauts du monde s’il le voulait, je m’en taponnais l’oreille avec une babouche. Mais qu’il ne touche pas à mon père. Il eut l’intelligence de lever les mains en signe de paix, et de calmer le jeu. Je lui répondais par un signe de tête, avant de m’écarter et de m’étirer.

Mon humeur changea du tout au tout quand il me demanda de lui faire une petite exhibition. Rien ne pouvait me faire plus plaisir que d’avoir un public. Ca faisait un bout maintenant que je n’avais pas eu d’auditoire. Il ne devait absolument pas d’y connaitre, c’était juste une évidence. J’allais donc lui sortir le grand jeu, même si cela rendrait moins bien vu que je serais seule, et non pas accompagnée par mes coéquipiers et coéquipières. J’allais devoir combler les moments d’équipes par des solos acrobatiques, ce qui était faisable. Je me rapprochais de lui et lui tendais les écouteurs. Attends-toi à être ébloui alors ! Tiens mets ça dans tes oreilles. Je cherchais dans le répertoire de mon MP3, jusqu’à tomber sur un remix qui envoyé du lourdElle sera parfaite pour le coup, et la connaissant par cœur, je n’avais pas besoin de l’écouter pour savoir quand sauter, et quand me trémousser. Je démarrais la chanson pour la mettre tout de suite sur pause. Lance à mon top, le temps que je me mette en place. Faut appuyer là. Je lui montrais sur quel bouton il devait presser, avant de me reculer et de lui faire face. J’enlevais le tee-shirt et le pantalon que j’avais enfilé au-dessus de mon mini short et ma brassière. Je ne me contenterais pas de simples figures, et ils allaient me gêner dans mes acrobaties. Je soufflais un bon coup, avant de me mettre à frapper doucement dans les mains pour ne pas faire trop de bruit et râler le grincheux. Sherbroke Je frappais trois fois dans mes mains. Sherbroke…. Une nouvelle fois, je tapais trois fois dans mes mains. Sherbroke…. Je levais mon poing droit vers le haut et le gauche se posait sur ma taille. Allez les verts et Or ! Top Je donnais le signal de départ au représentant de la brigade anti-bruit pour qu’il enclenche la musique. Sans vérifier qu’il le fasse ou non, je me mis à enchainer plusieurs mouvements au sol, accentuant bien chacun de mes gestes, pour « dominer » l’espace et combler le vide laissé par l’absence de mes coéquipières et mes coéquipiers. C’était toujours bien beau visuellement de voir une cheerleader seule, mais bon on faisait avec ce que l’on avait.
Une fois mes chorés enchainées au sol, je reculais en dansant, en faisant bien bouger mes hanches et mes bras, jusqu’à arriver dans la diagonale droite de l’espace. Je soufflais un bon coup, et me mis à courir sur quelques mètres avant de faire une roue, suivi d’une rondade double flip, et d’atterrir sur mes deux pieds, en levant les bras. Je bougeais aussitôt mes bras pour qu’il n’y ait pas de temps de latence, tout en reculant de nouveau dans l’un des coin de la pièce. Je repris de l’élan, et sauta une fois arrivée au milieu de la pièce, en faisant un grand écart avec mes jambes, puis ressauta aussitôt dès que mes pieds eurent touchés sol en faisant une roue en arrière, suivi d’un triple flippe. Je ratais légèrement ma réception en ne m’appuyant pas assez sur mon pied arrière, mais rattrapais ma chute comme une vrai pro en faisant une roulade et en remontant par un pont, levant mes jambes l’une après l’autre, jusqu’à arriver à un poirier. Je fis une rondade flip sans élan, puis me remis à danser. Je terminais par un grand écart au sol. Je levais mes mains en l’air Allez les verts et Or ! Youhouuuu ! dis-je à voix haute, sans crier pour autant histoire de faire plaisir à l’homme. Puis me relevais en faisant signe à un public fictif de se mettre à crier avec moi, tout en levant plusieurs fois mes jambes l’une après l’autre, à la verticale, comme je l’aurais fait sur un terrain de football américain. Je frappais doucement dans mes mains, avant de me rapprocher de l’homme et récupérer mon lecteur de musique et mes écouteurs. Alors ? C’est pas mal hein ! Bon j’aurais pu faire mieux. j’ai manqué de place et j’ai loupé une réception. Maudite pièce pas adaptée. En vrai ça rend nettement mieux avec d’autres filles pour se trémousser et de beaux mâles pour nous faire voler. Normalement on doit faire un hélicoptère dans cette chorégraphie et plusieurs lancées, mais j’ai du remplacer par plusieurs rondades et flips, ensuite que… En fait tu piges que dalle à ce que je te raconte pas vrai ? Finis-je en me mettant à rigoler. J’étais en train de décortiquer ma séance comme je l’aurais fait à la fac après mon entrainement. Seulement… Seulement et bien mon interlocuteur n’allait pas m’aider à trouver les bons points et les mauvais. S’il n’avait pas eu d’équipe de cheerleading dans son bahut, cela devait être la première fois qu’il assistait à tel show. T’as loupé ta dernière réception Lala. Tu étais pas assez équilibrée. Et ton dernier flip manquait d’élan et de finesse. Ton dernier écart était pas assez net et tu as eu quelques temps de latence entre ton sol et tes sauts, qui n’ont pas pu être comblé vu que tu étais toute seule. Mais sinon le reste c’était parfait. Je me tournais vers la Sorcière qui venait de décortiquer elle aussi ma séance. Je lui fis signe de s’en aller et de me laisser tranquille. Elle répondit par un haussement d’épaule, récupéra le balai que j’avais abandonné sur le sol, avant de repartir je ne sais pas trop où faire le ménage. Ah et elle c’était la sorcière… Heu je veux dire ma sœur. Bon alors, t’en a pensé quoi ?

Franchement, il y a des jours où l'on se demande vraiment ce qui nous arrive. Présentement je me retrouvais là, avec une fille qui devait avoir la moitié de mon âge et qui se trémoussaient comme ça, sous le son de la musique de jeune qu'elle écoutait, comme si le monde était pas en train de se barrer en sucette. Franchement, c'était un peu n'importe quoi. Beaucoup. Moins le monde allait bien et moins je le comprenais. Franchement, ça devenait un peu pénible de jamais rien comprendre à ce qu'il se passait autour de moi. Quoiqu'il en soit, la fille sourit puis rigole carrément à ma pique, et voilà qu'elle se justifie en pensant que j'avais vraiment un problème d'audition. Je serais pas poli, je me serais volontiers tapé le front du plat de la main. Franchement, c'était elle la grande teubée de l'histoire, ou c'était moi ? Et la voilà qui se la joue grande fille, à pouvoir dire les choses « en face » et tout ça. Bon ok le père que je découvrais en moi trouvait cette attitude véritablement rébarbative mais plus encore, c'était le côté vrai gamin qui l'emportait sur le reste. La fille pétait la joie de vivre et par les temps qui courent, c'était pas quelque chose de vraiment détestable. Et puis, elle était vraiment bien roulée.

Hyper bien même.

…

Penses à autre chose, Jack de mes couilles ! Penses à autre chose ! Ne regarde pas ces grandes jambes et cette poitrine, ne... Forces toi à bouger, parles, putain de merde, rends toi utile et surtout, rends toi un peu moins con!

| Un petit rigolo ? Un peu de respect, jeune fille. Tu parles à un pompier, un dur, un vrai. |

Un abruti surtout, qui voit une jolie paire de fesses qui, même si elles le mettent en danger, contribuent déjà à lui faire perdre toute convenance. N'importe quoi. Je suis vraiment un cas désespéré. Et la voilà qui vient me coller des oreillettes dans les oreilles et immédiatement, je crus devenir sourd tant le volume était élevé et tant j'avais perdu l'habitude d'entendre quelque chose aussi fort de manière générale, dans un monde silencieux et à l'agonie. Elle commence et déjà, elle a mon attention. Il faut dire qu'elle a perdu une bonne partie du tissu qui couvrait son corps en cours de route et ça devient franchement compliqué. J'en perds mon latin, si seulement j'en avais jamais un traître mot. Ce que je vois sous les yeux est aussi bandant que ridicule, alors que la fille fait ces trucs relous de cheerleader ou je sais pas quoi. Franchement, je reste figé, stupéfié par ce qui vient de se passer sous mes yeux en pleine apocalypse zombie.

Vous y comprenez quelque chose, vous, à cette fille à moitié àà poil qui danse comme si demain elle allait retourner à l'école écrire une lettre d'amour à Steven ?

Elle me demande ce que j'en pense, se perd dans plein d'explications, et nous sommes interrompus par une jeune fille qui lui parle... Sa sœur. Je comprends mieux, et profite de la distraction pour reprendre mes esprits.

| Euh ben ouais c'était très bien mais... Enfin, content d'avoir vu ta sœur c'est pas ça mais... Putain, j'ai jamais rien vu d'aussi beau et marrant depuis la fin de ce putain de monde. |

Je la regarde d'un air appréciateur.

| Comment t'as fait pour rentrer dans ce groupe ? Enfin je veux dire, une fille comme toi avec des timbrés comme eux... |

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Jack "le mateur" & Laïla "la danseuse et chanteuse"

Je regardais de haut en bas l’homme en face de moi. Pompier ah ouais ? il l’était vraiment. C’est vrai qu’en y regardant de plus près, on pouvait voir se dessiner plusieurs courbes au niveau de sa musculature. Il aurait pu être base s’il avait été plus jeune. Non pas qu’il était si vieux que ça. Franchement pour un père de famille il était pas mal préservé quand même. Il avait du avoir son fils vachement jeune avant de laisser tomber la belle donzelle. Ca se passait toujours comme ça de toute façon et ça se voyait qu’entre le père et le fils, yavait un peu d’eau dans le gaz. C’était pas très saint leur relation, mais j’étais pas la meilleure placée pour juger les relations que pouvaient entretenir les autres entre eux. Je chassais tout ça de ma tête, avant de me concentrer sur le plus important. Un pompier… Tu sais ce qu’on dit sur les pompiers ? Ils savent parfaitement éteindre tous types de… Feu… Je le regardais avec un regard on ne peut plus sous-entendu. Après tout on parlait d’un corps de métier ou les mecs sont hyper sexy et surtout chauds comme la braise. Il avait l’habitude d’avoir le feu aux fesses ? J’allais lui sortir le grand jeu et il n’allait pas en revenir. Mon show privé allait être quelque chose de mémorable pour lui. Il y avait intérêt de toute manière à ce qu’il kiffe. Je n’avais pas dansé depuis plusieurs semaines maintenant et j’allais le faire face à lui. Il avait de la chance. D’habitude, on me payait pour que je fasse ce genre de choses. C’était un bon moyen pour notre équipe de gagner de l’argent et de payer nos déplacements, nos uniformes et les frais que nous avions pu avoir. J’étais tentée de lui demander un billet mais je passerais pour une prostipute, hors je n’étais pas une prostipute. J’étais bien des choses, une garce, une salope, une marie couches-toi-là par moment, mais j’étais pas du genre à trainer les trottoirs. En plus berk, vous avez vu tout ce qui traine sur les sols de rue en plus ? Hors de question d’y rester berk. J’avais pas envie d’attraper la polio et j’sais pas trop quelle cochonnerie.

Je me concentrais sur ma choré, lui montrais comment mettre de la musique, puis dansais pour lui. Il resta figé pendant un long moment, tel le chien de tex avery. Il manquait plus que sa langue se mette à pendre et on aurait vraiment dit le héros de ce dessin animé. J’attendais à ce qu’il me dise que c’était sexy, et horriblement chaud, mais non. Il m’indiqua que c’était… Marrant. Marrant ? J’arquais un sourcil intogateur, avant de lui répondre Ma sœur ? Pfff m’en parles même pas. Marrant t’as dit ? Qu’est-ce qui y a de marrant à ma choré ? j’avais légèrement dévié au début pour revenir rapidement sur le sujet qui m’intéressait vraiment. Je voyais pas en cas ma danse pouvait être drôle. Ok je m’étais plantée sur l’une de mes réceptions mais il s’y connaissait pas assez pour l’avoir remarqué. Il n’y connaissait rien en Cheerleading et encore moins en acrobaties. Ouais je ne voyais vraiment pas en quoi on pourrait se marrer en me regardant faire mon show. A moins que ce soit du sarcasme auquel cas, il avait devoir me l’indiquer parce que j’avais toujours du mal avec le sarcasme. Il fallait réfléchir et tout décortiquer, et c’était franchement pas mon truc. J’étais pas une cérébrale moi, j’étais une sportive. Je ne pouvais pas être brillante dans tous les domaines.

Lorsque nous en vîmes à parler de notre intégration je ne pus m’empêcher de rire. Timbrés ? Complètement cinglés tu veux dire. Je récupérais mes vêtements et les remettais sur le dos pour ne pas attraper froid. Je rangeais dans ma poche de mon sweet cap’ mon mp3 et les écouteurs, en enlevant les piles, histoire de les préserver. J’étais bien trop contente de les avoir trouver pour ne pas les laisser s’user. J’ai absolument rien fait. J’étais en train de rentrer chez moi quand on est tombé sur eux. Il a dit que mon âme était pure blablabla. J’m’en fous complètement de tout leur truc de prière ou j’sais pas trop quoi. J’ai a bouffé et j’suis un mim en sécurité. Ah et en plus, j’rencontre des beaux mecs. Que demandait de plus pour l’instant ? continuais-je à lui répondre en haussant les épaules. Pour l’instant j’étais ici. Ensuite, et bien si demain je devais me casser, je me casserais.

La fille me dévisage en mode « ah ouais, t'es pompier, intéressant, je suis toute mouillée là ». Je connais ce genre de regard, celui qui d'un coup me fait rugir intérieurement, me faisant perdre toute raison, tout sens commun. Maintenant, je pensais à ces minces lèvres, à ce regard d'un bleu pénétrant, à cette poitrine attirante et à cette chute de reins. N'importe quoi. Baffes toi mentalement Jack, allez vas-y. Cognes toi fort pour ne plus penser à ça. Seigneur tout puissant, pourquoi a-t-il toujours suffit d'un battement de cils pour te faire craquer ? Crétin. Crétin, crétin, crétin. Et c'est plus fort que moi, c'est ça le pire, j'ai genre méga envie maintenant. Là comme ça, comme une saleté d'impulsion. Et ce qu'elle me dit me fait doucement rire, alors que son regard fait louper quelques battements à mon cœur pourtant habitué à ce genre de chose. J'ai moins l'habitude de me faire rentrer dedans que l'inverse, c'est vrai. Je ne peux m'empêcher de lui souffler, plein de promesses.

| Pourquoi, tu vois un incendie quelque part? |

Qu'elle me réponde seigneur, faites qu'elle me réponde. Non. Il ne faut pas. Il ne faut PAS ! Et surtout pas ici, surtout pas maintenant. Si on nous voie, si on nous entend, même à simplement s'envoyer des scuds pour soigner notre égo, ça aurait forcément des conséquences. Désastreuses s'ils 'agissait de Beth ou de Ryan qui nous entendait. Catastrophiques si c'était le gourou du groupe. La fille semble en tous cas profondément étonnée du commentaire que je lâche sur sa petite chorégraphie cheloue qui avait rien à faire dans la fin du monde, mais j'étais bien trop occupé à regarder les formes de son corps pour me laisser aller à plus de considérations techniques. Je lui souris jusqu'aux oreilles.

| C'était marrant parce que tu m'as rappelé une fille avec qui je suis sorti, y'a longtemps. Elle aussi était super agile. |

Comme si je me rappelais de toutes les nénéttes que je m'étais tiré dans la vie... Bon, celles qui m'avaient refilé la chaude-pisse, ça je m'en souvenais très bien mais ce n'était pas le sujet. J'amène le sujet de nos hôtes et elle semble penser comme moi ; son rire est un précieux indicateur. Je me rapproche d'elle, amusé. Et voilà que ça me reprend.

| Dis moi, jeune fille. A quel point ton âme est elle pure? |

Connard.

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Jack "le mateur" & Laïla "la danseuse et chanteuse"

Oh oh ! Tannen n’était peut-être pas aussi rigide qu’il semblait l’être. Je savais que les apparences sont trompeuses mais vu la manière dont il pouvait se comporter, j’m’étais mise à penser qu’il l’était autant qu’il semblait l’être. Comme quoi, j’avais finalement bien fait de venir m’entrainer un peu ici. Je lui fis un sourire on ne peut plus malicieux et lui répondais Pas encore… Mais ça pourrait arriver… C’est vite allumé un feu après tout Ouais, je suis pas le genre de femmes qui pensent que c’est à l’homme de faire le premier pas. J’suis moderne moi. je me suis jamais gêné pour faire du rentre dedans aux hommes et ça n’allait pas commencer aujourd’hui. Encore moins aujourd’hui. J’suis du genre à foncer dans le tas quand j’vois une proie qui me plait. Non mais faudrait être une bonne sœur pour pas être attiré par Tannen père. Ok, il était âgé et alors ? J’avais bien eu une aventure avec l’un de mes profs. Les gens mariés, je m’en approchais pas. Mais pour le reste, tant qu’il avait pas de cheveux blancs…

Je lui avais fait un petit show, histoire d’en rajouter un peu plus. Je savais que j’étais une véritable bombasse. Mon corps était très harmonieux et agréable à regarder. J’en avais parfaitement conscience et j’adorais jouer dessus. Pourquoi me gênerais-je de le faire ? J’avais été gâtée par la nature, j’allais pas m’en cacher. Je l’avais perfectionnée au max et il était en plus musclé. Bref, j’avais un putain de sex appeal et je le savais très bien. Du coup quand il me dit qu’il avait trouvé ça marrant, j’avais été étonnée. Pour le coup, je comprenais pas du tout où il voulait en venir, ainsi je l’avais interrogé sur ce point, tout en me rhabillant, avant de chopper la crève. Je souris malicieusement à sa réponse qui me convenait parfaitement à présent. Sortie dis-tu ? J’aurais plus dit que t’étais du genre à les amener derrière les gradins pour tester justement « leur agilité ». Super agile dis-tu ? T’as encore rien vu si tu penses que je suis simplement « super » agile. Qui sais, peut-être qu’un jour tu le découvriras… Je savais très bien jouer aussi et question séduction j’étais pas mal douée aussi. Il avait peut-être plus d’expérience que moi, mais ce n’était pas pour autant que je resterais sur le banc de touche. J’avais eu plus d’un mec dans mon pieu. J’avais toujours adoré qu’ils me courent plusieurs semaines après et je faisais tout pour les rendre complètement raide dingue de moi. Le dernier en date, je l’avais travaillé au corps pendant des mois jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus et largue sa copine pour sortir avec moi. Et encore je ne lui avais pas donné ce qu’il voulait tout de suite. J’avais adoré faire enrager l’autre Conne en m’affichant ouvertement avec son mec. Elle n’aurait jamais dû me trainer de groupie de Footballeur. Son erreur elle l’avait payé au centuple. Non seulement je m’étais tapée son mec, mais en plus, je m’étais introduite dans sa famille en sortant avec son frère. La gueule qu’elle avait tirée en me voyant débarqué chez leurs parents avec lui ! D’autant plus qu’elle venait tout juste de se remettre avec son mec, qui l’avait quitté pour moi. J’avais d’ailleurs passé tout le repas à lui faire du pied sous la table et il avait finit par me « coincer » dans un couloir pour me sauter dessus. Manipulatrice ? Ouais et alors ? Fallait pas me chercher. J’suis du genre à aimer gagner et perdre ne faisait pas partie de mon vocabulaire.
Lorsqu’il parla de notre groupe, je me pus m’empêcher de lui dire le fond de ma pensée. Je me mis à sourire quand il me questionna sur la pureté de mon âme. Il n’en loupait pas une pas vrai ? Et dire qu’il était descendu pour me sermonner. Je lui avais vite fait tourner la tête dit donc. Je me rapprochais également de lui, ne laissant qu’un pas de distance entre nous. Mon âme est la seule chose qui soit encore pure chez moi… lui répondis-je d’une voix on ne peut plus séductrice. Mon regard était vorace et mon sourire très évocateur. Je me rapprochais un peu plus de lui et lui glissa à l’oreille. Il me faut le confesser : le mal s’est emparé de mon corps il y a fort longtemps. Je soufflais légèrement dans son cou, avant de m’écarter de lui. Je lui tournais le dos, et me penchais outrageusement pour récupérer le balai que j’avais laissé au sol dans un coin. Mine de rien, je me mis à balayer. Et toi comment t’es rentré dans ce groupe ? lui demandais-je mine de rien, comme si, quelques secondes auparavant, je ne l’avais pas complètement chauffé. Il avait demandé plus tôt où était l’incendie ? Et bien à présent c’était dans son calbut qu’il se trouvait.

Là, je perdais les pédales, comme un drogué devant sa came. Ce que j'étais peut-être, en fait, je m'étais posé tellement de fois cette question. Est-ce que je suis camé au sexe. Très probablement. Depuis que j'y avais goûté étant jeune, je n'avais jamais arrêté. Jamais de pause, en ou hors couple. C'était comme ça. J'étais ce genre de mec. Depuis toujours, je perdais le contrôle en voyant une paire de nibars se trimballer sous mon nez, ou pire encore, une belle paire de fesses. On ne pouvait pas dire que j'avais toujours eu beaucoup de sens commun, mais là j'en avais encore moins que d'habitude. Avec la jeune femme, c'était déjà foutu d'avance. Fichue allumeuse. Je n'en revenais pas de la manière qu'elle avait de se mettre en avant de façon aussi physique, aussi déterminante. Elle n'y allait pas par petites touches, elle mettait directement le paquet. La voilà qui me dit qu'un feu pourrait être vite allumé. Seigneur. C'est bon. Je me sens tout serré dans mon caleçon, maintenant, et je sais déjà comment tout cela va se finir...

Et alors ? Au final, franchement, quelle importance ? Je la connaissais pas et nous ne resterions probablement pas très longtemps l'un avec l'autre. En plus, je devais oublier qu'une autre jeunette du groupe m'enflammait littéralement. Beth. Je n'avais toujours pas trouvé de solution avec elle, mais c'était peut être l'autre brunette sous mes yeux, la solution ? Peut être bien oui. Je n'avais pas trop le choix de toute manière, celle-ci avait déjà mis une pièce dans la machine dont les rouages s'activaient les uns après les autres. Je ris à sa plaisanterie alors qu'elle me dit que j'amenais plus sûrement les filles derrière les gradins pour batifoler. Et elle avait entièrement raison. Je ne pouvais m'empêcher de rebondir, d'un air bravache.

| J'ai toujours été un excellent coach sportif, après tout. C'est pas par hasard que j'ai fini pompier... |

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Il n’avait pas fallu beaucoup de temps ni de paroles pour faire passer le pompier d’un mode furieux à un mode baveur. Il était littéralement en train de craquer sur moi. Il n’y avait pas besoin d’avoir inventé l’eau chaude ou le fil à couper le beurre pour s’en rendre compte. Il avait beau avoir l’âge d’être mon père précoce, ça ne le dérangeait absolument pas de foncer dans le tas et essayer de draguer une petite minette de vingt ans. Est-ce que cela me dérangeait ? Ais-je l’air d’une fille prude qui repousse un beau mec quand il se présente devant elle ? Ouais, nan, j’crois pas. Ok, j’suis du genre regardante, et c’est le cas actuellement. Il est plutôt beau gosse et il est pompier, ce qui veut dire musclé et viril. J’veux pas sortir avec lui, je m’en fous donc complètement de sa personnalité. Un mec a beau être le plus sympa du monde, s’il est pas un minimum potable aucune fille ne voudra sortir avec lui un soir, ou ne serait-ce que l’embrasser. Ouais, on nous raconte depuis toujours que les vilains crapaud peuvent se transformer en Prince, mais ça c’est pas mon truc. De toute façon, j’veux pas d’un prince, encore moins un prince charmant alors la question est réglée. J’préfère largement les bad boy, les mauvais gars, ce qui en ont dans le fute quoi, si vous voulez ce que je veux dire. Quel dommage, je n’en ai pas besoin. J’ai toujours été une très bonne autodidacte Attention je sors le grand jeu et les grands mots. Ouais ok, j’suis superficielle et tout ce que vous voulez. Il n’empêche que je suis pas pour autant une fille avec un petit pois dans la tête. J’connais d’autres mots que ceux qui font référence à la beauté et à la mode !

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Sujet: Re: Jump in and feel my touch ! [Livre I - Terminé]

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