Encore une fois, je me demande si je suis le seul à trouver que cette idée craint. On est pas si nombreux que ça dans le groupe, quelle idée de nous séparer et de faire 2 petits groupes. Alors ouais bon, ok, j’avoue qu’entre l’autre sicilien et Morgane, je sais pas si j’aurais eu trop confiance, ils étaient à mon avis plutôt du genre à se casser dès que ça craignait trop, sans penser aux autres, mais bon… Là on était trois quoi. Et sans vouloir offenser personne, y avait pas véritable combattant ou dans le genre, à commencer par moi. Donc c’était tendu. Surtout qu’au vu du plan qu’on avait vu, ce putain de club de golf était immense. Ou du moins assez grand pour qu’on se paume, qu’on se retrouve séparé ou qu’on se fasse simplement bouffer à tour de rôle par les zacks qui devaient y être restés coincés.

Le bon côté, c’est qu’on a déjà réussi à attendre l’entrée sans trop de mal. On avait pas vu grand monde, mise à part quelques rares golfeurs zombifiés paumés sur le green. Ce qui restait gérable, même à trois. D’un autre côté, oui, on était plus discret à trois qu’à 36 soit. Avancer en silence c’est plus facile effectivement. Suffit juste qu’on se fasse pas déborder et ce sera cool.
Ariane fait quelques pas vers ce qui semble être l’entrée du bâtiment, tout en fouillant les papiers et autres cartons se trouvant autour de nous. Je vérifie les portes et les caddies. Ce serait tellement facile de se planquer là-dedans…

« On reste ensemble. » J’allais pas me séparer de Beth, et je me voyais mal laisser Ariane se balader seule ou lui dire de le faire. « On ira aussi vite et ça craint moins. »

Je la regarde se relever tout sourire avec une conserve dans les mains. Cool, ça commençait bien. Je lui souris et me dirige vers la porte.

Type d'action J’ouvre la porte

La porte qui s’ouvre sans difficulté, sans grincement, sans rien. Je sais pas pourquoi, malgré moi, je trouve ça suspect. Mais bon. Je tends l’oreille et rien. Pas un râle, pas un raclement de pied, pas un bruit. J’avance et regarde autour de nous. La pièce est plutôt grande, je sais pas, c’était peut-être l’accueil où j’en sais rien. C’est pas encore trop démoli, mais les meubles sont déplacés et quelques trucs renversés. Mais pour le moment, pas de trace de zombie. Bien. Je passe derrière ce qui semble être la banque d’accueil justement, même si elle est légèrement démolie.

Type d'action Je fouille les meubles

Je fais tomber quelques truc avant de me figer. Pas de bruit. Je soupire et secoue la tête. Des munitions. Je me relève et reviens vers les filles en leur montrant.

« Bon, entre la bouffe et ça, c’est plutôt bon signe pour un début. On rentrera pas les mains vides au moins. »

Points de vie restants : 20/20
Munitions restantes : /
Gains des fouilles : /
Endroit où je me trouve :  Zone 9

Endroit où se trouvent mes ennemis : /

Je regarde à peine le paysage autour de moi, en marchant. On s'est séparés en deux petits groupes et on a chacun pris la route d'un coin à fouiller, pour essayer de trouver de la bouffe, des munitions. Je suis pas difficile, perso. Du moment que je trouve quelque chose qui peut m'aider à survivre, quoi que ce soit, j'essaye de m'estimer heureuse. Du moment que Ryen reste avec moi en fait, je m'estime heureuse. Limite, j'aurais bien aimé qu'on soit seuls tous les deux, mais ça n'aurait guère été très prudent, finalement. On est pas manchots... Même si des fois, j'aimerais bien l'être, au lieu d'avoir les mains toutes poisseuses. J'ai l'impression d'être tellement sale... Pas qu'au niveau de mes mains. Au niveau de ma relation avec Ryan, aussi. Parce qu'il ne sait pas tout, parce que je n'ai pas la force de tout lui dire. Pour me préserver, pour le préserver. Je peux dire tout ce qu eje veux comme excuse, ça ne change pas le fait que j'ai l'impression de lui mentir dès qu'on parle de son père. Alors là, finalement, c'est peut être bien qu'on soit aps seuls, ça évitera cette conversation. Et Arianne, j'ai rien contre elle, elle est plutôt sympathique. Pas comme cette Morgane de laquelle je me méfie de plus en plus, tout en essayant de ne pas trop le montrer non plus. Histoire de pas avoir d'ennuis.

Passons. La neige craquouille sous mes pas, bien que j'essaye de faire l emoins de bruit possible. C'est comme si chaque petit bruit était aussi gros qu'un coup de tonnerre, et que j'allais rameuter pleins de zombies avec. Je suis tendue, grolotante dans ma doudoune, qui me tient chaud mais pas trop non plus. Juste ce qu'il faut. Quand il y a un petit courant d'air... Je m'arrête un instant devant le terrain de golf, alors qu'un me parcourt, justement. Je me dis qu eje suis déjà venue ici. J'ai déjà fouillé ce coin. Je m'apprête à le dire aux autres, quand je regarde un peu autour de nous, plus loin, pour me rendre compte que ce n'est pas le seul terrain et donc sûrement pas celui que j'ai fouillé. J'avance donc, alors que mes deux partenaires ont déjà trouvé des choses. Je rentre à la suite de Ryan et fouille donc aussi de mon côté.

   

Type d'action je fouille

Je referme la main sur une poignée de cartouches.

   

Points de vie restants : tous
   Munitions restantes : ....
   Gains des fouilles : ...
   Endroit où je me trouve :  zone 9
   Endroit où se trouvent mes ennemis : ...

On avance en silence, nous contentant d’observer autour de nous. Mise à part sur le green où on a rencontré quelques zacks, c’est plutôt calme. Je sais pas si je trouve ça vraiment rassurant en fait. Bon, ok, il y avait pas forcément la masse de monde quand tout a mal tourné, mais devait y en avoir quand même dans un golf de cette taille non ? Après, ils sont peut-être tous partis au fur et à mesure que le buffet sur pattes passait non loin. Mais j’en doute. Déjà, parce qu’entre Beth et moi, ça fait déjà trop de munitions pour que ce soit tombé de la poche d’un pauvre golfeur. Encore qu’un mec comme ça en ait, qu’il sache tirer, ça m’étonne même pas. La chasse, les trucs comme ça, ça va bien avec le golf. Enfin, je trouve. Mais en plus de balles, c’est le bordel. Alors ouais, ça fait sans doute un moment que rien n’a bougé. Mais je sais pas. Je suis pas vraiment à l’aise.

Je jette un coup d’œil à Ariane qui s’éloigne…. C’est pas elle qu’a demandé juste avant de ne pas se séparer ? Je fais un pas vers elle, alors qu’elle ouvre lentement la porte, avant de s’engouffrer dans la pièce. Mais elle ne crie pas, ça a donc l’air d’aller. Je continue donc ma route, plus loin, vers ce qui semble être le fond du bâtiment.

Type d'action Je vais en Zone 14

Et alors que je jette un coup d’œil à Beth, pour m’assurer qu’elle est toujours là, pas loin, à mes côtés ouais, j’aperçois un truc bouger juste un peu plus loin. Forcément… Fallait bien qu’y en ait oui je me doute bien. Je sais pas s’il nous a vus, mais j’attrape le bras de Beth pour la faire entrer dans le bureau. Ouais, idée brillante, je sais.

Type d'action Je fouille la pièce

Je pousse un meuble qui bloquait apparemment un autre porte, pourvoir sortir au cas loù, quand un putain de zack sort de je ne sais pas où et me saute dessus. Je jure en hurlant, le repoussant en relevant mon bras. Si l’autre nous avait pas vu, maintenant c’est foutu. Mais on verra après, déjà s’occuper de celui-là. Je le repousse et l’envoie valdinguer pour le moment. Il bascule par-dessus le bureau et se casse la gueule de l’autre côté. Merde. Merde merde merde. Je sers les dents et me tourne vers Beth pour la faire sortir de là. Faut qu’elle sorte.

« Beth, tu vas récupérer Ariane et vous sortez. » Je m’approche et lui lève la tête vers moi. « Faut que tu t’en ailles tu comprends ? »  

Et si elle comprend pas, tant mieux dans un sens. J’en sais foutre rien en fait. Je sais même pas si elle a vu l’autre connard et ses dents…
Je  sais pas comment elle se débrouillera, elle a déjà tellement de mal. Mais elle y arrivera. Il faut. Parce que sinon… si elle…

« Maintenant, tu bouges ton joli p’tit cul et tu sors. J'aimerais avoir le temps de fouiller dans mon sac, de me mettre à genoux et de te dire tout un tas de conneries. Mais c’est  pas trop le moment. »  

Ce que je raconte n’a aucun sens, et ça fait un putain de mal de chien. Ignorant le zack qui se relève et se rapproche, je lui souris.

« Tu savais, pour la bague, pas vrai ? »  

Je dépose un baiser sur ses lèvres et la pousse vers la porte qu’on vient d’emprunter, nous éloignant du zack.

« Je t’aime. Ça a toujours été le cas. Mais il faut sortir. »

Que tu sortes en l’occurrence. Moi… ça brule cette connerie. Ça change rien que ses dents n’aient fait que riper, qu’il n’ait pas vraiment mordu, tant que je saigne, pas vrai ? Merde. Faut qu’elle sorte.

On atteint la porte et je suis tiré en arrière. Mes yeux s’écarquillent et je crie à nouveau, pour de bon cette fois, et je suis pas sûr que ça soit un truc super viril qui sorte, même si en l’occurrence, je m’en tape ouais je sais, alors que le zack plante ses dents dans mon cou. Je bascule en avant alors qu’il arrache ce qu’il avait dans la bouche, me retenant à moitié sur elle. Et je dois parler, crier, je sais que mes lèvres bougent, je crois que je dis à Beth de se casser, qu’il faut qu’elle s’en aille, qu’il faut que… Mais ça fait tellement mal ! Je vacille et le sang coule bien trop vite pour seulement imaginer pouvoir faire quelque chose. Et puis, de toute manière, on le sait tous, pas vrai ? La moindre griffe, la moindre petite morsure… alors maintenant…
Mais y a Beth. Beth. Je tente de me redresser, les yeux fixés sur elle, sans cesser de lui répéter de partir. Beth. Je tombe à genoux alors qu’il me saisit par les cheveux et me tire en arrière. Je la regarde, si belle, si belle. Et la douleur submerge tout alors qu’à nouveau ses dents se plante dans mon cou et que je sens la chair être arrachée. Beth. Et même la souffrance finit par disparaître alors que ma vue commence à se voiler. Putain. C’est vraiment pourri quand même. Et Beth…

J'ai le souffle court, les battements du cœur rapide. J'ai pas envie d'être là, dehors, dans le froid, une arme en main. J'ai pas envie de tuer, pas envie de risquer ma vie. Juste envie de me cloitrer dans une maison avec Ryan, d'oublier tout, oublier tout le reste... Et juste vivre. Avec lui. Rien d'autre. Plus rien. Juste nous, de la bouffe pour survivre, mais plus de zombies, plus d'armes, plus de munitions. Plus de sang, plus de peur. Je me demande combien de temps cela va durer, encore, avant de me souvenir que je ne dors pas. Que ça durera jusqu'à ce que moi je parte de ce monde, mais que jusque là, je devrais y survivre. En m'accrochant à lui, mais en lui donnant aussi de quoi s'accrocher. Mais j'étais faible, tellement faible... Je ne devais ma survie qu'à de petites cartouches, qui répendaient autant de sang sur mes mains que n'en possédait toute l'humanité, à chaque fois que je les utilisais. De maigres cartouches, comme celles que je tiens en l'instant dans ma main. Je les fixe, un instant, les range dans ma poche et tourne le regard vers Ryan. J'ai besoin qu'il soit là, près de moi, comme une partie de mon propre être. Parce que sans lui, ça n'a plus d'importance... La seule accroche, la seule lumière dans le tunnel, la petite lucarne qui ouvre vers le monde au fond du cachot.

Mon regard croise le sien, alors que je range mes trouvailles. C'est peu, ça nous nourrira pas, mais ça peut nous sauver la vie. A quel prix ? Peu importe le prix, dans ce monde. Et au point où j'en suis, je n'ai plus grand chose à perdre. A part lui. Plus d'honneur, plus d'amis, plus de plaisir, plus rien. A part lui. Il me tire, m'attire avec lui dans la pièce d'à côté. Je le suis sans rien dire, alors qu'Arianne s'est un peu éloignée. Elle fait comme elle veut, mais bon... Qu'elle parte pas à des kilomètres non plus, vaudrait mieux rester groupés au cas où. Déjà qu'on est pas des masses... Passons. Mon regard suit le sien aussi, dans la nouvelle pièce, alors que je remarque en me mordant la lèvre que oui, Zack est là. Je prends sa main, la serre doucement. J'ai besoin de son contact, de sa chaleur. Juste ça, juste de le sentir. De pas être seule physiquement parlant, le reste, je sais que je ne le suis pas. Je dois cependant la lui lâcher rapidement, pendant qu'il pousse un meuble, me reculant d'un ou deux pas pour lui laisser le champ de libre. Et sursaute, littéralement, alors qu'une masse grise se jette sur lui. Je reste là, bloquée, un instant, la main tremblante sur mon arme mais incapable de réagir.

Sa voix me ramène finalement les pieds sur terre, et je prends mon fusil bien en main, pas pour tirer, mais plus pour essayer de frapper le zombie avec s'il s'approche. Ouais je sais, c'est con et inutile, mais que voulez vous, on fait ce qu'on peut pour se donner un peu d'assurance. Je secoue la tête en signe négatif.

« Non. Je t'aide à t'en débarrasser, on s'occupe d'elle après. »

J'essaye d'avoir un ton déterminé. Mais je sens dans sa voix, je vois dans son regard, que c'est même pas la peine. Je sais pas pourquoi, je cherche pas à expliquer, je cherche pas le pourquoi du comment. Je cherche pas à comprendre. Je le fixe. Il me parle, me dit encore de m'en aller, mais je bouge pas un seul instant. Je vois juste le zombie qui se rapproche, derrière.

« Il est derrière toi, Ryan. »

Un murmure. Juste un murmure. Il n'a pas envie d'essayer ? Il ne veut pas ? Plus ? Je ne sais pas. Mais moi non plus, là, je n'ai ni la force de prendre les devants ni celle de me détourner. La bague... Je sens une larme pointer. Je tente de la retenir, mais déjà, je la sens rouler doucement le long de ma joue. Oui, la bague. L'appartement. Le lit. La sécurité. L'avenir. Les rêves. J'acquiesce doucement.

« Merci. Merci... J'aurai... aimé être à la hauteur. »


J'aurai aimé ne pas douter, j'aurai aimé ne pas embrasser ton père, ne pas me sentir attirée par lui, ne pas voir qu'il n'y serait fondamentalement pas opposé non plus. IL ne comprendra sûrement pas ma phrase, mais... Qu'est-ce que je peux lui dire ? Ca serait trop long à expliquer, tout, le reste. Non, il comprendra pas. Alors je vais le laisser partir, comme ça, après lui avoir caché ça ? Avec mes mains toutes sales, toutes poisseuses, J'étais toujours aussi conne, gourde, incapable, fourbe, faible... Même pas capable de lui dire. J'allais continuer à lui mentir. Mais je pouvais pas lui dire tout ça, pas maintenant... Il aurait fallu que je prépare un truc, que je sache quoi dire. Et c'était pas le moment. Mais c'était jamais le moment... Et bientôt, si ça se trouve, y'en aurait plus du tout. Je lui tends la main.

« Moi aussi je t'aime, tu sais. Peu importe le reste. Je t'ai toujours aimé. Alors viens... »

Je lui tends la main. Je sortirai avec lui, c'est tout, et il le sait. Pas besoin de préciser. Je lui attrape la main, le tire vers la porte de sortie. Mes doigts se referment sur la poignée, mais en même temps, sa main me quitte. Je me retourne, alors que son cri me transperce les oreilles. Je le regarde, prend le fusil, essaye de frapper le zombie sans trop de succès. Je crie aussi, alors que je le vois basculer en arrière. Je continue d'essayer de frapper.

« Lâche le, lâche le, saleté ! »

Ca marche pas. Les zombies, ça comprend pas l'anglais, ça comprend pas l'humanité, ça comprend rien. Juste manger. Manger cerveaux, manger humains, manger... Manger Ryan... Non... Je sens les larmes me monter, alors que je ne vois pas non plus l'autre zombie tapis dans un coin en sortir. Je me recule, une main sur la bouche, au bord du vomissement, les yeux baignés de larme, alors qu'il cire, qu'il tente de parler, que la saloperie lui arrache le cou, tout. Il bascule en avant, face à moi, me regarde. Mes pauvres yeux en larme, mon pauvre corps, incapable de le défendre contre le zombie, pétrifiée par la peur. Je le regarde tout lui prendre, bougeant la tête de droite à gauche, comme pour me dire que ce n'était qu'un cauchemar. Un autre cauchemar. Sauf que celui là, il va tout me prndre, tout lui prendre. Son humanité. Non. Non, je peux pas. Je le vois crier, je le vois souffrir, je vois son sang, sa chair. Et bientôt... Un sursaut. Un élan. Fais le, Beth. Sers à quelque chose, pour une fois. C'est simple, rapide. Comme quand on avale un médicament. C'est ça, un mauvais médicament. Je prends le fusil, l'aligne, appuie sur la détente.

Je hoquète, lâche tout, mon arme tombant lourdement sous mes pieds. Mes yeux voient fatalement la balle tracer son chemin. Atteindre sa cible. Je l'ai tué. Je ne sais pas si c'est bien ou si c'est mal. Je n'ai jamais su le dire. Avant, c'était nécessaire à ma survie, et je tuais pas des hommes. J'ai abrégé ses souffrances, j'ai évité qu'il devienne un zombie. mais je l'ai tué. j'ai tué Ryan.

Tué Ryan.

Et pas le temps de penser plus, alors que l'autre zombie, voyant sa proie s'écrouler entre ses mains, se jette sur moi. En même temps que celui caché depuis le départ. Et j'ai pas la force de me débattre. Pas envie. Je viens de me tirer une balle à moi, aussi.