Fall of Man
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« Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé]
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MessageSujet: Re: « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé]   « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé] - Page 2 EmptyMer 29 Oct - 11:02

Les choses se gâtent instantanément lorsque je parle de la vie affective de Fergusson, je le vois instantanément alors qu'il me lance un regard noir. Je sais que je touche une corde sensible, c'est l'évidence même. Mais je l'ai fait à dessein. J'ai voulu arriver à ce résultat pour la simple et bonne raison que je veux connaître beaucoup plus mon compagnon du jour, pour savoir à quoi m'en tenir avec lui. J'ai déjà compris qu'il était globalement un grand atout pour survivre. Plus encore, il semble totalement capable de se débrouiller seul. Si je veux continuer de bénéficier de sa protection, de son esprit d'équipe, je dois trouver un moyen de renforcer les liens. L'idée la plus simple et la plus rapide, c'est d'user de mes charmes. Mais nous sommes très différents, peut être trop. L'homme que j'ai sous les yeux, aussi hirsutes peut il m'apparaître, ne semble pas être particulièrement intéressé. Peu en importe la raison, mais si je veux jouer cette carte je comprends que je ne peux le faire qu'après un travail de longue haleine. Se raconter son histoire est un autre moyen de se créer des liens, je peux utiliser les informations ainsi récoltées. Je sais déjà que je touche à quelque chose qui l'affecte. En un regard. Finalement, il rit. Mais il n'y a absolument aucune joie dans ce rire. J'ai peut être franchi la limite sans la connaître. Je me suis peut être grillée, aussi. Tout ça pour dire que le jeu auquel je joue est dangereux. Il ne reprend pas tout de suite la parole, et j'ai un mauvais pressentiment pour la suite. J'ai peut être mal joué, trop risqué pour que ce que j'ai décidé de faire soit réellement payant.


Finalement, il répond et ce n'est pas vraiment pour me plaire. Voilà qu'il me juge, me laisse incarner la position de la fille qui ne pense qu'au sexe. C'est donc que je suis allée trop loin sur cette voie ; je ne peux plus faire machine arrière mais j'ai raté mon coup. Mais je ne peux pas non plus me laisser traiter de la sorte. Je ne peux pas le laisser faire sans me défendre, et pour le coup c'est autant une question de fierté personnelle que de stratégie. Je réplique, fronçant les sourcils.



| T'es qui, pour me juger ? Ce n'est pas parce que je plaisante là dessus ou que j'ai l'habitude de balancer des piques scabreuses que je suis une traînée, que la seule chose que j'attends c'est que tu m'arraches mes fringues et me prenne contre un arbre. Si tu ne veux pas connaître ce « coup du droit du pied de biche », je te conseille de réviser ton jugement. Une femme peut pas blaguer sur le cul, hein, c'est réservé aux hommes? |


J'étais un peu injuste, mais finalement pas si loin que ça de la vérité. Personne ne réagirait jamais, si un mec balançait des sous entendus scabreux. Au pire, on le prendrait pour un lourdaud, ou pour un frustré. Là, on me prend directement pour une allumeuse. Ce que je suis, bien sûr, mais c'est quand même injuste de le déduire directement comme ça, en se basant non pas sur ma personnalité mais sur mon sexe.


| Bien. | concluais je d'un ton ferme quand il clôturait le sujet de sa femme.


J'avais malgré tout appris quelque chose, et même les revers sont sources d'enseignement. Je n'aurais pas facilement Fergusson dans la poche, et je commençais à suspecter qu'il ne serait utile que dans une logique de groupe. Je grimaçais, à ce que je prenais pour une pâle tentative d'adoucir ce qu'il m'avait envoyé.


| Non, ça ne marcherait pas. Je ne t'ai pas sauvé la vie, et le rôle du bon sauvage ne m'intéresse pas. Et franchement, je me fiche de cette histoire. Maintenant, il n'y a plus que nous, et des contaminés dehors. On ne les apprivoisera pas, on ne fera pas d'eux de bons chrétiens. |


Je commençais à perdre patience ; j'avais mal, j'étais fatiguée, et en colère contre moi même. Il était temps qu'on rentre, cette expédition était un fiasco, si on mettait de côté les médicaments.
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MessageSujet: Re: « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé]   « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé] - Page 2 EmptyVen 7 Nov - 21:44

BOUM... le colis a bien explosé, je peux me vanter de l'avoir sérieusement contrariée en revanche j'ai réussi à avoir une réaction sincère de sa part et ce n'est pas une petite victoire quand on connaît un tant soit peu l'animal.
J'ai donc droit à un savon, cela me gène je dois l'avouer, non pas que ses menaces pèsent énormément sur ma conscience mais j'ai comme un arrière goût de culpabilité dans le fond de la gorge... je voulais la faire réagir pas l'offenser.
Je ne lui dirais jamais au risque de m'en prendre une, mais à ce moment là elle m'a fait de la peine.
Meurtrie dans sa chair, blessée dans son orgueil, diminuée et maintenant un grand con se permet de lui faire un analyse de psychologue  de comptoir à deux sous ?, c’était de trop, il fallait qu'elle montre les crocs.
Elle n'a pas réagit différemment d'une louve dont la patte est prise dans un piège et qui est prête à mordre la première personne qui s'approche d'elle, même si cette dernière vient lui porter secours.

Alors que faire ? Je me suis fait renvoyer dans les cordes avec Vendredi et le roman de Robinson Crusoé sous le bras avec perte et fracas, devrais-je lui faire de nouveaux remarquer que son passage sur les « piques scabreuses » témoigne manifestement que je n'avais pas taper bien loin de la cible ? Non sûrement pas.
Je vais plutôt apaiser la situation, elle voulait essayer d'en apprendre plus sur moi et moi je voulais savoir à qui j'avais à faire... on peut dire que pour l'un comme pour l'autre nous avons partiellement réussi notre coup.

Je peux dire sans trop me tromper qu'elle n'est pas mauvaise, peut être un peu manipulatrice mais après tout pour survivre seule comme elle a dû le faire, il faut bien ruser et utiliser toutes ses armes y compris les ficelles de la séduction.
Pourquoi puis je dire qu'elle n'est pas mauvaise ? Je vous le dis plus haut, sa réaction était sincère, elle n'a pas tergiversé, elle n'a pas minaudé, elle n'a pas essayé de rentrer dans mon jeu en me baratinant une histoire sur une enfance difficile accompagnée de violences diverses qui l'auraient conduite à adopter une attitude rebelle et séductrice... Non rien de tout cela, juste la manifestation de son amour propre mis à mal.
Je respectais, dans un premier temps un interlude de silence légitime, elle y avait droit après tout, et puis il ne fallait pas oublier que nous n'étions pas encore à l’abri alors autant avancer et attendre patiemment que le moment propice se présente pour tenter de relancer la conversation.
Au détour d'un bosquet alors que le terrain se faisait un peu plus accidenté je dû la soutenir un peu plus fort afin de lui faire passer un arbre couché au sol qui nous barré le chemin, nos regards se croisèrent... c’était peut être le bon moment de lui parler.

« Je te suis reconnaissant » lui dis-je en marquant une courte pause « Non pas pour ne pas m'avoir cassé la gueule, mais pour ta franchise, tu m'as clairement envoyé dans les cordes et je l'ai mérité, je n'essaye pas de me racheter en te disant cela je voulais juste te dire que je te respecte pour ta droiture de caractère... j'ai eu peur d'avoir à faire à une manipulatrice, au final tu ne l'es pas plus que n'importe qui d'autre qui doit survivre seul. Moi... je ne sais plus vraiment qui je suis depuis tout ce qui s'est passé, j’étais professeur de biologie cellulaire à l'université de Colombus, il y a deux mois je dessinais des structures cellulaires sur un tableau... aujourd’hui je fracasse des cranes à coup de machette, je comprendrais que tu me tiennes rigueur de la maladresse avec laquelle je me suis adressé à toi, je ne me reconnais plus de toute manière » redressant la tête je reconnus le sentier que nous avions emprunté pour quitter le camp «  Nous ne sommes plus très loin, tiens bon bientôt tu n'auras plus à supporter la présence de ma sale gueule de Robinson » rajoutais je en riant.

Notre périple touchait à sa fin, Morgane avait raison notre balade était un réel fiasco, en revanche je m’étais découvert des talents insoupçonné pour faire des sushis de Zacks, cependant il faudra que je travaille mes « relations publiques », essayer de psychanalyser ses partenaires sans leur demander leurs avis pouvait être risqué, et sur ce terrain la jeune fille était bien plus douée que moi. Vous en doutez ? À votre avis qui se sentait le plus mal à l'aise désormais, elle ou moi ?....
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MessageSujet: Re: « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé]   « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé] - Page 2 EmptySam 8 Nov - 15:49

Ma mauvaise humeur persistait et allait en s'accroissant au fur et à mesure que la douleur qui était la mienne devenait moins supportable. Saloperie de blessure dans le dos, saloperie d'outillage de merde qui m'avait traîné dans les pattes quand j'essayais de renvoyer ad patres cette saloperie de putréfié, et saloperie de discussion qui avait clairement tourné à mon désavantage. Fergusson eut l'air de comprendre qu'il avait fait une connerie, puisqu'il garde un silence gêné un moment. Il semblait réfléchir, encaisser ce que je venais de lui dire pour savoir quoi rétorquer. Peut être avait il cru que je ne répliquerais pas, peut être qu'il était avant tout dirigé par celui qu'il fut autrefois, ce professeur ou que sais je, cet homme qui avait l'habitude d'avoir les choses en main. Je n'en sais rien et je m'en fous, franchement j'avais d'autres chats à fouetter. Je n'avais plus vraiment l'impression de saigner des masses, mais qu'est ce que ça me lançait ! Ca me donnait une conscience aiguë de ma blessure, comme si je sentais chaque millimètre de peau et de chair à vif dans ce coin là de mon corps. C'était désagréable et ça me fatiguait beaucoup, en plus, de marcher en comprimant ma blessure avec le bandage improvisé avec la chemise de Robinson. Je marche en maudissant le monde entier pour toutes les merdes qui m'arrivent depuis ce dernier casse à Chicago, la prison et le carnage, la route, et maintenant tout ça. J'étais fatiguée. Je n'avais pas pour habitude non plus de côtoyer de parfaits inconnus. En règle générale, je ne côtoie que mes coéquipiers. Je le laisse m'aider à négocier les obstacles, mais dans un silence obstiné. Je n'avais plus vraiment envie de parler, aussi bien parce que j'avais parfaitement conscience d'être trop en colère pour que ce soit productif, mais aussi parce que je n'en avais plus vraiment envie. Finalement, nos regards se croisent et il reprend la parole.


Je le suspecte dès les premiers mots de ne parler que pour s'excuser, pour rétablir un lien avec la seule personne vivante à la ronde. Il me confie avoir eu peur de se confronter à une manipulatrice ? J'étouffe un juron. Franchement, il pense vraiment que ça va l'avancer à s'excuser de cette manière ? Je ne l'étais pas plus que quelqu'un d'autre qui... Mais il était sérieux ? Ok, j'étais ce qu'il disait et pire encore, mais ça m'énervait quand même. Et voilà qu'il me parle de son passé, avant de conclure de manière fort commode.


| Ma droiture de caractère ? Tu ne sais rien de moi, Fergusson. Peut être suis je la salope manipulatrice que tu as cru voir. Peut être suis je simplement trop fatiguée pour réfléchir correctement à quoi que ce soit. Putain, ça fait mal... Mais le fait est que sans toi, j'étais morte. Alors commences pas à me remercier, c'est moi qui t'en dois une, pas l'inverse. |


En tous cas, clairement, je perdais le contrôle que j'exerçais sur moi même...
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MessageSujet: Re: « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé]   « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé] - Page 2 EmptyMar 18 Nov - 1:11

L'isolement, la peur, les blessures morales, les blessures physiques, des êtres cher que l'ont a perdu... Jusqu’à quel niveau de souffrance une personne peut tenir bon et continuer à donner le change ? Combien de traumatismes faut il pour que l'ont finisse par apparaître vraiment tel que nous sommes ?
Les témoignages des survivants des camps de concentrations nous renseignent sur ce sujet,  au cœur de l'horreur l'esprit humain a deux alternatives, sombrer dans la folie ou choisir de se retrancher dans un abris à l’intérieur du quel il tentera d'assouvir son besoin irrépressible de logique et de stabilité il se réinvente alors un univers afin de trouver une explication à l'inexplicable, en psychologie on appelle ça la résilience.
Morgane et moi même n'en étions pas là, pourtant la fatigue, la peur et la souffrance avaient nettement entamés nos carapaces respectives... je sentais que ma partenaire avait changée, son costume de Calamity Jane devenait de plus en plus lourd à porter, quant à moi, mon numéro de gentleman écossais était mort et enterré depuis fort longtemps.

La jeune femme semble exaspérée et épuisée, elle me signifie clairement que je ne la connais pas et que je perd probablement mon temps à tenter de la cerner, puis elle clos sa réponse en me présentant ,à sa manière et de nouveaux, ses remerciements. Cette aventure aura crée des liens, sincères ou intéressés, mais nous ne sommes plus de simple inconnus partageant le même camp, se toisant du regard aux détours d'une tente sans oser se parler.
Il paraît que l'on se sent toujours un peu responsable des gens que l'ont sauve, je pense que c'est exactement dans cet esprit que je me trouvais, la soutenant alors que nous arpentions le sentier qui menait à notre camp. Je suis inquiet pour elle, pour sa blessure, j’espère que le Doc saura comment s'y prendre et qu'il aura de quoi la soigner correctement, je superviserais ça de loin... elle n'accepterait pas que je traîne de trop prés, elle m'enverrait faire la nounou plus loin en m’affublant de divers noms d'oiseaux, je me vois d'ici accuser de faire un transfert affectif par les autres membres du groupe, ou pire par elle... j'aurais l'air fin après tout ce que je lui ai dis.

Nous ne sommes plus très loin, encore quelques minutes et je pense que nous apercevrons notre clairière. Ni Ludo ni les autres ne doivent s'attendre à nous voir revenir si vite et dans cet état, je ne me sent pas beaucoup plus prêt à recevoir une avalanche de sermons que tout à l'heure, putain pourvu qu'il ne soit pas rentré avec Dean... Morgane a besoin de soins et moi de m'allonger, pas longtemps 30 min suffiront, j'aurais besoin d'un whisky aussi et d'un bon cigare... là par contre je peux oublier.
Au fait combien de temps sommes nous parti, à vu de nez je dirais trois heures maximum... peut être moins, je ne sais plus... je ne me souvenais plus que ce sentier était si long, il faut dire que la dernière fois que nous l'avions emprunté nous étions plus alerte... Ah ! .. enfin, je reconnais les couleurs d'une des tentes à travers les buissons, nous y sommes.

Je stoppe alors mon pas et me tourne vers Morgane, la douleur a crispé ses traits, elle a beau être fière et forte elle ne peut s’empêcher sa souffrance de la trahir, j'imagine que la dernière chose qu'elle souhaite c'est de passer pour une faible aux yeux des autres, cela lui serait extrêmement pénible, ça l'a probablement déjà était suffisamment devant moi, j'ai une idée... il faudra cependant qu'elle accepte.
Je sent qu'elle s'impatiente, elle redresse alors sa tête vers moi et me regarde attendant de voir ce que je vais faire, j'en profite pour lui tendre la perche:

« Je me doute que tu souffres le martyre, mais peut être souhaiterais tu faire les derniers pas toute seule... les autres verraient juste que tu es blessée sans en réaliser la gravité, la tente du Doc n’étant pas très loin tu t’éviterais la compassion dégoulinante du camp tout entier. Du reste nous ne sommes pas obligé de tout raconter dans les détails, on peut arranger ce qui c'est passé à notre sauce, franchement cela nous éviterait des prises de tête » comme il est de mise entre nous je ne peux réprimer en moi l'envie de finir sur une plaisanterie «  Je peux aussi te porter, nous pénétrerions sourire aux lèvres  dans le camp, genre nouveaux mariés, avant de se précipiter sous la tente du Doc en tout bien tout honneur cela va de soi, l'effet de surprise ça marche parfois.... bref Morgane je t'offre une porte de sortie, à toi de décider » j’esquissais un sourire attendant de voir comment la lionne allait réagir...
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MessageSujet: Re: « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé]   « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé] - Page 2 EmptyMer 19 Nov - 10:46

Je n'aimais pas ça. En devoir une à quelqu'un. C'était la première des chaînes dans ce genre de situations, et pas du tout la plus agréable. Il y avait comme qui dirait une couille dans le potage. Ma force vis à vis de ça, c'était que je me savais parfaitement capable de laisser miroiter ce renvoi d’ascenseur à la personne concernée, mais sans jamais le rendre effectif. Il fallait pas abuser non plus. Je ne me mettrais jamais en danger pour des inconnus, et les seuls que j'estimais mériter de telles prises de risques de ma part n'étaient pas là, ou étaient morts depuis longtemps. Mais même si je ne comptais pas forcément honorer ce genre de dettes, cela me dérangeait. Les gens allaient commencer à attendre implicitement des choses de moi. Je n'aimais pas que l'on se repose sur ma personne, sur mes capacités. Je ne pourrais pas expliquer ça comme ça dans l'instant, mais je ne le sentais pas, et puis j'en resterais là. Je n'ai pas à me justifier, de rien. Après tout, comment réagirait Fergusson s'il savait qu'il avait sauvé une ex-taularde, qui avait buté des gens pour emporter son butin ? Vu l'homme qu'il semblait avoir été avant tout ça, sa désapprobation muette ou non serait insupportable pour moi. Je ne voulais pas m'attarder là dessus. De toute manière, on va bientôt changer de sujet puisque je reconnais l'environnement immédiat de notre camp de base. Bientôt, je n'aurais plus à jouer l'handicapée en me reposant sur un vieux aux allures de bûcheron. Finalement, alors que l'on arrive à vu du camp de base l'homme s'arrête. Je lâche une exclamation agacée. Quoi, encore ? Je le dévisage, attendant de savoir ce qu'il veut.


Et le voilà qui reparle de la douleur que je ressens. Il me dit pourtant qu'il peut me laisser rentrer par mes propres moyens, la tête haute. Autant pour soigner ma fierté que me préserver du regard des autres, ne pas les alarmer. Je me demandais s'il anticipait une forme de panique quelconque lorsque les autres nous verraient rentrer, et moi blessée. Je n'avais rien de grave, mais ça faisait quand même un mal de chien. Dans quelques jours, je n'aurais probablement plus rien. Mais faites comprendre ça à d'anciens profs, secrétaires et vendeurs en pleine déroute. Et voilà qu'il plaisante à nouveau. Je le dévisage un moment sans rien dire. D'un côté, ma fierté. De l'autre, l'aspect pratique. Je réfléchissais à toute vitesse aux gens qui nous attendaient. Non, finalement, la meilleure solution n'était peut être pas la plus évidente.



| Non, il faut qu'ils sachent. Il faut qu'en sortant d'ici, et ici aussi d'ailleurs, ils prennent conscience qu'à la moindre sortir on peut se faire blesser ou tuer, et pas que par les zombies. T'as prouvé que t'étais un putain de chevalier blanc, je pense pas que tu seras suffisamment inconscient pour faire le malin ou laisser traîner tes mains. Alors tu me soutiens, et on va expliquer ce qu'on a fait au chef. Il faut que les gens sachent. Il faut qu'ils s'endurcissent. Sinon, la prochaine fois ce sera pire. |


Je lâche un juron à demi-étouffé.


| ALlez, aides moi putain, avant que je ne change d'avis. |


[Hj je te laisse amorcer la rencontre avec Ludo?]
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MessageSujet: Re: « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé]   « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé] - Page 2 EmptySam 22 Nov - 23:54

Nous avançâmes donc tout les deux, moi la soutenant, elle tentant de contenir sa douleur, un membre du groupe ne tarda pas à nous voir, il devait se tenir là en bordure du camp en guise de sentinelle, il fit mine de s’apprêter à signaler notre arrivée, je lui fit signe que ce n’était pas la peine, il nous regarda alors, d'un air circonspect, faire les derniers pas avant de pénétrer dans le camp.
Nous trouvâmes les lieux en pleine effervescence, les gens avait l'air affairés à le ranger, en effet selon les consignes de Ludo nous devions être prêt à mettre les voiles à la première alerte.
Le Doc semblait coordonner les opérations, il tourna la tête vers nous l'air stupéfait, je lui adressais alors un sourire un peu crispé :

« Quoi d'neuf Docteur ? »

A peine avais je fini ma phrase que je sentis un coup de coude me chatouiller les cotes, mon trait d'humour, au combien spirituel, venait de faire mouche auprès de ma camarade.

« Putain qu'est ce qu'il vous est arrivé ? » Le doc se précipita vers nous

« Vas y doucement, elle a dérouillé, pour les détails ça attendra Ludo si tu veux bien...» à ce moment une voix à l'intonation germanique m’interrompit

« Justement je suis là, et visiblement vous avez un tas de chose à nous dire » il venait de revenir de sa tournée de récolte de collet, il se tenait là avec Dean, tout deux nous toisant du regard.

« Ne restons pas là » il donna ses prises à Dean « Doc ,va récupérer de quoi s'occuper d'elle, on va s'installer dans ma tente tu nous rejoins là-bas »

Nous traversions le camp tout les trois, lui ouvrant la marche, nous deux suivant derrière, je pense que Morgane et moi pensions à la même chose, comment allions nous leur présenter les choses.
Je me répète mais elle avait raison une fois de plus, on ne pouvait pas leur cacher, on ne devait pas leur cacher, notre groupe était jeune, inexpérimenté pour la plupart d'entre nous, notre escapade était un fiasco mais autant tirer profit de ce que nous avions vécu.
Vendredi, oui je le confesse depuis notre dernière discussion parfois ce nom me venait à l'esprit en pensant à elle, semblait avoir recouvert une partie de sa vigueur dés le moment ou nous avions posé un pied dans le camp, certes elle souffrait mais elle avait manifestement une remarquable constitution, il est possible aussi que son orgueil lui dictait de signifier à tous que même diminuée elle n’était pas sans défense, qui sait ?, comme souvent cela devait être un peu des deux à la fois.

Nous entrâmes, Ludo aida Morgane à s'installer, je prenais place face à lui sur une sorte de caisse qui se trouvait là, il ne parlât pas il attendit que je démarre. Je sentais le regard de la jeune femme posé sur moi, elle commençait à connaître mes méthodes, je prend toujours mon temps pour répondre dans ces cas là, quelques secondes essentielles qui me permettent de me préparer, d'analyser la situation.

Voyons voir, nous avions tués deux zombies, trouver un camp, une boite de haricot et une bouteille d'eau... il n'y a rien qui cloche ?, un camp si prés du notre comportant deux couvertures et une casserole, ça sent l’équipe de reconnaissance. Je n'ai pas suivi de formation militaire proprement dites mais je ne suis pas stupide et de plus je ne crois que peu au hasard, on nous observe et je ne serais pas surpris de voir débarquer un de ces jours un groupe nous rendre visite.
Ok Ludo nous avait fait remarquer que nous n’étions pas seul, il aurait pu quand même préciser que nous étions observé, il quitte régulière le camp avec Dean et il patrouille dans les environs, qu'il ne vienne pas me dire qu'il ne le savait pas.
Bref, j'avais comme l'impression que cette mission était finalement une sorte de mise à l’épreuve, je ne savais pas vraiment comment le prendre, je n'en avais pas parlé à Morgane, néanmoins l’idée que l'on me fasse passer un examen sans que je le sache n’était pas pour me mettre de bonne humeur, paradoxal pour un Prof non ? D'un autre coté il ne fallait pas perdre de vue une chose, c'est nous qui avions des besoins d’émancipations, l’idée de nous faire partir en exploration ça ne venait pas lui après tout.
Merde ! Je recommence avec ma parano, bon donnons lui ce qu'il demande, un bon rapport en trois exemplaire, et juste avant de finir je lui glisse une torpille.

« Nous avons suivi tes instructions, nous sommes partis vers le Parc de Denis Marcoux, au début tout se passa sans encombres, puis nous sommes tombés sur une sorte de campement de fortune.
Alors qu'on fouillait, un Zack nous tomba dessus. Morgane s'interposa et me sauva la vie. Il s'en suit une lutte dans laquelle elle se blessa, à peine avions nous réussi à nous débarrasser du premier qu'un second rappliqua. On a d'abord tenté de fuir, mais il nous suivait et nous ne pouvions pas courir, nous l'avons donc affronté et nous en sommes sortis vainqueur.
Niveau butin c'est un échec, je n'ai qu'une boite d'haricot et une bouteille d'eau potable... bien que le campement était vide de toute personne vivante, manifestement il avait été occupé peu avant notre arrivée, je pense que les Zacks qui rodaient tour autour avait dû faire fuir les campeurs.
Bref... il y a des Zombies dans les environs, ça c'est pas nouveau, mais il y a aussi des gens bien vivant et visiblement équipé, possédant des vivres, qui doivent être installés dans la zone, là encore j'imagine que tu dois déjà le savoir, peut être même que tu as pris contact avec eux ?...franchement si tu me dis que non je penserais que tu me prends pour un con
 
»

Ludo continua de me regarder sans répondre, il baissa un instant les yeux, soupira puis se tourna vers Morgane, alors qu'au même moment le Doc entrait dans la tente tenant un sac à dos.

« Autre chose à ajouter ? » dit il en la regardant.
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MessageSujet: Re: « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé]   « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé] - Page 2 EmptyLun 1 Déc - 17:24

[HJ désolé pour le retard ; c'est la course en ce moment!]


On y était. Le retour. Et pas très glorieux avec ça. Mais bon, j'imaginais aisément qu'on ne pouvait pas tout avoir. J'étais en vie... C'était déjà bien plus que ce que j'aurais pu espérer lorsque le contaminé était sur moi, prêt à me bouffer toute entière, à m'arracher de grands morceaux de mon visage... J'en frémissais encore, en y repensant. Terrible manière de mourir. Terrible manière de finir tout court. Il en fallait beaucoup bien sûr pour me faire flipper, mais ces infectés, cette saloperie de maladie... C'était vraiment beaucoup, pour n'importe qui j'en suis sûr. On parlait beaucoup au tout début de la Grande Panique, lorsque j'en étais encore à courir les routes et voler d'autres réfugiés pour survivre, du syndrome de l'abandon. Des gens n'arrivaient tout simplement pas à laisser libre cours à leur instinct de conservation, à leur instinct social, pour continuer à mettre un pied devant l'autre. Tous ces suicides... J'en avais aperçu quelques uns en quittant Chicago, quand le ciel était rempli de chasseurs-bombardiers qui pilonnaient l'autoroute à l'horizon. Des gens en larmes se tuaient, plus loin en contrebas de la route. Le visage baigné de larmes, le regard inexpressif. Certains n'étaient pas assez forts pour survivre à cette horreur que devenait notre vie. Parfois, je me disais que moi aussi je n'en serais peut être pas toujours capable, qu'un jour prochain je trouverais mon point de rupture, ce subtil moment de basculement qui me ferait perdre toute force, toute résistance. Je laissais Fergusson m'aider à marcher comme une éclopée en direction du camp, ce qui provoqua en moi une vague de colère alors que je maudissais mon impotence passagère. Je ne pus m'empêcher de le malmener quand il commença à refaire son malin. Le bûcheron avait de l'humour, mais là c'était pas le moment. Et voilà que l'autre toubib joue les catastrophistes, putain de merde ! Je leur lançais un regard mauvais à tous les deux. Très vite, je me rendis compte qu'on avait même notre petit public... Pour le meilleur et pour le pire.


N'empêche que je ne savais pas trop quoi dire, maintenant. Vouloir dire la vérité était une chose, avoir le cran de le faire était une autre. Cela dit pour la suite des événements, ce qui allait se passer serait un bon test. Pour le groupe, sa cohésion, sa volonté de survie. Je laissais Ludo m'aider à m'installer à mon tour sous la tente. Je regarde Fergusson à la dérobée, me demandant ce qu'il allait trouver à dire pour qualifier notre impréparation à ce qui nous attendait au dehors. Très vite, il résume. Le parc, le campement, et je lève les yeux au ciel quand il dit que je lui ai sauvé la vie. Il se fiche de ma tête ? C'est déjà suffisamment dur de lui en devoir une à ce point, si en plus il joue les modestes on n'a pas fini, vous pouvez me croire. Il enjolive aussi la vérité ; il ne dit pas que finalement c'est plutôt lui qui s'est rué sur le second contaminé que l'inverse. Pourquoi, je n'en sais rien. Sa femme est morte. Il veut se suicider par infection ? Je lui jette un regard flamboyant quand il me demande si j'ai quelque chose à ajouter. Je calcule très rapidement l'avantage que je pourrais tirer de dire la vérité, ce que je fais finalement.



| Fergusson passe sous silence le fait qu'il est un putain de tueur de contaminés. Il a dessoudé les deux, moi j'ai réussi qu'à me blesser. Sans lui, je serais morte. Mais il a raison. Si les gens fuient Coaticook pour se planquer dans le parc, on va très vite avoir un gros problème sur les bras. L'infection va nous rattraper... |
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MessageSujet: Re: « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé]   « Besoin d’émancipation » [Livre I - Terminé] - Page 2 Empty

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