J'avais l'impression que l'on n'arriverait jamais à venir à bout de ces trois là. Puis même si on y arrivait, même si on tuait ces trois là, qu'en serait il des prochains ? Je ne m'occupais plus vraiment d'Isil, mais cela ne m'empêchait pas d'avoir constaté son état. Elle était blessée au bras, et bien le bras qui tenait son arme. Donc, elle se trouvait doublement handicapée. Aucune idée de ce que c'était, mais j'espérais que ce n'était rien de grave. Pas une morsure, cela j'en étais certaine. Heureusement. Si elle savait vraiment se battre, si elle ne m'avait pas menti, elle saurait certainement s'adapter... Moi en revanche, ce serait différent. Je ne savais pas me servir d'une arme ; j'y arrivais quand même un minimum. Mais me servir de cette arme d'occasion blessée, ça serait dix mille fois plus dur. Je sais soigner, c'est tout. On en était pas encore là. Quand on aura deux secondes de calme après ces trois zombies, je m'occuperai d'elle, je verrai si je peux faire quelque chose avec rien sous la main. Sinon il faudra que je la ramène à la maison, et je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Comme si papa devait pas être déjà assez énervé de ne plus me voir. Bref, j'irai pas pleurer dans ses bras pour me faire pardonner. Je suis de ceux qui assument, pas comme lui. Enfin déjà, il faut que je survive. Sans prendre le temps de respirer après mon dernier assaut, je me lance sur Zack comme une forcenée. Je veux l'achever et je l'achèverai.

Type d'action J'attaque encore le zombie à l'arme blanche

Ma lame ne dérape pas, et se plante dans le crâne de mon ennemi, m'aspergeant encore de ses immondices. Je recule, dégageant mon arme alors que mon regard suit la courbé décrite par son corps tombant à la renverse. C'est... étrange. Mais je ne m'attarde pas, je ne suis pas bête à ce point. Il en reste encore un. Je jette un coup d'oeil à Isil, toujours occupée avec son adversaire. Bon, si je comprends bien, le dernier est encore pour moi... Papa ne pourra plus rien dire, après ça.

blockquote>Points de vie restants : 20/20
Munitions restantes : X
Gains des fouilles :Rien
Endroit où je me trouve :  Non loin du tunnel, aux prises avec le zombie.
Endroit où se trouvent mes ennemis : Un aux prises avec Isil, un autre près du toboggan

Toujours en position défensive, je maintenais la distance tout en regardant Chloé. Elle s’en sortait bien, malgré tout ce qu’elle avait dit. Quant à moi… La douleur se faisait plus pressante, mais ainsi appuyée au tunnel et me reposant contre lui, je parvenais à diminuer celle de ma cheville. Celle de mon bras pas du tout, mais cela finirait par passer. Je souris légèrement, en voyant la jeune fille attaquer le zombie en face d’elle. Elle n’est pas assurée, mais elle agi quand même. C’est tout à son honneur. Elle ferait une redoutable combattante, si elle apprenait à réellement se battre, et avait davantage confiance à ses capacités. Même maintenant, poussée par l’énergie du désespoir, elle ne renonçait pas. Beaucoup aurait baissé les bras. Mais ce n’était pas le moment de me laisser distraire. Je devais me recentrer sur mon combat. Me relevant un peu, j’élançais mon bras vers mon ennemi, déterminée.

Type d'action Je tente encore de planter ma lame sur le zombie.

Jackpot ! Elle entra dans sa cervelle sans obstacle, la détruisant sans beaucoup de grâce, ni de mesure. Peu importait. Il était à terre, achevé, et c’était l’essentiel. L’autre, en face, peinait un peu, pour s’approcher. Il trébuchait sur le corps, ce qui était tout à mon avantage. Il serait en contact sous peu, mais je n’allais pas précipiter la chose. J’étais courbaturée, et je risquais un geste malheureux, et de me faire mordre. Je ne voulais pas ça le moins du monde. Non, je devais simplement le laisser venir, et préparer mon coup. Ne pas aller trop vite, et anticiper ses gestes – rien n’était prévisible, avec ces horreurs. Seule devait être prévisible leur fin. Inéluctable, même. C’était eux ou moi, c’était aussi simple que moi. Je me tournais légèrement vers Chloé. Elle avait tué son zombie, et me rejoignais. Parfait.

« Ensemble ? »

Points de vie restants : 19/25
Munitions restantes : 11
Gains des fouilles : Rien
Endroit où je me trouve : Devant le tunnel.
Endroit où se trouvent mes ennemis : Un presque aux prises avec moi, un aux prises par Chloé.

Et de deux. Je prends quelques secondes pour respirer un bon coup. Et regarder autour de moi. J'avais totalement oublié mon environnement, quelques instants, alors que la seule chose qui importait pour moi au monde était ce putain de zombie que je devais achever, achever ou le rejoindre. Ne pas savoir me battre n'est plus un obstacle, dans ces cas là. La volonté de s'accrocher à la vie suffit. Elle me suffit à moi, en tout cas. Peut être que j'ai du potentiel, peut être que si j'apprenais à réellement me battre je pourrais être très douée. J'en sais rien. Je me suis débrouillée avec ce que j'avais, et ça m'a suffit. Les cours d'auto-défense de Juliette y sont peut être pour quelque chose, mais sincèrement ce n'est pas cela qui m'aide face à Zack. Bref. J'en ai tué deux, c'est l'essentiel. Je peux avoir le dernier, je le sais. Après, ça sera fini, pour de bon. Je l'espère. Ca ne me plait pas du tout d'éclater des cerveaux, même si on dirait que j'y arrive, j'ai pas envie d'en croiser d'autres. Bref. Le dernier zombie a l'air dans un état critique, je suppose qu'il sera aisé de l'achever. Même avec Isil blessée. Elle sait ce qu'elle fait, et arrive finalement à planter sa lame dans la cervelle du Z. Elle tient le coup, ça doit pas être bien grave mais je ne sais pas si je pourrais soigner ça ici. On verra bien ; tout n'est pas gagné. Chaque zombie peut signer notre arrêt de mort. Je hoche la tête, quand la jeune femme me propose de le faire ensemble. Je resserre ma prise sur mon arme de fortune et me lance à nouveau.

Type d'action J'attaque le zombie à l'arme blanche

Ma lame se plante dans le crâne de Zack comme un s'il était un moelleux au chocolat. Je la retire et le regarde s'écrouler, un peu hébétée de mes propres compétences à éclater de la cervelle. Si papa voyait ça... Non. ne pas penser à lui. Mais il allait quand même bien falloir que je me pointe à la maison... Je soupire.

"Je pensais pas que j'étais si... Douée.  Maintenant, on fait quoi ? Je peux regarder ta blessure, si tu veux. Je pense pas pouvoir faire grand chose, j'ai rien sous la main, mais je peux tenter."

Points de vie restants : 20/20
Munitions restantes : X
Gains des fouilles : Rien
Endroit où je me trouve :  Devant le petit tunnel, à côté d'Isil
Endroit où se trouvent mes ennemis : Morts, autour de nous.

Elle était drôlement douée, quoi qu’elle en dise. Seule, j’aurai peut-être fini en rôti pour zombie. Seule, je n’aurai même pas pris le risque de rester sur place, j’aurai fuit. Mais les relations diplomatiques comptaient plus que tout, surtout vu notre entrevue peu encourageante avec celui qu’elle avait qualifié comme étant son père, et je ne pouvais l’abandonner à son sort. Et je n’étais pas si cruelle. J’avais toujours quelques scrupules à agir ainsi, surtout quand il y avait moyen de faire autrement. Même si les plus faibles mourraient plus tôt que tard. Elle n’était pas vraiment l’un d’entre eux, cependant. Elle venait de le prouver.

« Bien joué, tu te débrouilles bien mieux que tu ne le pensais. Tu ne devrais pas douter de toi. A part entraîner ta mort, et je ne dis pas ça pour t’effrayer, ça n’aura aucune conséquence. Pars du principe que tu peux réussir, et adapte toi si tu échoues. Comme je viens de le faire, malgré toutes les difficultés qui se sont présentées à moi. Je ne me pense pas meilleure que toi, au contraire, tu t’en es sortie bien mieux, mais j’ai subi un entrainement pour ne pas me laisser submerger par la crainte de ne pas réussir, et pour m’adapter. Tu feras une redoutable combattante, tu sais ? »

Je le pensais réellement. Elle n’était peut-être pas habituée à évoluer sur le terrain, mais elle s’en était sortie avec brio, et si on lui donnait l’occasion de faire ses preuves, elle ferait progressivement de mieux en mieux. Elle avait des connaissances en soin, c’était un atout indéniable qui se devait d’être préservé, mais elle ne pourrait pas être protégée en permanence. Viendrait un jour où elle serait forcée de se défendre seule – j’aurai pu ne pas être là, en cet instant. Peut-être pourrais-je lui proposer de lui apprendre quelques techniques, plus tard, si nous en avions le temps ? Rien de très poussé, des gestes sommaires, mais suffisant pour se protéger et se débarrasser de ses ennemis.

Je m’asseyais sur le sol, sentant la douleur vive dans ma cheville encore plus qu’avant. Je ne délogeais pas le bout de verre, en le voyant. Je risquais d’empirer la chose. J’avais quelques bandages dans mon sac, ainsi qu’une pommade anti coups et de l’alcool médicinal. Espérons que ça suffirait. Je les sortais, les montrant à Chloé.

« Je n’ai que ça. Je préfère ne pas toucher au verre moi-même, je vois mal, si tu peux t’en charger, c’est bien… »

Points de vie restants : 19/25
Munitions restantes : 11
Gains des fouilles : Rien
Endroit où je me trouve : Assise au sol, devant le tunnel.
Endroit où se trouvent mes ennemis : Morts.

J'étais vivante. Mes yeux s'attardaient sur les zombies que j'avais tué, et j'en revenais à peine. D'avoir été capable de faire ça, sans me poser de questions, sans douter, même maintenant. Je n'avais pas l'impression d'avoir du sang sur les mains, je n'avais fait que sauver ma vie... Et puis ce n'était pas des êtres humains. Des zombies. Des morts, plus aucune conscience, juste la volonté infaillible de s'attaquer aux vivants, pour les entrainer avec eux dans les abysses. De fait, entrainer le monde dans la mort. Je me trouvais plutôt satisfaite de moi, finalement. Je ne retirais aucun plaisir, mais un soulagement incomparable. Le danger était passé, pour le moment. Il pouvait ressurgir à tout moment, et je pouvais avoir dix fois moins de chance que ce coup-ci. Car ce n'était rien d'autre, juste un peu de chance, poussée par ma volonté, ma force de caractère... Juste ça qui m'avait sauvé. Ca ne suffirait pas à long terme, j'en étais consciente. Papa aussi. Il y a un jour où il ne pourra plus faire l'impasse, mais je n'attendrai pas ce moment ; il fallait qu'il sache, que je lui dise en face que je voulais savoir me défendre. Cela n'avait aucun rapport avec ma place dans le groupe, on avait besoin de quelqu'un pour soigner les autres. J'aimais faire cela, je devais en faire ma vie. J'en faisais ma force, mais elle ne serait pas toujours suffisante. J'écoute attentivement les paroles d'Isil, et retiens son conseil. Je n'avais pas vraiment l'habitude qu'on me dise ce genre de chose... En espérant que ce soit bien vrai.

« Je.. Merci. Mon père est assez protecteur avec moi depuis la grande panique, mais il se doute bien qu'il ne pourra pas me protéger tout le temps. Il faudra que je lui demande... Qui t'a entrainé ? »

La curiosité... Mais bon, j'avais bien le droit de me renseigner. Si elle ne voulait pas me répondre elle n'aurait qu'à me le faire savoir. Nous n'avons pas de temps à perdre, la jeune femme me montre sa blessure ainsi que les bandages et produits qu'elle transportait. Je regardais le bout de verre planté dans sa peau. Ce n'était pas vraiment grave, mais ça pouvait vite le devenir. Avec ce qu'elle trimballait avec elle, j'allais certainement pouvoir tenter quelque chose, ce serait toujours mieux que rien.

« Bouge pas. »

Pas la peine de lui dire que ça allait sûrement faire mal. Je saisi le bout de verre et le retire doucement, laissant apparaître la plaie que j'observe elle aussi. La pommade ne sera d'aucun secours, ne reste que l'alcool et les bandages. J'en prends un, que je replie plusieurs fois avant de l'imbiber légèrement d'alcool. Je l'applique contre la plaie.

Type d'action Je tente de soigner Isil (compétence soin)

Elle avait l’air… touché ? reconnaissant ?, que je lui dise qu’elle serait très bonne combattante, si elle prenait la peine d’apprendre. L’un ou l’autre, assurément. A moins que je ne sois complètement à côté de la plaque, mais j’en doutais. J’avais toujours été bon juge de caractères. Mais bon, nul n’est infaillible. J’acquiesçais, laissant échapper un sourire bref, en l’écoutant. Elle avait un père que l’on pouvait qualifier de normal. D’après ce que je pensais qu’un père normal ferait, en tout cas. Tyler n’était vraiment pas un père modèle ou qui se comportait de façon habituelle.

« Quel père normal ne le serait pas ? J’imagine qu’il n’a pas l’intention de te perdre. Tu es seule avec lui, ou vous êtes plusieurs de ta famille ? Je l’ai vu avec un garçon tout à l’heure, avec qui il parlait dans votre langue, mais j’ai forcément rien compris, alors je sais pas qui il est. Et je dois avouer qu’il a pas fait les présentations, que j’ai pas demandé non plus. »

Quoi de plus normal que d’admettre ma méfiance ? Après tout, nous n’étions pas en temps de paix, dans un monde où tout est joli et tout est gentil. Bien au contraire. Nous étions en guerre, et n’importe qui pouvait nous voler, attaquer, mettre une balle dans la tête. Bref. Nous n’étions pas en train de construire une relation de méfiance avec la jeune fille, et je ne voulais pas qu’elle voie les choses de cette façon, si je continuais comme ça. Non, je devais m’en faire une alliée, une amie, et lui faire penser qu’elle l’était aussi. Peut-être bien qu’elle le deviendrait, dans une certaine mesure, au delà de ce qu’elle pourrait m’apporter. Si nous étions amenées à nous recroiser ultérieurement, en tout cas.

« Mon père. Il est un peu parano. Enfin, un peu… Bien trop. Mon grand-père avait vécu la guerre, et croyait sans cesse qu’on allait en revivre une. Après la première guerre mondiale, c’était la seconde qu’il a fait, peut-être qu’une troisième allait arriver. Ca a jamais été le cas de son vivant, mais il a pas pu vivre normalement après son retour. Il a rejoint un camp d’illuminés survivalistes… Enfin, illuminés… Ma grand-mère venait de l’un d’eux aussi, mais elle est morte à peu près quand mon père est né. Et mon grand-père bien avant ma naissance. Mais du coup, mon père est né dans un camp comme ça. Où seule la survie comptait. C’est là qu’il a rencontré ma mère. Et c’est là qu’on a appris à se battre, comme ça. Dans l’optique d’une guerre ou quoi. Ma mère est morte avant que je sois en âge de la connaître, j’avais à peine quelques mois. Du coup, on a vécu dans un camp comme eux, un peu. Mais on a quand même été à l’école, nous. Je sais pas pourquoi papa a voulu. Normalement, y’a une école dans le camp. Mais c’était bien. Mais du coup, même s’ils sont paranos, on a appris à se battre avec notre père. Il avait trop peur pour nous après la mort de notre mère, qui a pas su se défendre contre un grizzli… C’est un peu triste, de l’avoir perdue, même si je l’ai pas connue. Je faisais une petite pause, feignant d’être gênée. Mais je veux pas t’embêter avec ça. »

Un mensonge, en quelques sortes. Même si je m’étais souvent demandé ce que ça ferait, d’avoir une famille réelle, comme mes amies au lycée, et à l’école avant ça. Même si j’étais parfois jalouse. Je haussais les épaules, soupirais, et regardais ma jambe. Elle avait retiré le bout de verre, et commencé à me désinfecter, pendant que je parlais. Peut-être devrait-elle juste enrouler des bandages autour, histoire que le saignement s’arrête. En tout cas, après ça, je la ramènerai. En espérant qu’elle ait un avis positif sur moi, sur nous.

« Merci beaucoup. Quand tu auras fini, je te ramènerai. »

Points de vie restants : 21/25
Munitions restantes : 11
Gains des fouilles : Rien
Endroit où je me trouve : Assise au sol, devant le tunnel.
Endroit où se trouvent mes ennemis : Morts.

Isil se montrait réellement gentille avec moi, plus que ce que j'aurai pu me l'imaginer, pour deux inconnues. Peut être était-ce du aux circonstances quasi-apocalyptiques, peut être que de savoir que des milliards de zombies autour de nous pousse les gens à construire des relations plus ouvertes. Je n'étais pourtant pas du tout convaincue de cela, pour en avoir vu bien des exemples. La méfiance semblait croitre, alors qu'au contraire nous devrions tous nous entraider le plus possible. Que voulez-vous, la nature humaine fait rarement preuve de logique. Qu'en est il, en revanche, de la jeune femme ? Je suis d'une nature très ouverte, mais qui n'empêche pas la méfiance. Peut être cherche t'elle à faire de mon son alliée, peut être veut elle m'utiliser. Je n'espère pas ; ces pensées sont bien noires. J'ose espérer, déjà, que les compliments qu'elle me sert ne sont pas gratuits. J'en étais quelque peu touchée, après tout, je n'avais fait qu'un peu de self-défense avec Juliette, et n'avais jamais manié ce couteau pour autre chose que pour couper. J'hésite à lui répondre, un instant. Est-ce que je peux avoir confiance en elle, et lui qui nous accompagne ? Le garçon dont elle parle, c'est Gabriel. Je suis au moins rassurée de savoir que lui aussi est avec papa, et qu'ils vont bien. Le monde ne s'écroule pas dès que je me retrouve perdue. Si papa ne lui a rien dit, c'est peut être que la méfiance est de mise. Et puis, je ne sais même plus qui est ou non de ma famille. Je me pince les lèvres.

« C'est... c'est compliqué. Mais oui, on est plusieurs français, on est ensemble depuis le début. »

Le début de quoi ? De la grande panique ? Des emmerdes ? Est-ce qu'on est encore une famille ? Je soupire. Vaut mieux pas que je mette à réfléchir là dessus ici et maintenant. Ne pas me tracasser. J'écoute attentivement Isil, alors qu'elle me raconte son passé. Je comprends pas toujours tout mais je pense avoir saisi le sens de ses propos. J'avoue qu'une telle sincérité me met un peu plus en confiance, et m'étonne. Oh bien sûr, elle peut me mentir et me raconter ce qu'elle veut, mais une histoire comme ça ne s'invente pas toute seule. Je hausse les épaules.

« Tu m'embêtes pas. Ca devait être étrange, comme vie, je pense pas que j'aurai pu. Moi j'ai pas eu une vie très extraordinaire. J'étais bonne à l'école, mes parents étaient contents de moi. Mais je voyais jamais presque mon père, et au bout d'un moment, il ne faisait que se disputer avec ma mère. Ils ont fini par divorcé, j'ai pas bien supporté. J'ai plus revu ma mère, j'ai rompu tout contact. Mais papa a finit par retrouver quelqu'un, et on a formé une famille. J'ai commencé mes études de médecine l'année dernière, on est parti début juillet aux états unis en famille sans vraiment prêter attention aux zombies, et on s'est fait piéger à New York, avec la grande panique. »

Je haussais les épaules, comme si tout cela n'avait aucune importance. C'était faux. J'avais omis pleins de détails, plus ou moins importants. Je n'allais tout de même pas me livrer à une inconnue, et pas question que quelqu'un sache la vérité de notre présence ici. Que j'avais été agressée à cause des écarts de conduite de mon père. Dit comme ça, il semblait le seul coupable. Je savais que ce n'était pas le cas, mais j'avais besoin de rejeter la faute sur lui.

Je finis d'enrouler la bande autour de sa blessure et coince le bout. Mon petit travail a l'air de porter ses fruits. Je me redresse, alors qu'elle parle de me raccompagner.

« Je ne peux rien faire de plus, pas ici et avec ça. Mais je pense que ça suffira à peu près. Merci... Il faudrait que tu m'amènes au centre ville. »

Retourner affronter les miens.