Fall of Man
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And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]
MessageSujet: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyDim 11 Jan - 17:16

Noir. Il fait noir tout autour de moi. Il fait tout aussi noir en moi, en mon cœur et en mon esprit. Je suis seule... Enfin seule. Je n'en peux plus. Je n'en pouvais plus. Quelques heures, et j'avais presque oublié ce qu'était le silence, ce qu'était le son de ma propre respiration à mes oreilles. L'enfer... je croyais pourtant l'avoir déjà traversé, en long, en large, dans tous les sens et exploré tous les recoins possibles de l'horreur humaine. Et inhumaine. Je me rends compte, après coup, que ce je viens de vivre dépasse de loin toutes les épreuves que j'ai pu traverser. Ou alors.... Ou alors ça n'en n'est que la continuité, depuis l'agression, depuis la grande panique. L'apogée... Bien que je sois quelqu'un de réaliste, qui n'arrive à se dire uniquement que le pire n'est jamais passé, que dans un monde comme le notre, il reste toujours à venir. Mais comment vivre pire ? J'ai peur. Seule dans cette chambre noire, silencieuse, froide, j'ai tout autant peur qu'au milieu d'une cohorte de zombies qui en veulent à ma vie, à la vie des miens, et ces mêmes miens qui m'abandonnent en me jetant les pires horreurs à la figure. J'ai même peut être plus peur, ou disons que mon angoisse est différente. Ici elle est nue, froide, crue. Rien pour l'exprimer. Aucune menace réelle, sauf celle de mes propres tourments. Je ne sais pas où je vais, je ne sais pas où tout cela va me mener. Je n'ai même pas les réponses aux quelques milliards de questions qui se pressent dans ma tête, toutes si douloureuses, toutes si dérangeantes.

Je n'en peux plus, autant ici que là bas, mais j'avais besoin de solitude. Etrange, non ? Avant, je recherchais toujours la compagnie de quelqu'un, un ami, n'importe qui. Aujourd'hui je fonce sans scrupules m'enfermer, alors que je sais que cet isolement me fera bien plus de mal que de bien. Mais c'est plus fort que moi, j'ai envie que le temps s'arrête, j'ai envie que toute reste ainsi pour l'éternité avec que ça n'empire. Une partie totalement idiote de moi veut croire que cette attitude y aidera. C'est faux. J'ai remarqué que prendre le temps de réfléchir dans mon coin ne m'apportait aucune réponse satisfaisante ; la vie n'est pas un problème scientifique qu'une démarche construite permet de démêler. Me terrer dans mon coin ne m'apportera rien, il faudra bien un moment donné que j'affronte la réalité, mes proches, ou plutôt le seul qui me restait. Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt, pourquoi ne pas l'avoir fait tout de suite ? Je me rappelle une énième fois les évènements de la journée, en tentant de ne pas les déformer, de ne pas les laisser me blesser plus qu'ils ne le font déjà. Je suis plus forte que ça, normalement... Je ne me reconnais plus. Je ne suis plus moi même. Qu'une chose insignifiante, brisée, détruite, anonyme. Tout me semble tellement loin, et pourtant les brulures sont encore si chaudes...

Les images du retour défilent, rapidement. Un retour en silence, mais un silence différent de l'actuel bien que tout aussi pesant. J'ai couru, je crois. Je crois que j'ai couru plusieurs minutes, plusieurs mètres, avant d'arriver au bout de mon souffle et de mes forces ; après j'ai marché. Mon cœur bat toujours aussi fort dans ma poitrine, mais le choc sourd de mes pas sur le sol ne lui répond plus. Aucun mot ne fut échangé, rien d'important en tout cas. Et j'ai mal à la tête, mal de ces tambours qui résonnent dans ma poitrine depuis des heures, depuis que je suis arrivée sur place. Mal aussi, des cris, des gémissements, des coups de feu. Je ne suis pas militaire, personne ne m'a habitué à vivre sur un champ de bataille avec comme mélodie de fond le pan-pan régulier d'armes automatiques. Et enfin, j'avais mal des mots de Gabriel, qui eux, résonnaient plus fort dans ma tête que tout le reste. J'en pouvais plus. Je sentais que la combinaison de tout ça allait me faire exploser, que ça devait me faire exploser depuis un petit moment déjà. Maintenant, j'avais peur de briser ce silence autour de moi, silence si frêle en totale opposition avec la tempête qui se déchainait en moi. Je ne me souviens pas avoir lancé un regard à mon père avant de monter dans ma chambre, dès que nous avions remis le pied ici. La horde avait bien été détournée, mais en fait, je m'en foutais. Juliette avait été détournée avec elle, si je pouvais dire ça comme ça. Juliette et Gabriel. Elle m'avait dit aussi de lu pardonner ce qu'elle ferait en partant. Et je savais toujours pas ce que c'était. Et ça me faisait peur. Et moi... Moi je me retrouvais seule avec mon père. Depuis combien de temps me trouvais-je ici, dos au mur froid, yeux grands ouverts et perdu bien au delà des barrières de bois qui fermaient la fenêtre, avec aucune envie d'allumer la lumière artificielle ? Aucune idée. Je ne me souciais plus beaucoup du temps. Un quart d'heure ? Plus ? Non, vraiment, aucune idée. Je m'avance, finalement, fais quelques pas à tâtons pour me laisser tomber sur le lit. Et encore, j'y reste immobile, à moitié allongée. Je peux pas rester là. J'ai envie de tout envoyer valser autour de moi. Je sens, encore, mes poings se serrer, alors que je leur en ai pas donné l'ordre. Agacée par l'immobilité, je me lève, marche vers la porte. Ma main reste posée sur la poignée quelques secondes. Puis j'ouvre. Le couloir est à peine plus éclairé. Je marche, lentement, comme un fantôme, descends les marches unes à unes, évitant soigneusement celle qui craque. Sans trop de surprise, j'aperçois la silhouette de mon père dans le salon. Mes pas s'arrête, je me pince les lèvres. Tellement de choses à dire, à hurler, tellement de larmes à verser, mais rien ne vient. J'approche encore, m'assois sur le fauteuil le plus proche. Mes yeux le détaillent. Je sais pas quoi dire, putain, j'aurai dû rester en haut. J'aurai dû me terrer dans cette chambre jusqu'à la fin du monde. Je retrousse les lèvres, encore, avant de me mettre à parler, hésitante. Je sais pas ce que je vais dire, mais j'ouvre quand même la bouche.

« Elle... Elle m'avait prévenue, il y a quelques jours. Elle m'avait dit qu'elle pouvait plus vivre avec toi et qu'elle voulait partir. Elle m'a pas dit quand, ni où... J'ai... j'ai essayé de la retenir, j'y suis pas arrivée... Elle m'a dit de rien te dire. Je.... »

Je tente de ravaler mes larmes. Putain, obligez moi à me taire. Donnez moi une corde.

« Je le lui ai demandé plusieurs fois, elle a pas voulu me donner sa raison. Gabriel... il m'a dit... Il m'a dit que tu les avais trahis, que tu avais trompé Juliette... Ou quelque chose dans le genre... Dis moi que c'est pas vrai, dis moi la vérité... S'il te plait... »

Cette corde, elle vient ?
Chloé Esclavier

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyMer 14 Jan - 22:46

J'envoie Chloé en haut, alors que nous venons de quitter Eva. Silence de mort. Ma fille ne va pas bien, mais je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire. La confrontation viendra bien assez tôt. Je me sens mal, nauséeux. J'ai les yeux rougis par l'effort intense que j'ai dû faire pendant tout le reste de la journée pour ne pas craquer. Ca avait commencé par la fatigue. Marche intense au lever du soleil, et encore plus tôt que ça d'ailleurs. Plus tout ce que j'accumulais ces derniers temps. La peur, la terreur refoulées. Le stress. La pression énorme sur nos épaules alors qu'un pas à gauche ou un pas à droite pouvaient signer ma mort. La panique que j'avais ressenti en voyant Violet, la dure et inflexible tireuse d'élite des Alphas Teams, se faire repousser par une marée de contaminés. Les choses avaient dégénéré plus encore quand j'avais été moi même pris au piège avec Eva ; je revois encore les mâchoires du piège se refermer sur nous. Tous ces infectés, hommes, femmes et enfants, qui faisaient le cercle autour de nous, nous empêchant de nous enfuir. J'avais été blessé dans l'affaire, mais je m'étais battu bec et ongles. Rien que de penser à la terreur de ce dernier carré me foutait les nerfs en vrac et me faisait monter les larmes aux yeux. On s'en était tiré de justice, et le pan-pan avait continué, encore et encore. Repenser aux cris de ma fille au milieu des zombies, de l'affreuse surprise que ça avait représenté, c'était presque trop pour moi. J'en tremblais de la tête jusqu'aux pieds. Et enfin, Juliette. Le creux dans l'estomac, le cœur qui se fige. Elle avait abandonné ma fille en plein milieu des zombies, pour s'enfuir avec son fils. Le destin ne leur avait pas laissé l'occasion de revenir ou de persévérer dans leur innommable trahison ; la vague de contaminés les avait englouti sur leur passage.


Chloé monte à l'étage comme un zombie.


La maison semble vide, ainsi plongée dans la pénombre. Nous avons perdu la moitié de la famille d'un coup. J'entends les pas de ma fille s'éloigner dans le couloir jusque dans sa chambre. Je me laisse tomber sur le canapé, regarde le plafond. Et je craque.


Mon visage se tord en une grimace et un long cri silencieux, et je pleure. Je plonge mes mains sur mes yeux, mon dos courbé agité de sanglots silencieux.


Juliette, que j'aimais comme je n'avais jamais aimé, s'était tirée. Elle avait abandonné Chloé ; elle l'avait plantée là comme une charogne prête à crever. C'était ma faute, mais elle avait laissé mon enfant, mon bébé, entre les pattes de ces putains de monstres. Je m'étais trompé sur toute la ligne. Je ne pouvais plus aimer Juliette. Je la haissais pour avoir fait ça. Pour m'avoir laissé croire en elle. Pour m'avoir laissé tout seul. Si je meurs, Chloé sera seule. Putain, je serais jamais capable de continuer tout seul. J'y arriverai jamais sans elle. Pourquoi elle m'a fait ça ? Est ce qu'un baiser infidèle pouvait justifier ça ? Qu'elle me plante, j'aurais pu le comprendre même si cela m'aurait flingué comme maintenant. Mais qu'elle abandonne Chloé à son sort ? Qui pouvait bien être capable d'une pareille horreur ? Des marches craquent ; ma main se porte à mon flingue. Je m'essuie les yeux en vitesse, quand Chloé débarque. Elle a l'air bouleversée et je l'écoute, l'âme en miettes. Ce qu'elle me dit me flingue un peu plus. Franchement, j'aurais pas pu croire qu'il était possible de tomber plus bas encore. Je soutiens le regard de ma fille.



| Eva et moi nous sommes embrassés, il y a quelques temps. C'était bête, c'était stupide. Juliette ne voulait plus de moi depuis longtemps, j'essayais d'arranger les choses mais rien ne changeait. Je ne suis pas allé plus loin, parce que j'aimais toujours Juliette. |


J'inspire aussi profondément que possible mais ma voix tremble.


| Tout ce que je fais, tout le temps... Ces sorties, ces expéditions, ces putains d'opérations où je risque ma peau, c'était pour vous, c'était pour toi. Pour qu'on s'en sorte. |


Mon regard se durcit.


| Mais elle t'a abandonné. Ce qu'elle me reprochait elle te l'a fait payer à toi, à toi ma fille, putain. Ma toute petite, elle a... |


je m'interrompts, la gorge noué et bouleversé, avant de reprendre dun ton dur.


| Jamais je n'aurai abandonné Gabriel même s'il me menait la vie dure. Jamais je ne l'aurai abandonnée elle, même s'il n'y avait plus d'espoir pour nous. Je la hais pour ce qu'elle a fait aujourd'hui. |
Philippe Esclavier

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyVen 16 Jan - 20:03

Mes pieds ne me soutenaient presque plus. Pas uniquement parce que j'avais trop marché, trop couru, trop tiré sur mes forces, mais simplement parce que la douleur était trop grande. Elle m'abattait de plein fouet, elle m'atteignait comme jamais elle ne l'avait fait. Je ne pensais pas que c'était possible, pourtant. Qu'un tel niveau de désarroi existait, qu'il pouvait m'atteindre, moi. J'avais l'impression de m'enfoncer peu à peu, lentement, dans un profond gouffre obscur. La chute était lente, monotone, assez pour que je ne la remarque pas tous les jours. Mais je tombais bien. Je croyais avoir atteint le fond, déjà... En vérité je n'avais aucune idée d'où je me trouvais, de ce qui pouvait encore m'arriver. Je m'en rends compte aujourd'hui. J'avais peur, j'avais froid. Pas un froid d'hiver, non, quelque chose de bien plus cruel, bien plus horrible, et aucunement en rapport avec la météo. Je frisonne toute entière de ma peur. De mon impuissance. Juliette est partie. Je l'ai laissée partir, alors que je le savais. Cela fait déjà plusieurs jours que je le sais, et pourtant la réalité ne m'apparait dans son ensemble qu'aujourd'hui. Je réalise l'ampleur de la perte qu'une seule fois qu'elle n'est plus rattrapable. Le trou, en moi, la blessure béante, et le sang qui coule à flot en moi. C'est bien plus douloureux que la douleur physique en fait, parce que je sais qu'il n'existe strictement aucun remède. Je n'arrivais pas non plus à m'enlever de la tête que j'avais moi aussi ma part de culpabilité là dedans. Que j'étais coupable de ma propre douleur actuelle. J'aurai dû... J'aurai dû insister encore. J'aurai dû la supplier, je ne sais pas moi... J'avais tout fait pourtant, tout essayé. Elle n'avait pas voulu, comme elle n'avait pas voulu me dire le fond de la raison de son départ. Je lui en voulais pour ça surtout, et plus que tout. Elle me quittait, elle m'abandonnait pour toujours, en me disant qu'elle m'aimait mais en refusant toujours de me considérer comme une jeune femme, une personne capable d'entendre la vérité. Elle ne me faisait pas confiance. Que quelqu'un soit sincère un jour avec moi dans la vie, c'était pas compliqué non ? On dirait que si. Peut être qu'elle et Gabriel ont raison, au fond. Une petite idiote, une folle. Suicidaire, inconsciente et égoiste. Incapable de vivre dans ce monde.

Mais si tout le monde m'enfermait, comment changer ?

J'essayais de devenir forte, j'essayais d'affronter la réalité, d'affronter mes peurs, de grandir en fonction avec le monde qui m'entourait désormais. Mais si on me refusait cette action, si on ne comprenait pas, on pourrait me dire toutes les infamies imaginables, elles seraient vraies. N'empêche que les mots de mon frère restaient figés en moi comme des éclats de verre perçant ma chair si fragile, si pâle. Mon frère... Ne se considérait il plus comme tel, lui non plus ? Me haissait il autant que ses propos l'avaient paraître ? Pourtant je n'avais rien fait, rien dit, rien demandé. Juste que sa mère m'explique, et cesse de se cacher derrière de simples marques d'affection. J'avais perdu ma mère. J'avais perdu mon frère. J'avais presque tout perdu. Ne me restait plus que mon père, et il était peut être temps que je lui fasse face. J'avais trop repoussé, peut être, mais si je m'écoutais, je le ferai encore. Mais je ne sais pas quoi lui dire, je sais même pas quels mots employer pour décrire les choses. Ca fait mal, c'est tout ce dont je suis sûre. Le flot de paroles qui sort de mes lèvres, je ne l'entends même pas moi même. Je sais pas à quoi il rime. Je sais juste que là, maintenant, c'est les seuls mots qui viennent. Peut être pas les meilleurs, mais qui saurait les trouver ? Sûrement qu'ils n'existent même pas. Je veux juste m'enterrer six pieds sous terre et attendre la fin du monde. Pourquoi aucun zombie m'a bouffé, putain ? Dans un effort monumental, je lève mes yeux sur mon père. Embués de larmes, je me sens trembler alors qu'il me dit enfin la vérité. Je sais que je dois le croire. Il ne m'a jamais menti, non ? Et il est peut être le seul. Pour autant, j'arrive pas à cautionner. J'ai envie de me jeter sur lui, de le frapper, d'extérioriser ma rage, le trop plein de douleur qui m'emplit et dans lequel je me noie. Embrassés. Juste embrassés. Et c'est pour ça que ma mère est partie dans la nature avec mon frère, pour se faire bouffer par Zack. Putain. Je sais pas à qui je dois en vouloir. Je sais plus. Qu'on me donne une solution. Qu'on me donne cette corde, si c'est la seule qui existe. J'articule, sans prendre le temps de réfléchir.

« Et tu... tu croyais que c'était en faisant ça que tu allais les arranger les choses, putain ? Pourquoi t'as fait ça ? C'est à cause de ça qu'elle est partie... Je te préviens, Eva ça sera pas ma mère. Pourquoi tu dois toujours détruire ma vie ? »

Mon regard s'est perdu, entre temps. Je réalise pas bien la portée de ce que je dis, mais je me rends compte que c'est cruel, injuste. Exagéré. Un sanglot me prend, alors que je lâche un

« désolée... »

A peine compréhensible au milieu. Je ravale ma salive, l'écoute encore. J'en peux plus. C'est trop dur. Gabriel avait raison, sûrement. Je reprends la parole, une fois qu'il a fini.

« Ca c'est.. c'est ma faute... J'étais sûre qu'elle profiterait que le trois quart du groupe soit pas là pour se tirer, alors je vous ai suivis... puis elle m'a rejoint, avec Gabriel. J'étais en colère, je lui ai dit que si elle voulait m'abandonner comme elle comptait le faire en partant, qu'elle le fasse maintenant, et... »

Je m'essuie les yeux, mais il y a toujours quelque chose qui coule.

« J'arrive pas à te regarder partir à la mort en me disant que tu reviendras peut être jamais, et que je vais me retrouver seule, sans même que je le sache... J'en ai marre, marre de tout... »
Chloé Esclavier

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyMar 20 Jan - 11:27

J'essayais de faire le tri de ce que je pensais, de ce que je ressentais. La situation n'était absolument pas facile, ça au moins c'était clair. Je me sentais perdu, bouleversé même. Comme si rien ne serait jamais plus comme avant. On se retrouvait plus qu'à deux avec Chloé. Les stocks de nourriture s'épuisaient, les dernières mauvaises rencontres avaient grillé quantité de nos munitions et on était toujours dans une situation carrément dégueulasse. Pays étranger, presque à l'autre bout du monde en fait quand on y pense. En pleine apocalypse, un océan à traverser c'est comme se lancer dans l'espace sans propulsion et sans repères. On ne retournerait peut être jamais chez nous. Les aéroports lâchaient les uns après les autres et j'imaginais que tous les bateaux capables de naviguer avaient pris le large depuis longtemps. Restait dans cet océan de tristesse et de désespoir notre famille, encore unie malgré les épreuves. Mais ça, c'était avant. On ne pouvait plus compter que sur nous mêmes pour survivre, avec ma fille. Il n'y avait plus que nous trois. Chloé, Eva et moi. D'un groupe beaucoup plus large... J'oubliais Marina bien sûr, mais la canadienne n'avait peut être pas spécialement envie de quitter son patelin natal... Je n'en savais rien. Et pour le moment en restant honnête, je m'en foutais carrément.


De toute manière, je me foutais de beaucoup de choses. J'avais du mal à voir où était l'espoir dans la situation présente, où était notre avenir. La seule chose dont j'étais certain était que jamais je n'abandonnerai ni ne laisserai tomber ma fille. J'étais juste en vrac parce que je me rendais compte que j'étais totalement incapable de la protéger, je ne savais absolument pas quoi faire pour la suite. Je me sentais piégé, comme si plus aucune solution ne pouvait trouver grâce à mes yeux. La situation apparaissait compliquée, et la détresse qui faisait enfler douloureusement mon cœur m'empêchait de penser calmement. Il semblait que toutes les décisions que j'avais pu prendre depuis des semaines n'avaient contribué qu'à mettre à chaque fois un peu plus en danger ma fille.


Je raconte tout à Chloé. Parce qu'elle mérite de savoir, parce que tout est ma faute. Il n'y a rien que je puisse faire pour remettre les choses sur les rails, mais je lui dois au moins l'honnêteté. Je soutiens le regard de ma fille. Putain, elle a le don de me faire sentir coupable à un point pas possible... Comme sa mère. Comme Juliette. J'essayais de lui parler comme un adulte ; il n'y a plus de place pour les enfants à Zombieland. Je la prend dans mes bras, je l'attire contre moi et je la serre fort.



| Ecoutes, je sais que j'ai ma part de responsabilité. Je sais ce que j'ai fait. Je sais aussi ce qu'elle n'a pas fait. Juliette est partie en vrille dès le début de cette histoire, et elle a toujours fait partir en cacahuète. Elle m'a complètement zappé, elle m'a abandonné dans son cœur bien avant de nous abandonner tout court. J'étais dépassé... |


Je soupire doucement, l'embrassant sur le front.


| Je ne te demande rien concernant Eva. Je ne sais pas ce qu'il y a entre elle et moi, et c'est à moi de le gérer. |


J'écoute Chloé m'expliquer ce qu'il s'est passé de son point de vue.


| Ce qu'elle a fait était inexcusable. Peu importe ce que tu as fait ou dit. Mais ma chérie... |


Je prends son visage entre mes mains pour la forcer à me regarder.


| Jamais je ne t'abandonnerais, moi. Jamais je ne te ferais ça. Tout ce que je fais, dehors, c'est pour toi. Mais je pense qu'il est temps que je t'apprenne à te battre, que je t'apprenne à utiliser un flingue. On ne peut plus compter que sur nous mêmes. |
Philippe Esclavier

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyMer 21 Jan - 18:18

Je sentais ma vue se brouiller, à travers mes larmes. Je les sentais rouler le long de mes joues, sans cesse, sans répit. Je les avais trop longtemps retenues. J'avais honte, honte de moi, de tout. J'en peux plus. Je peux pas supporter de rester là une seconde de plus, assise, à pleurer, à me lamenter. Il me faut plus... Je sais pas ce qu'il me faut. Peut être que je suis un cas désespéré, en fait. Peut être que la folie qui s'est emparée de moi cet après midi est totalement entrée en moi, et qu'elle ne me quittera plus. Et sûrement que Gabriel avait raison, je suis trop faible, trop idiote pour supporter ce monde et le fardeau qu'il représente sur mes épaules. J'essaye de rejeter la faute sur lui, sur la cruauté qui transperçait dans ses paroles et qui m'a brisée. Mais je culpabilise, malgré tout. Je ne peux pas m'en empêcher. A propos de quoi ? De tout, de rien. Du départ de Juliette, de ma propre faiblesse... C'est trop dur. Trop compliqué de tout démêler, d'analyser clairement et posément la situation. Impossible de la cerner entièrement, pour commencer. Je ne vois que ma douleur, que l'incompréhension. Elle m'aveugle, m'emprisonne. Je sais pas comment je vais continuer à avancer, demain, quand je me lèverai, si jamais je réussis à dormir. Où je vais trouver la force de me dire que ça sert encore à quelque chose de vivre. Ils m'ont lâché, ils m'ont abandonné. Nous ont abandonné. Juliette et Gabriel n'étaient peut être pas de ma famille par le sang, mais ils comptaient bien plus que ce que ma mère biologique n'aurait jamais pu espérer. Je peux pas repousser l'affreuse idée qu'ils se soient fait mordre. Par ma faute, parce que je l'ai poussé à partir, dans ma rage. Ou parce que je n'ai pas su la faire changer d'avis dès le départ. Je les vois, le visage défiguré, la démarche incertaine, et des gémissements entièrement inhumains sortant de leur bouche... Non... C'est trop douloureux. Mes pensées tournent en rond, se confondent, se cognent contre des murs invisibles dans ma tête. Moi, je sens qu'elle va exploser.

J'ai presque l'impression que mon père ne m'écoute pas vraiment. Moi même, je n'entends qu'à peine les mots qui sortent de ma bouche. Pourquoi est-ce que je parle, pourquoi est-ce que je me lamente comme ça ? Pourquoi est-ce que je suis aussi faible, comment ai-je réussi à me briser toute entière en quelques heures ? C'est trop brutal. Je sais que c'est comme ça maintenant, que je dois m'adapter au monde dans lequel je vis. Franchement, ça commence mal, alors que je me croyais partie sur une bonne lancée il y a quelques jours. Quelques jours... Ils me semblent si loin. Des siècles, une autre vie. J'en crois pas mes oreilles, quand papa me parle d'Eva et lui. Je le hais, mais j'arrive pas à le détester totalement. Comme lorsqu'il m'avait révélé toute la vérité, peu après notre arrivée dans cette maison. Elle me semble vide maintenant... Encore plus froide et austère qu'avant. Elle est pas faite pour deux personnes. Je me perds dans mes idées, dans ma rage et ma douleur, qui, mêlés, ne donnent qu'un abattement général. Je hausse les épaules, alors qu'il m'avoue ne pas savoir ce qu'il y a entre lui et l'américaine.

« De toute façon, au point où on en est... »

J'ai pas de mère. J'en ai jamais eu. C'est tout. Un poids de plus à porter, alors que je croyais qu'on formait une famille. Un truc qui y ressemblait, en tout cas. J'étais dans le panneau, comme une idiote, il fallait que tout devienne irrattrapable pour que je m'en rende compte. Bête. Idéaliste, peut être aussi, alors que je me pensais consciente de beaucoup de choses. La désillusion s'ajoute au reste, comme si on pouvait encore augmenter ma douleur. Je me serre contre lui, le regarde à travers mes larmes. J'ai plus envie de rien. J'essaye de me concentrer sur ce qui me dit, et acquiesce. Il est peut être temps, oui. Ou alors déjà trop tard. Je sors de ma poche le petit couteau rétractable, et le regarde d'un air absent.

« C'est sûr qu'avec ça, je tuerai pas grand chose... Et c'est pas non plus les quelques leçons de self-défense de Juliette qui m'aident. »

Je le pose à côté de moi. Rien que prononcer son nom, ça me fait étrange. Je sais que je ne pourrais jamais la sortir de ma vie.

« J'en peux plus. J'ai l'impression d'être faible, trop faible pour ce monde et... Je me sens idiote. »
Chloé Esclavier

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyJeu 22 Jan - 0:10

Ma fille était brisée, et dans toute cette affaire elle était la pire des victimes, car elle n'avait jamais rien demandé à personne et c'était sur elle que toute cette histoire retombait. C'était franchement pas cool, mais bon d'un autre côté... Nous n'avions plus guère le choix que de subir ce qui nous tombait dessus. E ne savais pas c qui lui venait à l'esprit, mais j'étais à peu près certain que rien de ce à quoi elle pouvait penser ne lui paraissait agréable. Déjà que je me sentais comme une merde, alors ma propre fille, qui avait vu celle qu'elle considérait comme sa mère l'abandonner... Nous étions vernis ! Jusqu'au bout, le sort semblait s'acharner. Et entre Juliette et Gabriel, nous avions eu d'autres pertes, d'autres disparitions. Le groupe était décimé. Nous avions perdu beaucoup de monde dans l'opération, et ça sentait carrément le sapin. J'avais l'impression qu'on ne pourrait jamais nous en sortir, et qu'on était condamnés quoique l'on fasse à finir tout seul. C'était incroyable quand même, de se rendre compte que nous avions subi toutes ces choses pour finalement en arriver là. Comme si tout avait servi à rien. Comme si nous en avions pas suffisamment bavé sur la route qu'il fallait nous rajouter encore un peu plus de misère. Dans tout ce bordel, je commençais à me dire que nous étions au moins réunis, père et fille, même si cela devait signifier être notre fin. Peu importait au final.


J'ai l'impression que tout ce que je peux dire ne peut tourner qu'un peu plus Chloé contre moi. Si cela se trouve, je vais finir par la perdre elle aussi. Non. Jamais je ne le permettrais. Elle est ma petite, ma toute petite. Je n'ai plus qu'elle au monde. Je ne sais quoi répondre à sa remarque amère. Que pouvais je dire de plus ? JE n'en avais absolument aucune idée. J'avais l'impression d'avoir déjà fait assez de dégâts comme ça. Et ça continue. Ma fille reste en larmes, blottie contre moi.



| On a d'autres armes, mais pas beaucoup de munitions pour s'exercer. Avec Eva, on a trouvé une arme de corps à corps un peu plus sérieuse. Et je pense qu'il est temps pour toi d'apprendre à te servir d'un pistolet, moi j'ai toujours la carabine. |


Je regarde devant nous, avec Chloé. Par delà ces fenêtres calfeutrées se trouve un monde décidément bien hostile.


| Et moi, alors ? J'ai failli te perdre hier. Et j'ai perdu Juliette et Gabriel. Heureusement que nous avons réussi à dérouter tous ces infectés, sinon nous serions déjà morts... Je pense ma chérie, qu'il faudrait que tu me racontes ce qu'il s'est passé hier. Tant pis pour le mal que ça va nous faire. J'ai besoin de l'entendre, et toi tu as besoin que cela sorte... |
Philippe Esclavier

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyVen 23 Jan - 23:12

Apprendre à me battre. Entendre ça me ramenait doucement sur terre. Lentement et toujours partiellement, mais ça résonnait en moi autrement que tout le reste. C'était ce que je voulais, ce que j'avais voulu dès le début. Que j'avais plus ou moins essayé de lui expliquer, mais il fallait attendre que l'on soit au bord du gouffre pour qu'il veuille bien l'entendre. Je ne voulais en aucun cas délaisser mon rôle de « médecin », parce que c'était ma vie, parce que je savais qu'on en avait besoin, mais je pouvais pas non plus rester frêle, faible, incapable de me défendre. Je tremblais toutes les nuits, je tremblais à chaque fois qu'un de ces gémissements de malheur menaçait le silence. Et j'en pouvais plus. A cela aujourd'hui se rajoutait le fardeau de la perte de la moitié de ma famille, plus ou moins par ma faute, plus ou moins par la faute de mon père... Par la faute d'un peu tout le monde. Est-ce que ça avait de l'importance, au final ? Pas vraiment, dans le sens où ça ne pourrait pas rattraper ce qui avait été fait, désormais. Partis. A jamais, dans le monde où on vivait. Je sais pas si Juliette s'en rendait vraiment compte, ou si elle m'avait dit qu'on se reverrait juste pour faire cesser mes plaintes. Je n'étais pas dupe, en tout cas. Mais la réalité me frappe encore plus cruellement, aujourd'hui. Morts ? Perdus ? A cours de nourriture ? Il m'était trop pénible de penser à eux, et pourtant je ne pouvais m'en empêcher. Les éloigner de mon esprit  ne faisait que les y maintenir un peu plus profondément. Alors oui, plus que jamais, je pensais avoir besoin d'apprendre à me battre, physiquement, à défaut d'arriver à me défendre contre mes propres démons, mes propres douleurs. Bien plus terribles que tout ce qu'on pourrait jamais infliger à mon corps, j'en étais persuadée. C'était peut être juste bête qu'il ne l'entende que maintenant, mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais... Je me console avec ce que j'ai. Je hochais la tête.

« Au pire, j'utilise pas de munitions pour m'entrainer, ça ne sert à rien de les gaspiller si on en a pas beaucoup et qu'on en trouve pas facilement. Mais je pense que... j'ai besoin d'apprendre ça. Je me sens tellement faible, sinon... »

En fait, c'était peut être pas terrible de s'entrainer sans rien pour tirer, mais vu que je m'y connaissais pas... Je tente d'essuyer mes larmes, mais rien n'y fait, elles se mettent toujours à couler, et moi je n'arrive pas à y voir clair. Mon regard se perd, s'égare là où il peut, entre ces quatre murs si frêles, protection si dérisoire à côté de la mort qui rôde dehors, partout autour. Je l'écoute, déglutis doucement. Tout lui raconter ? Qu'est-ce qu'il me reste à dire ? J'ai merdé, j'ai merdé sur toute la ligne. Et j'en peux plus. Je détourne les yeux, regarde mes pieds.

« Je sais pas trop ce qu'il reste à dire. J'avais déjà préparé mes affaires la veille pour vous suivre, mais je me suis décidée à le faire qu'au dernier moment. Te regarder partir, toi et les autres, en sachant que Juliette allait sûrement en profiter... C'était trop dur... Je me suis éclipsée, quelques minutes après votre départ, je vous ai suivis de loin... Je sais même pas comment j'ai fait pour pas vous perdre... Je suis restée un moment à couvert des arbres et... Oh, je sais plus. »

Je soupire.

« Juliette a débarqué derrière moi. Elle avait dû remarquer mon départ et me suivre, elle voulait que je rentre. Je lui ai dit que je voulais pas, après... On a parlé avec un anglais, j'ai dit à Juliette de partir... je me suis jetée sur un zombie, et puis Gabriel l'a tué je crois, puis il s'est mis à me crier dessus... Que j'étais idiote, égoïste, une traitre, que... C'est confus. Je suis revenue sur mes pas, après qu'ils soient partis, et je t'ai retrouvé. Je crois que c'est tout. »

Je déglutis, encore une fois, tourne vers lui des yeux confus et embrumés.

« C'est fait, c'est tout. Il faut juste que j'arrive à avancer maintenant. »

Et j'ai mal, putain, j'ai mal.
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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptySam 24 Jan - 15:57

Je savais que je posais une question dont je ne voulais pas forcément connaître la réponse, en tous cas je savais que cela risquait fort de me déplaire, et de me blesser un peu plus. Mais j'estime lorsque l'on est adulte, que nous avons une part de responsabilité à prendre sur ce que nous sommes et ce que nous faisons. J'ai provoqué tout ceci, au moins en partie. Je dois donc en assumer le coup, entendre tous les tenants et les aboutissants de cette affaire sordide. Je sais que mon comportement cause au moins pour partie ce qu'il se passe sous mon nez, mais j'ai du mal à trouver des excuses à Juliette. Abandonner un enfant, ça ne se fait pas. Jamais. En aucune circonstances. Ce que jai fait aurait pu me blesser, la pousser à s'en prendre à moi. Jamais je n'aurais pu imaginer que la femme qui avait partagé ma vie toutes ces années, et qui avait continué d'élever Chloé avec moi, aurait pu s'en prendre comme ça à ma petite. J'étais perdu, comme si l'un des principes majeurs de mon univers s'était effondré. C'était comme apprendre que la terre était plate, et que l'on ne pouvait pas croire tout ce que l'on pensait déjà savoir. Déroutant. Oui c'était déroutant. Je me sentais perdu et bouleversé, et rien ne semblait s'arranger. J'attendais que ma fille veuille bien reprendre la parole, petite chose fragile et fébrile que je protégeais de mes bras, en une étreinte paternelle que nous n'avions plus partagée depuis longtemps. D'ordinaire nous restions peu expansifs dans la tendresse que nous nourrissions pour l'autre, mais aujourd'hui il y avait cas de force majeur. On ne pouvait pas se raccrocher à autre chose d'autre qu'à l'amour que nous avions l'un pour l'autre, pour la simple et bonne raison que c'était tout ce qu'il nous restait.


Ma fille me dit qu'elle n'était pas obligée d'utiliser de munitions pour s'entraîner, mais je n'tais pas d'accord. Et je voulais la réconforter, lui montrer que nous pouvions encore aller de l'avant. Cela n'allait rien avoir de facile mais tant pis, nous n'avions pas le choix.



| Tu tireras deux ou trois fois avec quand même. L faut que tu te rendes compte de ce que ça signifie, porter une arme et s'en servir. Mais je ne veux plus que tu avances sans rien pour te défendre. S'il t'arrivait quelque chose, jamais je ne pourrais me le pardonner. |


Quelque part, il lui était déjà arrivé beaucoup trop à ma fille, à mon bébé. Je ne pouvais pas le supporter mais je n'avais pas le choix que de faire avec. Et je l'écoute lorsqu'elle me raconte. Je soupirais, alors que Chloé nous avait suivis sciemment, ce que je savais déjà mais l'entendre dire n'avait rien d'agréable, pire encore même puisque cela ne faisait que renforcer un peu plus le sentiment de culpabilité qui me tenaillait déjà les tripes. Ce que j'entendais sur Gabriel et sur Juliette me serra le cœur. Comment les choses avaient pu en arriver là ? Nous avions perdu la moitié de la famille de la plus crade des manières, et maintenant il ne nous restait plus que nos yeux pour pleurer. Je la serre encore plus fort, pour l'empêcher de me dévisager trop longtemps alors que je me sens moi même à deux doigts de craquer.


| Chut Chloé, ça va... T'en fais pas. Tout ce qu'ils ont dit... |


Je soupire, la gorge nouée.


| Certaines personnes n'arrivent pas à surmonter le genre de situations que nous traversons. Ils perdent pied. La moindre rancoeur se transforme en haine ou en colère terrible, ils commettent des imprudences... Nous devons aller de l'avant maintenant, laisser cet événement derrière nous. On doit toujours aller au nord. Je te protégerai. Je t'apprendrai à te battre. Jamais je ne t'abandonnerai. A deux on peut le faire. D'accord?|
Philippe Esclavier

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyDim 25 Jan - 19:16

Je ne savais même plus comment je faisais pour me tenir là, pour respirer, pour arriver à parler. Comment je pouvais faire tout ça alors qu'en moi c'était le bordel le plus total. Plus rien, Ou alors au contraire, trop de choses. Une tempête, un ouragan dévastateur. Mais j'arrivais plus à réfléchir, plus à penser à ce que je faisais, à retenir ces larmes qui dégringolaient le long de mes joues tendres. Elles courraient tout aussi rapidement, tout aussi naturellement que l'air entre dans les poumons. Ca s'arrangeait pas, ça voulait pas s'arranger, et moi je ne savais plus comment faire, comment avancer, placer un pied devant l'autre dans ce nouveau monde, qui avait apparemment décidé de se liguer contre moi. Mes yeux ne voyaient toujours pas la lumière au bout du tunnel, et une force que je ne connaissais pas me poussait presque à me laisser abattre. Je ne m'étais jamais laissée abattre. Je n'avais jamais pleuré de la sorte, même pas seule, encore moins devant quelqu'un. Sauf peut être lors de mon agression mais... Non, pas autant. Tout ne me semblait pas aussi noir, la vie aussi douloureuse, malgré le trouble. Au fond, tout ce que je vivais depuis ce jour n'était qu'une lente descente aux enfers. Les avais-je atteint ? Je l'espérais. Je ne voyais pas comment la situation pourrait devenir pire... Si. Mais je n'ose même pas y penser, parce que c'est impossible, parce que ce serait la fin. Ca n'arrivera pas. Ca peut pas. Alors oui, j'ose me dire que je suis en bas, que j'ai touché le fond. De toute façon, c'est trop dur de trop réfléchir aujourd'hui. Je me demande juste si je peux trouver la force de me relever, alors que j'étais en train de le faire. Mais on m'a jetée à terre, encore une fois. Je sais pas où je peux encore trouver la force d'avancer. Mon père, c'est tout ce qu'il me reste, alors je suppose que j'ai pas trop le choix. Et oui, je l'aime, et oui, je pourrai pas continuer sans lui. Mais je le hais, par moment, et ça ça changera jamais. C'est lui qui a causé le départ de Juliette, c'est lui qui a causé tout ça... Je le sais, au fond de moi, pourtant pour une fois j'arrive pas vraiment à lui en vouloir. Peut être parce que je suis pas aussi suicidaire que j'ai pu le prétendre il y a quelques heures, et que je veux pas me détacher de ma dernière attache, qui semble à peine prendre conscience que je suis plus une gamine, qu'il ne pourra pas me protéger tout seul éternellement. Peut être que ça m'aidera de m'apprendre à me battre, à me battre vraiment. De toute façon j'ai pas le choix, et je veux tenter. Parce que c'est tout ce qu'il me reste à faire... Tenter de survivre, et de ne pas le vivre entièrement comme un cauchemar.

J'acquiesce, simplement. Plus vite on s'y sera mis.... J'ai pas la force de me bouger le cul, là tout de suite, mais il faut que je la puise quelque part avant qu'il ne soit trop tard. Un peu de volonté. Juste un peu. J'en ai toujours eu, pourquoi elle m'abandonne maintenant ? Elle a suivi Juliette, et Gabriel l'a achevée. Eux non plus, j'arrive pas à leur en vouloir réellement. Il n'y a que ma petite personne, si frêle, petite chose brisée couverte de larmes amères entre les bras de son père, que j'arrive à détester.

Je sais pas ce que ça me fait de tout lui raconter, comme ça, d'une traite. C'est étrange de remettre tout de bout en bout. De se rendre compte que ça a un sens, alors qu'en moi ça n'en n'a aucun. Tout est dérisoire, cette histoire n'est qu'une absurdité dont je suis le jouet, la victime. Je manque d'exploser, encore une fois. J'ai pas envie qu'il entende, j'ai pas envie non plus d'entendre ce que je dis. Je veux me boucher les oreilles, et courir le plus loin possible comme une dératée. J'essaye de hocher la tête. J'essaye de me dire que oui, à deux on y arrivera. Cette pensée sonne étrange en moi. Un espoir inaccessible, que je dois pourtant tenter de décrocher. Y arriver.

« Je... Je vais essayer. Je dois essayer, même si je sais pas trop comment faire. Je veux pas te perdre, c'est tout ce que je sais. »

Je tente de reprendre mon souffle et mes esprits, passe un énième revers de main sous mes yeux pour tenter de sécher la cascade.

« Tu as prévu un départ sous peu, vers le nord ? On a besoin de faire des réserves ? Si j'apprends à me battre, je pourrai vous aider, Eva et toi... C'est tout ce qu'il reste du groupe, non ? »

Oui, beaucoup de questions en une phrase. Ca résumait bien mon état d'esprit : confus, indécis.
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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyJeu 29 Jan - 17:36

A deux on peut le faire... jamais je ne pourrais abandonner. De manière égoïste, je pouvais me claquemurer dans cette maison, laisser libre cours à la folie qui pointait le bout de son nez avec l'horreur de la situation dans laquelle Chloé et moi étions, mais je ne pouvais pas. Viscéralement, j'étais tenu par ma fille ; je ne pouvais pas l'abandonner. Je ne pourrais jamais lui faire de mal non plus. Sur la route, nous avions pu voir avec Juliette des parents et des enfants, réunis dans la mort. En tant que flic, j'avais compris du premier coup d'oeil ce qu'il s'était passé. Je savais que Juliette, qui n'avait pu le concevoir, s'était creusée la tête pour trouver d'autres explications pour s'éviter l'horreur de la réalité. Mais moi, j'avais compris. Juliette aussi, même si elle s'en cachait. Ces parents avaient tué leurs enfants avant de se suicider à leur tour. Parce qu'ils ne voyaient aucun espoir, aucune échappatoire. Je me refusais de penser comme ça. Je ne me voyais pas pointer mon flingue sur la tête de Chloé et presser la détente, l'étouffer dans son sommeil ou lui donner des médicaments. Jamais je n'en serais capable. Si elle devait mourir, alors je mourrais avec elle. Parce que c'était ça, mon rôle de père. L'accompagner jusqu'au bout non pas de sa route mais de la mienne. Et la mienne était pour toujours liée à la sienne. Je donnerais tout pour elle. C'était comme ça. Au final, le départ de Juliette et de Gabriel ne comptaient pour rien. La seule chose qui importait vraiment était sous mes yeux. C'était comme ça.


Aujourd'hui, demain, pour toujours.


Ma fille est détruite par l'abandon de celle qu'elle considérait comme sa mère, et de celui qu'elle considérait comme son frère. Je sens au fond de moi qu'ils sont morts. Rien ne pouvait survivre à une telle marée de zombies. Je préfère les savoir morts et les haïr qu'à vivre dans l'éventualité de les revoir un jour. Parce que si c'était le cas, je n'avais aucune idée de ce que je déciderai de faire. Leur faire du mal, ou les étreindre comme ma famille retrouvée ? Je ne voulais pas me retrouver devant ce choix, en aucun cas. Une larme coule au coin de mes yeux, roule jusqu'à se cacher dans ma barbe alors que je l'étreins à nous en faire mal.



| Tu ne me perdras jamais, ma petite. Je te le promets, tu ne me perdras jamais. |


Je souris tristement quand ma fille semble reprendre du poil de la bête et entrevoit de nouveau un avenir. Ténu, je sais bien, mais j'y tiens tout particulièrement. Tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir, et la vie se fait plus forte en elle.


| On a perdu Violet dans notre expédition. On a été séparé d'elle, avec Eva. On ne l'a plus revue. Peut être qu'elle saura nous retrouver d'elle même... Il y a Marina aussi, tu sais, cette canadienne ? Mais oui, sinon nous restons peu nombreux. Nous avons un répit grâce à la réussite de notre plan, malgré les coups qu'on a reçus hier. On va le mettre à profit pour constituer des réserves ; on ne peut pas partir vers le nord qu'avec quelques conserves pour toutes réserves. |
Philippe Esclavier

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyVen 30 Jan - 20:55

J'essayais. Je faisais tout ce que je pouvais, malgré la douleur qui m'accablait. Je tentais de concentrer mes forces, de les mettre à profit au lieu de les laisser me faire défiler dans ma tête lot d'horreurs, pensées contradictoires et dérangeantes. Je devais collecter les miettes de ma volonté, et faire de ces cendres une base pour repartir. J'arrivais peu à peu à cette conclusion, qui émergeait timidement de l'obscurité de mon malheur. Et de ma folie. Une lueur de raison, quelque chose, un éclat. Je savais que je devais le saisir, avant qu'il ne disparaisse, submergé par tout le reste. Et que moi, je sois perdue à jamais. J'exagérais peut être un peu, mais pour le moment c'était ainsi que je voyais les choses. J'essayais de faire le vide. C'était toujours aussi dur, aussi compliqué. Aussi douloureux, chaque chose autant qu'une autre. J'avais peur, peur de tout, du monde qui m'entourait, des gens qui vivaient avec moi... De moi même. De ce que j'avais pu faire, tout à l'heure. Je me reconnaissais de moins en moins, je n'arrivais plus à redevenir celle que j'étais, la jeune fille épanouie, intelligente, stable... Désarçonnée de toute part, tout était bouleversé, en moi tout autant qu'autour de moi. Ce n'était qu'un tout, finalement. Je changeais avec le monde qui m'entourait, même si ce n'était pas comme ça que je voyais les choses. Je devais me reprendre.  Si ce monde ne voulait pas de moi, je devais m'y faire ma place par mes propres moyens. Ne pas laisser cette folie qui me guetter gagner encore du territoire. Mais c'était dur, affreusement dur, particulièrement dans cet instant où seules mes émotions étaient encore capables de me dicter une conduite. Et je sais que pleurer ne règlera rien, je sais que pleurer ne m'aidera pas à avancer, à me dire qu'il me reste quelque chose à vivre, quelque chose à quoi m'accrocher dans mon cauchemar. Quelqu'un. Mon père. Oublier Juliette et Gabriel était impossible, il fallait que j'apprenne à vivre avec eux, ou plutôt avec leur absence. Même si ça me semblait impossible, insurmontable, il fallait que je le fasse. Que ce tas de cendre de ma volonté vienne à bout de tout le reste, tellement plus fort, tellement plus bouleversant.

Ma volonté vacille, tremble comme la faible flamme d'une bougie dans l'obscurité. Je perçois une larme au coin de l'oeil de mon père.

Je le laisse me serrer contre lui, laisse ma tête s'appuyer contre son épaule, et mon chagrin s'y déverser. Je vais devoir tenter d'y mettre une fin, mais comment ? Je ne sais pas. Je ne sais plus rien. C'est trop dur, trop dur pour moi, moi qui n'ai rien demandé, qu'à vivre ma vie, qu'à avoir une famille. J'essaye de me dire que c'est vrai, que je ne le perdrai jamais, que je pourrais toujours m'accrocher à lui, à quelque chose. A la raison, en fait. J'avais commencé à sombrer. Je devais remonter avant qu'il ne soit trop tard. Je hoche la tête, ravalant ma salive. Je n'étais même pas sûre de les vouloir, les réponses aux questions que je venais de formuler ; peut être qu'elles ne feraient que m'achever. Mais involontairement ou non, je les avais posées, et je devais assumer. Je ne pouvais fermer les yeux sur nous, notre situation, je ne pouvais me terrer dans mon trou et y rester jusqu'à la fin du monde. Même si c'est ce que la partie la plus folle de moi rêvait de faire. Je hoche la tête, lentement. C'est dur à entendre, mais c'est nécessaire.

« C'est... J'aimais bien Violet. C'est dommage. »

J'esquisse un sourire triste. Putain, c'est con, je viens de perdre ma mère et mon frère, et je sors ça. Je me hais. Je tente de me reprendre.

« Je pourrais vous aider ? Je pourrais venir avec vous ? Je prendrais pas de risque, je te jure, mais je peux plus rester enfermée ici, ça... je... »

… vais finir par devenir folle. Si je ne le suis pas déjà.
Chloé Esclavier

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyLun 2 Fév - 21:47

Si mon âme me semblait toujours aussi fragmentée et douloureuse au moins disposais je de l'appui de ma fille. Je n'étais pas naïf au point de croire que la petite me pardonnait, non pas du tout. Mais je savais fort bien que tout ce que j'avais fait, ou plutôt dit, au cours de la soirée... Ca l'avait aidée. Il était beaucoup trop tôt pour dire à quel point cela avait pu avoir un effet positif sur la jeune femme, mais je savais que Chloé allait un peu mieux. Ne serait ce que parce qu'elle avait maintenant un certain degré d'assurance sur le fait qu'il existait un avenir pour elle et pour les autres. Enfin, pour nous deux déjà. Je ne savais pas si elle considérait toujours Eva de la même manière après mes révélations. Quelque part, je m'en fichais un peu ce n'était absolument pas ce qu'il y avait de plus important dans cette histoire. Le plus important restait que ma fille la chair de ma chair, se sente un peu plus à l'aise et moins en détresse. Et vu de l'endroit d'où nous partions à l'origine, la petite allait revenir de loin... Mais voilà. Si je ne me sentais pas en paix au moins me sentais je quelque peu apaisé. C'était un début, peut être précaire, peut être fragile, je n'en savais rien. Mais nous avions le droit de croire à un nouveau départ, à quelque avenir meilleur. Je ne savais pas vraiment si on pouvait dire que c'était une bonne chose, mais ce n'en était pas une mauvaise. Chloé et moi avions toujours le droit d'espérer, parce que nous étions ensemble. C'est tout ce qui comptait. Tout ce qui devait jamais compter. Parce que je n'étais pas Juliette, et que rien ne pourra jamais me séparer de ma fille. Même dans ce monde de merde qui est maintenant le monde. Chloé survivra avec moi. Parce que je voulais la voir grandir, parce que je voulais la voir vivre plutot que survivre.


Je savais pourtant que l'abandon de Juliette et de Gabriel allait peser très lourd dans la construction de ma fille. Jamais elle ne pourrait l'oublier, jamais elle ne pourrait se le pardonner ou m'excuser. J'étais le fautif de toute cette sombre histoire et elle, elle avait été en première ligne à cause de moi. C'était injuste, je n'avais pas été celui que je devais être. Je n'avais pas été protcteur, ni juste, ni assez aimant. J'avais été égoïste. Mais je me reprendrais. Maintenant, ce sera Chloé avant tout le monde, avant moi même, avant les autres femmes. De toute façon, elle était tout ce qu'il me restait. Je ne mettrais plus ma fille en concurrence avec qui que ce soit dans mon cœur ; personne ne méritait une once de la place qui était la sienne. Ma fille se blinde déjà par rapport à ce qui arrive aux gens autour d'elle. Elle a bien vu ces derniers mois à quel point la situation était difficile pour tout le monde et qu'on pouvait mourir à tout moment.



| Elle n'est peut être pas morte, tu sais. Il y a toujours de l'espoir. |


Je me mordais la lèvre en me rendant compte que ça s'appliquait aussi à Juliette et Gabriel, alors que la perspective d'un espoir pour eux était tellement douloureuse, pour tellement de raisons.. Je souris à la demande de ma fille. Je ne peux plus la protéger, mais ce que je peux faire, c'est encore lui apprendre comment se protéger elle même.


| Oui, je pense qu'on attendra encore un jour ou deux, et puis on emballera nos affaires pour partir à la recherche de tout ce dont on aura besoin. |


Je me rappelais d'un détail, maintenant.


| Il y a un moment cet après midi, où on s'est fait encercler avec Eva. J'ai bien failli y passer si elle avait pas été présente... J'ai pris pas mal de gnons quand ils ont essayé de m'attraper, et j'ai pas mal d'écorchures. Tu saurais me nettoyer ça ? Je crois aussi que j'ai une entaille dans le dos, à cause de mon tournevis. Tu pourrais me recoudre vite fait ? Ca a fini de saigner, mais c'est pas propre et je voudrais pas choper la fièvre. |
Philippe Esclavier

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyVen 6 Fév - 20:39

Il fallait bien que je me raccroche à ce que je pouvais. J'avais toujours beau être aussi perdue et brisée, je savais bien que je ne pouvais pas abandonner et me terrer six pieds sous terre comme une voix sourde le hurlait en moi depuis la dernière fois où j'avais vu Juliette et Gabriel. Pour toute ma vie, quoi qu'elle puisse en dire. J'étais grande, j'étais mature, on ne pouvait plus m'acheter avec des « je t'aime » et autres « on se reverra je te le promet ». Peut être qu'elle m'aimait vraiment, mais en tout cas pas assez pour penser à la douleur que son départ me causerait. Je l'imaginais morte, je l'imaginais dans des tas de conditions plus horribles les unes que les autres, et plus je tentais de les éloigner de mon esprit plus elles le hantaient. Ce n'était pas à cela que je devais m'accrocher, à la perspective de retrouver un jour la seule femme qui se soit comportée un temps comme une mère. Comme une vraie mère. J'étais peut être dure avec l'autre qui m'avais mise au monde, mais c'était comme ça. De toute manière, je les avais perdues autant l'une que l'autre. De toute manière, il ne me restait que mon père... Tenter d'oublier certaines choses étaient extrêmement dures, mais il le fallait si je voulais me concentrer sur le reste, avoir une chance de remonter du gouffre au fond duquel je me trouvais. Encore une fois, si seulement j'étais au fond... J'avais peur, oui, toujours cette même peur dans les entrailles. L'espoir, je le trouvais chaque jour un peu plus difficilement, et aujourd'hui encore plus, mais il fallait encore que j'arrive à le dénicher quelque part. Rien que pour mon père. Je me dis que malgré tout ce qu'il a pu faire et qu'il pourra faire, lui au moins il m'aime. Au moins un peu. Au moins assez pour vouloir mon bien jusqu'au bout. Et moi, j'avais besoin de lui. Il me dit encore qu'il y a toujours de l'espoir, mais comme pour Juliette, je sais pas si c'est vrai. Je veux juste essayer d'y croire... Au moins un peu pour lui. J'acquiesce, et laisse échapper dans un murmure :

« Oui... sûrement. »

Je pense à apprendre à me défendre, vraiment. Je pense que je ne vais peut être plus passer mes journées enfermée dans cette maison, qui même si elle est confortable, reste pour moi une prison. Je sais que ce qui se trouve au delà des murs barricadés de cette prison est dix fois plus dangereux que tout ce que je n'ai jamais vécu, j'en ai eu un aperçu il y a peu, mais je m'en fiche. Je préfère faire face, m'ouvrir les yeux, avoir vraiment peur, mais vivre, plutôt que de passer encore une heure dans le froid, ma peur à vide, à vif, dans l'attente. En sachant les seules personnes qui me restait en train de risquer leurs vies pendant que je me pissais dessus toute seule. Je dois sortir, je dois voir le soleil, voir la mort et entendre les gémissements de Zack si c'est ça la vie maintenant. Et tant pis, je mourrais ou je sombrerais dans la folie si cette vie et ce monde ne sont pas fait pour moi : c'est le seul moyen de vérifier si Gabriel se trompait ou non. Je déglutis.

« Ok. J'ai encore quelques jours pour savoir défendre ma peau, alors. »

Mon père reprend la parole, et je me mords la lèvre à mesure qu'il me parle de ses blessures. Aveuglée par ma douleur, j'en avais oublié de lui demander s'il l'était blessé, pourtant j'aurai dû me douter que c'était le cas. Je le regarde.

« Oh... Attends, je vais chercher de quoi nettoyer tout ça, et tu me montres ? »

Sans attendre vraiment sa réponse, je me lève et va faire un tour dans la cuisine. En fait, ça va me faire du bien de faire un peu quelque chose dont je suis à peu près sûre. Rien que me concentrer là dessus... Même si ça me rappelle aussi la vie que j'ai manqué, ça m'aide un peu à faire le tri, au moins momentanément. Je prends de quoi désinfecter, de quoi faire un bandage qui tienne la route. Pour l'entaille, je suis pas sûre de vraiment pouvoir recoudre, mais si c'est pas très important je peux quand même tenter quelque chose. Je reviens au bout de quelques minutes, et pose le tout sur la table.

« Bon, déjà, tes écorchures, elles sont où ? On a pas grand chose, mais on peut déjà nettoyer les plaies et les bander... »

Pendant que je parle, je prends du coton et l'imbibe du meilleur truc que j'ai trouvé pour désinfecter que j'ai pu trouver. Je m'approche de lui, et commence le nettoyage. Je tente un léger trait d'humour d'un ton un peu plus incertain que d'habitude.

« Tu évites de crier ? Ca serait bête que Zack vienne te rajouter des blessures. »

   
Type d'action Je désinfecte les plaies (+compétence soin)
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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyVen 6 Fév - 20:39

Le membre 'Chloé Esclavier' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptySam 7 Fév - 17:47

J'essayais d'occuper Chloé, maintenant que je l'avais aidée à remonter la pente au niveau du moral. Si j'occupais son corps et son esprit, son âme et sa conscience, elles, n'auront plus tendance à se perdre. Je savais d'expérience que les conjectures étaient probablement nos pires ennemies ; on avait toujours tendance à tout voir dans la version la plus dramatique qui soit, ce qui n'aidait fatalement en rien mais qui avait l'inclinaison suffisamment morbide pour nous mettre en vrac. Je sais que notre chemin ne sera plus pavé que d'épreuves toutes plus sanglantes les unes que les autres, et qu'on n'en sortira peut être pas vivants. L'espoir demeure, mais le pragmatisme veut que les choses soient infiniment plus compliquées dans les faits. Maintenant que nous avons perdu Juliette et Gabriel, il devient évident que l'on ne peut plus imaginer nous en sortie en vie et sans une seule égratignure. La première leçon de la survie, putain, c'est que ça flingue un maximum la conscience, l'âme, ce que vous voulez qui puisse définir votre libre arbitre. En fait, ce dernier cesse tout simplement d'exister, il est remplacé par quelque chose d'infiniment plus monstrueux. Un déterminisme social et physique tout darwinien que j'exècre, mais qui fait que certains sont bien mieux préparés que d'autres à survivre dans un monde en ruines. Je n'avais plus qu'à espérer que j'étais détenteur d'un tel instinct, ensemble de comportements et d'attitudes conditionnés, pour que je le transmette ensuite à ma fille. Je donnerais tout pour ça... Chloé a raison cela dit, de se préparer à la mort de Violet. Celle ci commence à ne plus faire de doutes, malheureusement. En tous cas, les chances n'étaient pas pour que la jeune femme nous revienne en entier. Je laiss couler ; c'est à ma fille de se forger sa propre opinion des gens, des situations. A elle d'anticiper, maintenant. Je lui tapote la joue doucement, avec une grande tendresse.


| Ce sera bien assez, au moins pour les bases. Tu es une jeune femme très intelligente, Chloé. Et tu es loin d'être impotente. Tu y arriveras, ma fille. On fera tous en sorte que ça fonctionne. D'accord? |


J'acquiesce d'un regard quand ma fille me dit qu'elle s'éloigne pour mieux revenir. Je souffle un moment, je déglutis. J'essaie de faire en sorte que les choses se passent bien, j'essaie de toutes mes forces d'arranger ce qui peut l'être. C'est tellement dur... Je reprends contenance quand Chloé revient. Comme si de rien n'était. Elle me demande d'un ton impérieux où se trouvent mes écorchures, pour me les nettoyer et me les bander. Je relève le T-shirt pour lui montrer mon dos. En fait, j'enlève mon T-shir tpour montrer mes bras aussi, et le côté de mon ventre, lacéré par mon propre équipement quand je me suis ramassé, pressé de partout par des Z. Je saisis la perche que me tend ma fille en plein vol.


| Moi, crier comme une fillette ? J'ai déjà reçu bien pire que ça, petite. C'est à toi de serrer les dents plus qu'à moi. |


Dis je en lui montrant ma blessure la plus importante, où l'on voyait clairement la coupure.
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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyJeu 12 Fév - 18:26

Ne pas penser. Plus je me dis ça, plus je pense. C'est un cercle vicieux dont je ne cherche même pas à savoir si un jour j'arriverai à m'en sortir. Je ne peux tout simplement pas penser à l'avenir, à demain, pas une seule seconde. C'est trop sombre, trop flou, trop douloureux. Penser que je vais devoir avancer me fait autant de bien que de mal : la peur et ce malaise  qui me colle à la peau sont aussi forts que le maigre espoir que je tente d'entretenir. Sauf que la douleur ça ne s'entretient pas, ça vous hante quoi que vous fassiez. J'ai sûrement moins d'expérience que d'autres, mais assez pour l'affirmer. Il faut arriver à avoir un peu de volonté, et espérer qu'elle sera assez forte pour contrebalancer le reste. Je ne sais pas si une personne extérieure peut réellement m'aider, mais je sens que c'est ce que papa essaye de faire, d'une manière ou d'une autre. Il y arrive peut être un peu, pour le moment. Est-ce que ça va vraiment durer, ou est-ce que cette vague noire que je retiens comme une forcenée déferlera t-elle sur moi à la moindre occasion ? L'absence de réponse à cette question me terrifie. Je ne peux qu'attendre, espérer. Je me rends compte que j'ai rarement partagé quelque chose comme ça avec mon père. Nous avons déjà surmonté des épreuves ensembles, mais jamais de la sorte. Aujourd'hui, il n'y a plus que nous deux, et il n'y aura plus jamais que nous deux. Cela pourrait être pire ; maigre réconfort, mais si je n'en trouve plus dans la vie en elle même je dois bien tenter d'en dénicher quelque part. C'est le plus gros effort que je puisse fournir en l'instant, et franchement il me semble encore presque inhumain. Tout est encore trop récent, trop frais dans ma mémoire, et les plaies de mon âme béantes et saignantes. Et ce sang fictif m'aveugle à moitié.

Les plaies qu'il me montre sont assez importantes, mais pas non plus les plus graves qui soient. Si elles sont nettoyées rapidement. Quelque chose qui s'infecte, c'est pire que tout. Je fais donc du mieux que je peux avec ce qu'on a ; nos stocks dans ce domaine ne sont pas à sec mais ça ne m'empêche pas de vouloir être la plus rentable possible : faire bien en économisant au max. Qui sait, au bout de quelques mois, peut être même semaines, quand on aura tout épuisé et que toutes les pharmacies seront à sec, pillées avant notre passage. Je n'avais  aucune connaissance dans les plantes médicinales et tout le baratin, ce n'avait jamais été mon grand centre d'intérêt. Je lance un maigre sourire à mon père. Même si ce semblant de bonne humeur est factice, je tente de le préserver.

"Tu crois vraiment que tes trois petites égratignures vont m'impressionner ? Moi aussi j'ai vu pire !"

Et j'ai jamais voulu faire de la médecine pour soigner des grippes et prescrire du doliprane. Même ça je pourrais jamais le faire aujourd'hui, j'aurai que des blessés de guerre à soigner, avec à peine la moitié des connaissances nécessaires. On s'en fiche, je me débrouillerai à apprendre. Je hausse quand même un sourcil devant ce qu'il me montre.

"C'est vrai qu'elle est pas super jolie... Tu veux que j'essaye de te la recoudre, ou je bande juste ?"

Je commence déjà par désinfecter la plaie, en attendant sa réponse. Une fois que c'est chose faite, je lui lance :

"C'est bon, tu es réparé ? Tu m'apprends à me battre maintenant ?"
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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyJeu 12 Fév - 18:26

Le membre 'Chloé Esclavier' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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MessageSujet: Re: And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé]   And I'll hide from the world behind broken frame [Livre I - Terminé] EmptyLun 16 Fév - 21:58

Je me rends effectivement compte que ma fille est forte et qu'il est capable d'évoluer ensemble vers quelque chose de meilleur, de plus proche de la survie. Elle est forte, et elle est aussi compétente. Si ce qu'elle me fait pour me soigner me pique, je sens tout de même que cela ne peut me faire que du bien ; Chloé ne touche mes chairs blessés qu'aux endroits qu'elle ne peut éviter. Elle a ce talent, celui de savoir et de vouloir comprendre l'homme, le corps humain. La petite a toujours été relativement douée en cours de sciences, et tout le monde au sein de mon service savait à quel point j'étais fier d'avoir élevé celle qui serait probablement le premier médecin de la famille Esclavier. Je sais que j'aurais encore de belles cicatrices, mais finalement le plus chiant reste le fait de devoir endurer pendant encore probablement quelques jours la douleur accrue de gros hématomes couvert eux mêmes d'égratignures assez chiantes. Je me sens vieux, ma peau me tire de partout. Entre ça et le vague à l'âme terrible que je ressens, je me rends bien compte que je ne peux pas continuer comme ça ; l'idée que j'ai eue et que j'évoque devant Chloé me semble être le seul choix que nous ayons. Nous regrouper, pour mieux avancer par la suite. Reprendre nos esprits, reprendre confiance en nous, compter sur le collectif solide que nous formons. C'est notre seul espoir de réussite.


Le principal tenait aussi à ce que ma fille évite que mes blessures, légères au demeurant, ne s'infectent et ne deviennent carrément handicapantes. Je savais que Chloé avait vu pire comme elle l'avait dit ; elle avait vu pas mal de gens se faire tuer. Aussi riais je jaune, car je savais que son innocence était prématurément gâchée par tout ce qu'elle avait déjà vécu, ce qui me désespérait au plus haut point.



| Je n'en doute pas, petite guerrière. | la taquinais je


Je pète de rire quand la gamine relance, me demandant si je lui apprendrais à se battre dès à présent. Je la saisis et la serre fort contre moi, lâchant un énorme baiser sur son cuir chevelu.


| Ca c'est ma fille, mais non pas ce soir, ce soir tu files te coucher, il faut dormir. Demain est un autre jour. D'accord ? Allez file, Esclavier, la journée a été dure et il va nous falloir toutes nos forces pour la suite. |
Philippe Esclavier

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