Le Virus a frappé il y a près d'un an. Les sociétés humaines se sont organisées, elles ont répondu avec leur habituel mélange de force et de science. Mais cela n'a pas été suffisant pour endiguer l'épidémie plus de quelques mois. Les forces spéciales et de police ont fini, épuisées, par ne plus être à même de contenir les infectés en zone de quarantaine. Les scientifiques, l'Institut Pasteur, le CDC américain, personne n'a trouvé de remède ou de vaccin. Il y a bien eu une tentative de commercialisation... Mais pour ça comme pour tout le reste, il ne s'agissait que d'un leurre, un placebo. Les gouvernements travaillaient d'arrache-pied à une solution, alors que des infectés déclenchaient de nouveaux foyers de propagation un peu partout. La logistique suivit, puis d'un coup, ce n'était plus possible. Trop d'endroits à protéger, trop d'infectés qui s'éparpillaient en tous sens. Le Virus s'est répandu. En quelques semaines, le monde s'écroule. Vers la mi-juillet, croisières et vols commerciaux sont suspendus. La logistique d'une économie mondiale s’éteint, les polices et les armées sont sacrifiées pour protéger des colonnes toujours plus longues de réfugiés qui tentent de fuir les foyers épidémiques. A la fin du mois de Juillet, les plus grandes villes du monde sont en flammes, leurs populations décimées. Folie incroyable; plus aucun service public ne fonctionne, plus aucun secours ne vient de nulle part. Dans les rues, ce qu'il reste de la police, de l'armée et des pompiers se fait submerger par Zack. Les voisins pillent leurs voisins, prennent leurs vivres et leur matériel. On estimera dans quelques années que la Grande Panique a vu plus d'humains mourir de la part de leurs congénères que du fait des zombies. L'armée et la police perdent parfois le contrôle de camps de réfugiés, et tirent sur la foule. Le chaos est total. L'Amérique du Nord n'est plus qu'un immense abattoir.


Et au milieu de ce cauchemar, un seul mot d'ordre pour tous les américains et étrangers se trouvant entre l'Atlantique et les Rocheuses; fuir vers le Nord.


Fuir vers le Nord, c'est ce qui vous a amené, vous et d'autres survivants, à tout abandonner ou presque, à prendre la voiture et prendre la route du Canada. Ce pays est déjà largement contaminé, et l'hiver n'arrivera que dans de longues semaines. Pourtant, vous y croyez. Parce que vous avez vu ce qui vous poursuivait, vous avez vu ce qui hantait les rues américaines. Mieux vaut un fragile espoir que pas d'espoir du tout.


Les embouteillages, les pillards et les zombies ou simplement vos propres choix, vous ont amené à traverser la frontière par des routes secondaires, et vous vous trouvez désormais dans le comté de Coaticook. Partout, se cachent encore des civils, qui s'enfuient ou rejoignent votre groupe. D'autres survivants se sont regroupés de leur côté. Il n'y a plus de directives centralisées, plus de consignes. Vous êtes laissé à vous même, avec ceux qui partagent votre route et votre conception de la survie. Vous avez encore pour beaucoup, encore un peu de nourriture, de médicaments, d'armes et de munitions. Mais cela ne durera pas; Coaticook est déjà contaminée et les morts parcourent les rues et les campagnes alentours, à la recherche de proies. Et venant du sud, Zack vous pourchasse en larges bandes.


L'espoir est ténu, mais demeure. Bientôt, il faudra tuer ou être tué.